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Promotion et protection des droits de l’homme au Burkina : On est encore loin du compte

mardi 31 décembre 2013.

 

Une nation développée, c’est aussi celle qui jouit de l’effectivité des droits de l’homme. Au pays des hommes intègres, le constat que tout le monde peut faire, c’est que la pléthore d’acteurs et de dispositifs juridiques peine malheureusement à relever le défi de l’effectivité des droits de l’Homme. Mais pourquoi ? Cette question, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) se l’est posé et s’est attelé à y apporter une réponse, à travers une étude conduite par des spécialistes de la question des droits de l’homme. Les résultats de cette étude ont été rendus publics le 27 décembre dernier dans le cadre d’un atelier. Il en ressort des défaillances à plusieurs niveaux.

Il est établi que les droits de l’homme sont au cœur de la démocratie et constituent la pierre angulaire de l’Etat de droit. Ce qui, sans doute, justifie l’émergence dans notre pays, de nombreuses structures sensibles à la question des droits de l’homme, avec le souci peut-on dire, de contribuer à l’instauration d’une société burkinabè véritablement démocratique.

Et si en plus de l’existence d’une multitude louable d’acteurs – gouvernementaux, indépendants, société civile – la consécration normative en matière des droits de l’Homme est abondante dans notre pays, il reste que l’activisme des différents acteurs est teinté d’amalgames. En effet, la plupart des acteurs ne comprennent pas les limites de leur mandat, de leurs rôles, ainsi que les obligations qu’ils doivent assumer. C’est du moins, ce que confie le spécialiste des droits de l’homme, le Pr Abdoulaye Soma, celui-là même qui dirigé l’étude commanditée par le CGD. Selon lui, les acteurs publics se reconnaissent un rôle de défense des droits de l’homme, rôle qui devrait être celui des OSC. Et de l’autre côté, précise-t-il, «  certaines OSC se reconnaissent un rôle de protection des droits humains, alors que suivant les standards théoriques, la protection désigne la protection juridictionnelle des droits fondamentaux et devrait incomber par excellence à l’Etat  ».

Pendant ce temps, les violations des droits de l’homme se multiplient. Et à en croire le Pr Soma, les principales causes de ces violations dans notre pays sont l’ignorance et des textes et des droits garantis, le manque de volonté politique, l’abus d’autorité, certaines pratiques culturelles néfastes, la pauvreté. Et les plus courantes de ces violations sont, selon lui, le difficile accès à la justice, le déni de justice entrainant l’impunité ainsi que la mal gouvernance, les violations du droit à l’éducation, à la santé, à l’information, à l’image, à l’alimentation, au logement, à la liberté syndicale. Il s’agit, en termes de typologie, de violences physiques, psychologiques, sexuelles, socio-culturelles, civiles, politiques et économiques.

La situation peut, et doit changer

Naturellement, il faut travailler à l’avènement d’un « climat zéro violation » des droits de l’homme, ou à tout le moins, réduire considérablement de telles violations. Dans ce sens, le Pr Soma préconise une meilleure connaissance théorique, à travers notamment des séances de formations, par les principaux acteurs de leurs rôles qu’ils doivent ensuite exécuter sans amalgames, en matière de droits humains. Encore faut-il qu’ils disposent de moyens humains et matériels suffisants, qu’ils travaillent dans le cadre d’une collaboration dynamique entre eux en recourant quelques fois à l’expertise tant nationale qu’internationale ; et qu’en sus, la mise en œuvre de droits de l’homme soit à l’abri de toute intrusion politicienne.

Au-delà, il faut une éducation aux droits humains à l’attention de l’ensemble des citoyens. L’objectif étant non seulement de rendre véritablement utile l’appréciable consécration normative (législation nationale et instruments juridiques internationaux), mais surtout d’assurer l’effectivité de la promotion, de la protection juridictionnelle et de la défense des droits de l’homme dans notre pays.

Fulbert Paré

Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 30 décembre 2013 à 22:37, par SOLDAT DU PEUPLE En réponse à : Promotion et protection des droits de l’homme au Burkina : On est encore loin du compte

    on ne peut parler d droits d l’homme sans evoquer la justice.le faso a ds problemes a cause ds violations recurrentes ds droits d l’homme (licenciements abusifs,arrestations et emprisonnements arbitraires,...).toutes ces frustrations contribuent a mettre 1 partie du peuple sur la defensive.bcp d gens attendent dans l’ombre pour regler leurs comptes.on ne pas detruire la carriere ou la vie ds gens et rester la a chanter a chaque discours,le burkina est 1 pays d paix.ce sera trs regrettable