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Vœux 2014 au Président du Faso : Les corps constitués égrènent un long chapelet de doléances

jeudi 2 janvier 2014.

 

Tradition respectée par les Corps constitués de l’Etat. Ils ont présenté, le lundi 30 décembre 2013 à Ouagadougou, leurs vœux de nouvel an au président du Faso, Blaise Compaoré. A l’occasion, ils ont fait le tour des acquis engrangés au cours de l’année écoulée et formulé des doléances pour 2014. L’on retiendra que la chefferie coutumière demande toujours le consensus dans la mise en œuvre des réformes politiques notamment le sénat.

C’est le secrétaire général du gouvernement et du conseil des ministres, Dr Poussi Sawadogo, qui s’est adressé au Président du Faso, au nom des corps constitués. Gratitude et reconnaissance, ce sont les premiers mots du porte-parole. Il s’est d’abord appesanti sur les grands succès engrangés par le Burkina en 2013. De ceux-là, on retiendra le rayonnement de la diplomatie burkinabè (médiation au Mali), la performance des étalons, les succès des artistes musiciens à l’échelle continentale… « Grâce à vous, le Burkina continue d’être ce pays qui cultive le dialogue, la concertation et le consensus pour la paix à l’intérieur et à l’extérieur. Son leadership culturel, sportif et diplomatique impose le respect et la considération », souligne Poussi Sawadogo.

Puis, s’en suit un long chapelet de doléances. De ces doléances, il ressort le besoin de renforcement des capacités institutionnelles, humaines, financières et matérielles des différents corps constitués, ainsi que la nécessité d’une attention plus accrue en faveur du soutien et de la prise en charge des couches vulnérables. Les corps constitués ont également invité le gouvernement à persévérer dans l’élan de redistribution des fruits de la croissance à l’image des mesures sociales prises le 11 septembre 2013.

Mise en place du sénat : Privilégier une approche consensuelle

La première catégorie des doléances a porté sur la promotion de la démocratie et de la gouvernance. Là, la CENI sollicite plus d’accompagnement, une plus grande disponibilité et une forte adhésion de la classe politique pour les élections à venir.

Le conseil national des organisations de la société civile, le conseil supérieur de la chefferie coutumière et traditionnelle et la chambre de commerce et d’industrie du Burkina, tout en saluant l’esprit de dialogue et de compromis du chef de l’Etat, l’invite à privilégier une approche consensuelle dans la mise en œuvre des réformes politiques, notamment le sénat. Le Barreau burkinabè, lui, insiste sur la nécessité de mettre en place un mécanisme d’aide juridictionnel pour faciliter l’accès des plus démunis à la justice.

La deuxième catégorie de doléances concerne le renforcement des capacités institutionnelles, humaines, financières et matérielles des différentes composantes des corps constitués. Là, l’on note des demandes de dotation de sièges (conseil constitutionnel, ordre des médecins, ordre des architectes, fédération de boxe) ; des besoins d’infrastructures adaptés (UO, DG/Douanes, DG/Police nationale, fédération de Vo Viet Nam et la fédération de pétanque). Le renforcement des capacités concerne aussi l’accompagnement financier et matériel de l’Etat aux corps constitués y compris les corps militaires et paramilitaires.

Les autres doléances portent sur le renforcement des compétences par la formation permanente et continue ; le renforcement du cadre institutionnel et juridique par l’adoption ou la relecture de textes constitue un besoin fondamental de certains corps. La promotion des secteurs sociaux et de la paix demeure également une préoccupation majeure des corps constitués.

Une double lecture de la situation

Ces différentes doléances des corps constitués permettent d’avoir une double lecture de la situation nationale. Premièrement ils reconnaissent et saluent les efforts faits par le gouvernement. Deuxièmement, ils sont convaincus que le Burkina est un pays d’immenses potentialités. « C’est pour cela qu’ils formulent de nouvelles doléances avec la certitude de les voir se concrétiser grâce à votre bienveillante attention  », avoue le porte-parole des corps constitués.

Puis, il lance : « C’est avec optimisme et enthousiasme que les corps constitués souhaitent à vous, à votre famille et à tous vos proches une bonne et heureuse année afin que vous puissiez accomplir avec plus de détermination et de courage, dans la santé, la longévité, la paix et la sérénité, la noble mission que vous portez pour l’émergence du Burkina Faso  ».

Se mobiliser davantage pour des réponses durables

Le Président du Faso, dans sa réponse, a souhaité aux corps constitués de l’Etat et à leurs proches, une année de bonne santé, de prospérité et de plein épanouissement.

Cette cérémonie est certainement un moment particulier pour mesurer l’impact des actions, menées individuellement ou collectivement, durant les douze derniers mois, en réponse à l’aspiration au développement et au bien-être du peuple. « En cette circonstance, je voudrais saluer votre attachement à la promotion d’une société de cohésion et d’harmonie, à la consolidation de la paix et au renforcement du processus démocratique dans notre pays. (…) Le dialogue est la pierre angulaire et doit s’affirmer davantage dans notre vécu quotidien. C’est pourquoi, je veillerai à pérenniser le forum national des corps constitués de l’Etat  », soutient Blaise Compaoré. Car, «  l’avenir appartient aux nations qui auront su préserver leur stabilité, leur dignité et aussi leur capacité à franchir les difficultés de toutes natures, pour valoriser leurs acquis en matière de liberté, de démocratie et de progrès ». Avant de conclure, Blaise Compaoré a lancé un appel à la mobilisation afin que « dans la communion et la solidarité, nous apportions les réponses les plus durables aux préoccupations légitimes de toutes les couches et catégories sociales de notre pays  ».

Moussa Diallo

Lefaso.net



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