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Fonction publique : Les grévistes instruits sur le rôle des syndicats dans les reformes politiques

jeudi 6 février 2014.

 

La deuxième journée de la grève des travailleurs de la fonction publique burkinabè a été marquée par une conférence sur le rôle des syndicats dans les reformes politiques de 1960 à nos jours. Objectif : permettre aux travailleurs de s’inspirer de l’expérience des syndicats afin de mieux s’orienter dans le contexte politique qui prévaut actuellement. A l’issue, le porte parole des syndicats de la fonction publique, Mamadou Barro a livré un bilan partiel des 48 h de lutte qui s’achève ce mercredi 05 Février à minuit.

Faire des grèves un temps de mobilisation consciente et de ressourcement de la vision syndicale, permettre aux travailleurs de mieux s’orienter sur les questions politiques sont les motivations majeures qui sous-tendent la conférence publique initiée dans le cadre de la grève des fonctionnaires par les responsables syndicaux. Comme la veille, les grévistes ont massivement investi l’enceinte de la bourse du travail pour participer aux échanges qui ont porté sur le rôle des syndicats dans les reformes politiques de 1960 à aujourd’hui.

Le mouvement syndical est resté constant dans sa position, dixit Mamadou Barro

Les conférenciers ont instruit les participants sur les différentes positions et attitudes adoptées par les syndicats face aux évolutions sociales et politiques que le pays a enregistrés depuis les 50 dernières années. L’histoire du Burkina Faso de la première à la quatrième république, en passant par l’époque révolutionnaire a été mise sur la table. Les positions des syndicats à travers les luttes engagées et son implication dans les différentes mutations ont briévement été détaillées aux travailleurs. Des interventions, il ressort que le mouvement a toujours eu une « attitude constante » face à toutes ces évolutions et aurait énormément influencé plusieurs acquis démocratiques dont le Burkina peut se prévaloir aujourd’hui. L’avènement du multipartisme ou d’un état de droit ont été cités à titre d’exemples. De plus, les syndicalistes estiment avoir à travers le temps fait preuve d’autonomie politique, tout en poursuivant la cause pour laquelle leur mouvement doit son fondement. « Le mouvement syndical a réussi à se centrer sur les préoccupations des travailleurs, tout en faisant en sorte de ne pas se laisser utiliser par les mouvements politiques », a précisé le porte parole des syndicats, Mamadou Barro. Cette conférence rentre, en clair, dans une volonté d’éclairer les travailleurs et de leur permettre de s’inspirer de la riche expérience du mouvement syndical, afin de s’orienter face au contexte politique présent au Burkina Faso en toute lucidité, a-t-il ajouté.

Un bilan provisoire de près de 4000 grévistes et 2000 aux rassemblements à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.

Même si le mot d’ordre de grève n’était pas encore levé, Mamadou Barro a fait un bilan provisoire de la situation. « Sur les listes de présence à Ouagadougou nous avons enregistré plus de 3000 inscrits, voire 4000.C’est du jamais vu à la bourse du travail. A Bobo-Dioulasso, plus de 2000 personnes ont participé aux rencontres. Sur l’ensemble du territoire l’écho qui nous est parvenus laissent croire que le mot d’ordre de grève a été observé. Les secteurs d’activités comme les finances, la douane, l’éducation, la santé, la justice, le sport ont été touchés », a-t-il précisé.

Et de signaler que pour le secteur de la santé des dispositions ont été prises pour assurer un minimum de service pour les cas d’urgences.

Arba Monique Nadembega
(Stagiaire)

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