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Vœux du corps diplomatique à Blaise Compaoré : Soutien au Président du Faso dans sa politique de raffermissement de la démocratie

mardi 7 janvier 2014.

 

Les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques, les représentants des organisations internationales et interafricaines ont présenté leurs vœux de nouvel an au Président du Faso, Blaise Compaoré, le mardi 7 janvier 2013 à Ouagadougou.

Les différents intervenants, du représentant du système des Nations Unies, Pascal KARORERO, en passant par le représentant des organisations interafricaines, Edorh MESSAN et le doyen du corps diplomatique, Monseigneur Vito RALLO, Nonce apostolique, ont loué les efforts faits par le Burkina Faso pour accélérer son développement.

Les différents intervenants ont évoqué, les acquis engrangés par le Burkina Faso l’année dernière et les défis à relever.

Le Chef de l’Etat a remercié le corps diplomatique pour ses vœux très profonds et empruntes d’amitiés. « La chaleur et la cordialité de votre message, ainsi que les vœux sincères et pleins de sympathie formulés à mon endroit, à celui de ma famille, du gouvernement et de l’ensemble des Burkinabè, sont au-delà du sceau formel qui les entoure, un réel témoignage d’estime et d’attachement au Burkina Faso. Ils sont aussi l’expression de l’amitié et de la solidarité de vos pays, des institutions et organismes que vous représentez, à l’égard du peuple burkinabè engagé dans la construction nationale », a indiqué le Président du Faso.

Parlant de la politique intérieure , le Président Compaoré a souligné que « le raffermissement continu de la démocratie, des libertés individuelles et collectives, l’enracinement des bonnes pratiques en matière de gouvernance politique, économique et sociale, le respect des droits de l’homme, l’élévation harmonieuse de la qualité de vie des populations, la prise en compte de la question de la femme, de la jeune fille et de l’ensemble de la jeunesse, sont des exigences pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale dans nos pays ». Et selon le Président du Faso, ces enjeux de développement constituent le fondement de la vision prospective qu’il a pour le Burkina Faso à l’horizon 2025.


VŒUX 2014 DU CORPS DIPLOMATIQUE : REPONSE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR BLAISE COMPAORE, PRESIDENT DU FASO


Monseigneur Vito Rallo, Nonce Apostolique, Doyen du Corps Diplomatique ;

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines ;

Honorables invités ;

Mesdames, Messieurs ;

La chaleur et la cordialité de votre message, ainsi que les vœux sincères et pleins de sympathie formulés à mon endroit, à celui de ma famille, du Gouvernement et de l’ensemble des burkinabè, sont au delà du sceau formel qui les entoure, un réel témoignage d’estime et d’attachement au Burkina Faso.

Ils sont aussi l’expression de l’amitié et de la solidarité de vos pays, des institutions et organismes que vous représentez, à l’égard du peuple burkinabè engagé dans la construction nationale.

Je voudrais à mon tour, traduire à vous-mêmes et à vos collaborateurs, aux Souverains, aux Chefs d’Etat et de Gouvernement, aux éminents responsables des différentes Organisations qui vous ont investis de leur confiance, mes vœux de santé, de paix, de bonheur et de prospérité pour la nouvelle année.

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines ;

Mesdames, Messieurs ;

Les efforts déployés au niveau mondial tout au long de l’année 2013, pour sortir définitivement de la grande dépression économique, ont achoppé par endroit sur des écueils importants, tels que les conflits armés et les catastrophes naturelles principalement liées au dérèglement climatique, mais ont permis dans l’ensemble, d’amorcer la reprise de demain.

Au Burkina Faso, le contexte de paix et de quiétude vécu, a été un ferment majeur pour la mise en œuvre du programme quinquennal « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent », dont la force réside non seulement dans ses orientations économiques, mais aussi dans la place privilégiée qu’il confère à la promotion intégrale de l’homme, au sein d’un environnement de liberté et de démocratie raffermie.

A cet égard, l’action gouvernementale s’est articulée autour de la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), afin d’élargir les bases de l’économie nationale, impulser vigoureusement la production dans les différents secteurs d’activité, accroître l’impact et la visibilité des progrès accomplis sur le bien-être des populations.

Les mesures sociales prises par le Gouvernement en septembre dernier, s’inscrivent dans ce sens.

De manière structurelle, la poursuite sereine des politiques de promotion des emplois pour les femmes et les jeunes, la promotion de l’éducation, de la santé,
de la formation technique et professionnelle, l’amélioration de l’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement, permettront à terme, d’apporter des réponses efficaces aux attentes légitimes des citoyens.

Par ailleurs, l’approche « pôle de croissance », dont la mise en œuvre se déroule avec satisfaction à travers les grands programmes de Bagré- pôle et de Samendeni, vient ouvrir d’immenses perspectives pour le développement de notre pays.

Aussi, j’exprime ma reconnaissance aux investisseurs nationaux et étrangers dont les engagements de niveau substantiel et croissant, le dynamisme dans le financement de projets porteurs, la participation soutenue et enrichissante aux sessions du Conseil Présidentiel pour l’Investissement (CPI), témoignent de la confiance et de l’intérêt que notre pays inspire au monde des affaires, et renforcent considérablement le processus d’édification des bases de l’émergence.

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines ;

Les avancées appréciables accomplies au niveau global, en matière de résolution des questions sécuritaires, malgré la persistance ou l’apparition de foyers de tensions en certaines parties du monde, sont source d’espoir dans la réalisation de notre vision commune pour une humanité de paix et de prospérité.
Les résultats obtenus dans le traitement de la crise en République du Mali, en sont une illustration significative.

Je réitère ma gratitude aux pays frères et amis du Burkina Faso, aux institutions internationales et interafricaines, pour leur soutien à la médiation que j’ai eu l’honneur de conduire dans ce pays, et à la conclusion de l’Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix.

Je suis profondément convaincu que le strict respect de ces engagements par toutes les parties à cet accord, aura pour effet d’assurer une paix durable au Mali, d’y rétablir le processus de développement et de favoriser le retour progressif des refugiés dans leur patrie.

La visite conjointe de travail effectuée dans la sous région ouest africaine, par le Secrétaire Général de l’ONU, la Présidente de la Commission de l’Union africaine, le Président de la Banque mondiale, le Président de la Banque africaine de développement et le Commissaire européen au développement, ouvre de nouvelles perspectives pour la zone sahélienne, qui est inscrite aujourd’hui plus que par le passé, au cœur des priorités des Nations Unies.

Par ailleurs, je salue l’engagement des acteurs politiques de la République de Guinée-Bissau, et leur adresse mes encouragements dans leurs efforts pour parvenir à une conclusion paisible et rapide de la transition politique en cours.

Mesdames, Messieurs ;

Cette dynamique de succès portée par la solidarité internationale, conforte notre conviction que la coalition et la détermination des nations, sont la seule voie pour lever les obstacles à l’épanouissement intégral des hommes et des femmes à travers le monde.
Elle fortifie l’espérance de voir aboutir les initiatives entreprises pour vaincre les fléaux du terrorisme, de la criminalité transfrontalière organisée, de l’extrémisme religieux.

Je forme le vœu que la mobilisation interafricaine et internationale qui s’affirme, contribue rapidement à l’arrêt de l’escalade de la violence au Soudan du Sud et en Centrafrique, où des conflits fratricides de grande ampleur éprouvent de nombreuses populations civiles.

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines ;

Le raffermissement continu de la démocratie, des libertés individuelles et collectives, l’enracinement des bonnes pratiques en matière de gouvernance politique, économique et sociale, le respect des droits de l’homme, l’élévation harmonieuse de la qualité de vie des populations, la prise en compte de la question de la femme, de la jeune fille et de l’ensemble de la jeunesse, sont des exigences pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale dans nos pays.

Ces enjeux de développement constituent le fondement de la vision prospective du Burkina à l’horizon 2025.

Mesdames, Messieurs ;

La construction d’une économie africaine forte, résiliente et apte à répondre aux attentes actuelles et futures des populations, est tributaire de la capacité du continent à promouvoir durablement la paix et la stabilité d’une part, et à réaliser son intégration économique d’autre part.

Elle nous impose également d’œuvrer au niveau sous régional et continental, à l’accroissement des performances endogènes, par la consolidation des institutions de coopération à caractère économique et financier.

C’est pourquoi, le Burkina Faso souscrit aux décisions prises au Sommet de l’UEMOA tenu le 24 octobre 2013 à Dakar, visant l’accélération de l’intégration de l’Afrique au plan monétaire.

Je saisis cette opportunité pour saluer l’engagement renouvelé des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, à œuvrer à la réalisation du marché commun, et à rendre pleinement effective, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace ouest africain.

C’est également le lieu pour moi, de rendre hommage à tous les pays africains dont la détermination à construire la paix, l’unité, la stabilité, et à stimuler l’intégration continentale, a été réaffirmée à l’occasion de la célébration, le 25 mai 2013, du cinquantenaire de notre Organisation commune.

C’est un signal d’espoir, que vient conforter la mise en place de l’Architecture de paix et de sécurité de l’Union Africaine, ainsi que l’adoption par la CEDEAO de la stratégie de lutte contre le terrorisme et le renouvellement du plan d’action régional contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée.

L’opérationnalisation avec l’appui de la communauté internationale des mécanismes de veille, de prévention des conflits et d’interposition établis à cette fin, permettra de sortir définitivement de l’instabilité sociopolitique et de la violence interne auxquelles des pays restent confrontés.

Mesdames, Messieurs ;

La communauté de destin qui lie les peuples et les nations à travers le monde, fonde l’action du Burkina Faso sur la scène internationale, dans la quête permanente de la paix et de la stabilité.

Aussi, s’agissant de la crise en Syrie, le Gouvernement burkinabè salue l’accord américano-russe qui a privilégié le dialogue comme moyen de règlement du conflit, et conduit au démantèlement des armes chimiques existant dans ce pays.

Dans la même optique, le Burkina Faso se félicite des efforts en cours pour relancer une dynamique de négociation de paix entre israéliens et palestiniens, et appelle à l’établissement rapide d’un plan de paix juste et équilibré pour ces deux peuples.

Mesdames, Messieurs ;

2013 a connu la poursuite de la consolidation et de la diversification des relations entre le Burkina Faso et les pays amis, marquées par la tenue régulière de consultations bilatérales, et l’ouverture de nouvelles représentations diplomatiques.

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines ;

Mesdames, Messieurs ;

Une solidarité internationale affirmée, une coopération fructueuse entre les États et une coalition forte au service de l’humanitaire et du développement, sont des facteurs déterminants dans l’édification d’un monde stable et rassurant pour les générations présentes et futures.

Je renouvelle à vous-mêmes, aux augustes, hautes et distinguées personnalités que vous représentez dignement, la reconnaissance du peuple burkinabè, pour votre constante disponibilité à l’accompagner dans la construction d’une société de paix et de progrès.

Bonne et heureuse année 2014 à toutes et à tous !

Je vous remercie.

Ouagadougou, le 07 janvier 2014

Blaise COMPAORE,
Président du Faso.


Présentation des vœux du Corps Diplomatique pour la nouvelle année 2014 à S.E.M. Blaise COMPAORÉ Président du Faso

Excellence Monsieur le Président du Faso, Président du Conseil des Ministres et Chef de l’État,
- Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
- Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
- Excellence Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institutions,
- Excellence Monsieur le Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale,
- M le Ministre Délégué, Chargé de la Coopération Régionale,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires,
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales et Interafricaines,
- Messieurs les Directeurs Généraux du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale,
- Mesdames et Messieurs les Consuls Honoraires,
- Honorables Invités,
- Mesdames,
- Messieurs,

La présentation des vœux est avant tout l’occasion pour nous, Chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires accrédités au Burkina Faso, d’exprimer à Vous-même, Excellence Monsieur le Président, à l’ensemble du Gouvernement, à toutes et à tous les Burkinabè notre gratitude renouvelée pour la chaleureuse hospitalité et la diligente collaboration dont nous sommes l’objet et pour la qualité des relations diplomatiques que le Burkina entretient avec nos pays respectifs.

Notre rencontre est aussi, et bien entendu, l’occasion de formuler à votre Excellence, au Gouvernement, au Peuple burkinabè, à votre Épouse ainsi qu’à toute votre famille et à vos proches collaborateurs, nos vœux les plus chaleureux d’une bonne et heureuse année 2014 ; une année de paix, de croissance, de prospérité et de bien-être pour toutes et tous les Burkinabè, malgré les multiples défis qui secouent le monde et qui pourraient laisser peu de place à l’optimisme.

De fait, sur le plan international, les débuts de cette année nouvelle restent, hélas, marqués par tant de discordes et de conflits et par le spectre de la crise économique mondiale aux nombreuses conséquences sur les pays en voie de développement comme le Burkina Faso et la persistante marginalisation de faisceaux entiers de populations vulnérables.

Dans sa toute dernière Exhortation Apostolique sur l’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui, Evangelii Gaudium, la joie de l’Évangile, le Pape François voit dans cette crise financière la métaphore d’une autre crise, encore plus profonde, et dont les désastreuses conséquences devraient interpeler l’humanité entière et les sociétés humaines sur les modèles et les valeurs à partir desquels elles cherchent à se construire.

« La crise financière que nous traversons - dit-il - nous fait oublier qu’elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l’être humain ! (…). La crise mondiale qui investit la finance et l’économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l’absence grave d’une orientation anthropologique qui réduit l’être humain à un seul de ses besoins : la consommation » (Evangelii Gaudium, n°55).

À côté de ce grave déficit d’une juste vision de l’homme et de son éminente dignité, seul gage d’un développement socioéconomique vraiment humain, intégral et durable, et seul garant de la paix dans le monde, nous voulons relever et saluer un certain nombre d’efforts et d’actions que Vous et votre Gouvernement accomplissez, pour donner à chaque année nouvelle qui commence toutes les chances de voir émerger un monde vraiment nouveau, celui de la paix et du développement durable et partagé.

Excellence Monsieur le Président,

Dans votre récent Discours à la Tribune des Nations Unies, le 25 septembre 2013, Vous avez en effet formulé le principe qui, à votre sens, et à juste raison, doit être au fondement des relations entre les Nations et les peuples pour relever ce défi d’un monde de paix et de concorde. « Je suis persuadé, disiez-Vous, de la nécessité de renforcer l’esprit de partage et de solidarité, afin de relever les défis de promotion de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de conférer à l’humanité les atouts pour une meilleure maîtrise de son évolution ».

C’est cette exigence que défend aussi le Pape François lorsqu’il appelle les riches à une véritable solidarité avec les pauvres, solidarité vivante et féconde seule capable d’éliminer les exclusions et les disparités sociales sources de tensions et de conflits de tout genre : « Je vous exhorte - dit-il - à la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance à une éthique en faveur de l’être humain » (EG, n°58).

À côté donc de ce grave déficit anthropologique, disais-je, nous voulons saluer tous les efforts que Vous-même, votre Gouvernement, votre Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale et vos Collaborateurs, avez fait pour permettre au Mali de sortir de la crise sociopolitique et pour assurer à toute la sous-région, menacée par le terrorisme transfrontalier, un futur plus serein.

À cet égard, la récente visite au Burkina Faso du Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-Moon, a offert l’agréable opportunité à l’ensemble du Corps Diplomatique et Consulaire de constater que non seulement le Sahel est au centre de l’intérêt, de la sollicitude et de l’action concertée des Nations Unies, de la Banque Mondiale, de l’Union Africaine, de la Banque Africaine de Développement et de l’Union Européenne, mais aussi, que toutes ces institutions partagent largement votre vision de la situation en tant qu’acteur clé de la médiation et en raison du rôle éminent que le Burkina Faso joue dans la recherche de la paix dans la sous-région et principalement au Mali.

Votre implication dans la résolution de cette crise Vous a en effet valu les vives félicitations des Pays membres de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Union Européenne, des États-Unis d’Amérique et de la France.

Dans le même contexte, le Secrétaire général de l’ONU a salué lui aussi positivement l’Accord de Ouagadougou, conclu le 18 juin 2013 sous vos bons offices, Accord qui a ouvert la voie à un cessez-le-feu immédiat et à la tenue des élections – présidentielle et législative ? sur l’ensemble du territoire malien et qui a permis le démarrage effectif d’un dialogue pour la recherche d’une paix durable au Mali, même si des éléments qui pourraient rendre précaires et incertains certains acquis existent encore. Et c’est pourquoi tous les protagonistes ont demandé que Vous puissiez accompagner le processus dont les derniers développements montrent que la paix doit être une quête permanente et en perpétuelle construction.

Cet inlassable engagement en faveur de la paix dans la sous-région, comme Vous l’avez toujours souligné avec pertinence, s’inscrit dans la conviction que s’engager dans une médiation est toujours l’occasion et le moyen de se préserver soi-même des conséquences de la crise, et celle du Mali nous a permis de prendre toute la mesure de la potentielle volatilité géographique des crises qui ont toujours des imprévisibles et immanquables conséquences pour tous les pays de la sous-région ou même lointains.

Votre action s’inscrit ainsi en parfaite harmonie avec la vision de ces Institutions internationales qui, à travers leurs responsables, ont déclaré leur volonté de travailler à préserver la sécurité, la paix sociale et à stimuler et accélérer le développement économique du Sahel et de l’Afrique.

Cette crise au Sahel, dans la mesure où elle a affecté tous les pays de la sous-région, montre par ailleurs qu’il faudra désormais une solution globale aux questions qui touchent chacun de ces pays. C’est pourquoi nous saluons l’initiative des Nations Unies pour une stratégie intégrée pour le Sahel. On ne peut plus en effet penser la recherche de la paix dans cette région de manière fragmentaire et sans y intégrer les mécanismes de développement et les exigences de justice et de respect des droits humains. Dans ce sens, c’est à juste raison que le Secrétaire général des Nations Unies a déclaré qu’« Il n’y a pas de paix durable sans développement et pas de développement durable sans paix ». Les questions du Sahel devront dorénavant être abordées dans une vision et une approche holistiques où la personne humaine, femme et homme, et le respect de
sa dignité et de ses droits soient au centre de l’action, des initiatives et des choix sociopolitiques et économiques.

Le respect dû à toute personne est, en effet, le commencement de toute véritable politique de développement durable et profitable à tous. Voilà pourquoi, dénonçant toujours la déficiente rationalité anthropologique des milieux financiers, le Pape François déclarait : « Derrière ce comportement se cachent le refus de l’éthique et le refus de Dieu. Habituellement, on regarde l’éthique avec un certain mépris narquois. On la considère contreproductive, trop humaine, parce qu’elle relativise l’argent et le pouvoir (…). En définitive, l’éthique renvoie à un Dieu qui attend une réponse exigeante, qui se situe hors des catégories du marché (…). L’éthique – une éthique non idéologisée – permet de créer un équilibre et un ordre social plus humain, conclut le Saint-Père » (EG, n°57).

Excellence Monsieur le Président,

Vous avez su, par ailleurs, incarner avec votre Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale, et vos différents collaborateurs la vision et la dynamique de la Diplomatie de votre pays avec un sens élevé des responsabilités et des enjeux du moment.

Nous saluons ainsi les efforts incessants du Burkina qui, conscient de sa position géographique au cœur de l’Afrique de l’Ouest, conçoit son développement en s’appuyant sur la solidarité régionale où la recherche de la paix et de la sécurité restent les adjuvants nécessaires du développement. À cet égard, la visite du Président par intérim du Mali, ainsi que son discours, et la distinction honorifique de Grand-Croix de l’Ordre national du Mali qui Vous a été décerné par le peuple malien sont les marques de l’estime qui vous est portée et la reconnaissance de votre grand engagement en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali et dans la sous-région.

Excellence Monsieur le Président,

Même si Ouagadougou a été durant l’année écoulée la capitale politique de la sous-région, cela ne Vous a pas empêché de rester présent dans la gestion quotidienne de la vie politique nationale dans un contexte historique où l’actualité sous-régionale et internationale dispute, au devoir quotidien, le temps consacré à la construction du Burkina avec la pleine conscience que la paix mondiale commence par sa région et son propre continent.

Aussi, nous avons vécu avec Vous l’évolution de la vie nationale, et nous saluons le climat de dialogue qui prévaut et dont nous encourageons la poursuite avec toutes les composantes de la vie sociale et politique. Dans l’histoire récente du Burkina Faso, nous avons en effet suivi avec intérêt la résolution de nombreuses questions délicates et difficiles grâce au dialogue et à la concertation et, confiants, nous espérons que cette méthodologie du dialogue avec toutes les couches sociales de la Nation, qui ne manquera pas de porter des fruits, continuera avec patience et détermination.

Sur le plan social, nous voulons souligner de manière particulière les efforts des femmes Burkinabé, et à leur tête la 1ère Dame, Madame Chantal COMPAORÉ dont les efforts tenaces ont permis l’adoption d’une résolution à l’ONU sur la lutte contre les mutilations génitales féminines. Nous saluons et encourageons tous ces efforts dans la ferme conviction que le Burkina de demain ne le sera pas sans les jeunes, les femmes et les filles, franges les plus vulnérables de la société, regorgeant cependant de tant de potentialités, dont le Burkina a précisément besoin pour son envol économique. L’évolution positive de leur situation ne peut en effet que consolider la marche inexorable vers le développement.

L’année écoulée a été aussi celle de nos braves Étalons et de tous les Burkinabè mobilisés autour d’eux, et nous étions tous convaincus que leur belle et brillante chevauchée n’était que le prélude d’une bien plus belle et plus brillante participation à la coupe du monde. Tout en félicitant l’Ambassadeur d’Algérie pour la qualification de son Pays, et en souhaitant bonne chance aux étalons en Afrique du Sud, je ne puis m’empêcher d’exprimer notre admiration des Étalons qui n’ont pas démérité et qui ont fait vivre de grands moments de sursauts patriotiques inoubliables.

Excellence Monsieur le Président,

Si les acquis sont nombreux, nous sommes conscients avec Vous et l’ensemble des Burkinabè que des défis demeurent encore. Et mieux, l’année 2014 sera sans aucun doute une année de défis pour les Nations du Sahel qui devront promouvoir ensemble un développement conjuguant le respect des droits humains, la justice, le dialogue, la sécurité et la paix durable.

Aussi, au début de cette nouvelle année, en Vous réaffirmant sa ferme disponibilité à travailler avec Vous et votre pays à l’avènement d’un Burkina prospère et d’un monde de paix et de solidarité, le Corps Diplomatique et Consulaire voudrait, par ma voix, formuler à Vous-même, ainsi qu’à votre famille, à vos proches collaborateurs et à tout le peuple burkinabè, une année de paix, de santé, de bonheur et de succès dans la mise en œuvre de vos différents programmes pour atteindre les objectifs que Vous avez fixés avec votre Gouvernement pour que votre pays connaisse l’essor nécessaire à son développement, pour un meilleur épanouissement du peuple burkinabè.

Que le Seigneur Vous bénisse et bénisse le Burkina Faso tout au long de cette nouvelle année.

Bonne et heureuse année 2014 et merci à tous de votre aimable attention.

Par S.E. Mgr Vito RALLO
Nonce apostolique

Doyen du Corps diplomatique

Ouagadougou, le 07 janvier 2014.

La Direction de la Communication
de la Présidence du Faso