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Mémoire de MASTER2 : Amadou CISSOKO analyse « les enjeux de la finance islamique au Burkina Faso »

jeudi 26 décembre 2013.

 

« Les enjeux de la finance islamique au Burkina Faso », un pays laïc. C’est le sujet autour duquel se sont concentrées les réflexions de l’étudiant burkinabè Amadou CISSOKO. Un travail mené et sanctionné par l’obtention d’un Master 2 en management et stratégie financière à Casablanca au Maroc ; plus précisément à la Fédération Européenne des Ecoles. A l’analyse c’est un travail très enrichissant qui est proposé sur ces ‘’nouvelles’’ formes d’échanges qui apparaissent dans la sphère économique.

Face aux multiples crises que traverse le monde dit globalisé ou les économies vivent au rythme d’une interdépendance porteuse à la fois d’espoir mais aussi de craintes, comme ce fut le cas avec la crise de 2008, de nouvelles voies de sortie sont explorées ; avec leur côté positif et négatif.

Dans cette perspective «  la finance islamique est-elle une solution palliative ou une alternative complémentaire à la finance classique ?  »

A cette interrogation l’impétrant a offert une grille de lecture fournie et précise dont on retiendra deux aspects

Primo la définition et l’origine de la finance islamique

Sur ce point la définition qui en est donnée est celle selon laquelle « la finance islamique se présente comme l’efficience qui repose sur des principes éthiques et moraux inspirés de la charia  ». Notamment en ses aspects liés aux profits, aux intérêts ou encore à la spéculation.

En termes d’historique le phénomène tire ses origines depuis 1930 à une époque où les oulémas s’inspiraient de la charia pour régler les problèmes socio-économiques.

Une décennie plus tard le théologien pakistanais Sayid Abdul Ala Mauduli en établissait les principes théoriques. Toutefois il faudra attendre entre 1962 et 1963 pour voir la création de la première banque islamique à Ghani en Egypte.

Et depuis lors le mouvement n’a cessé de prendre de l’ampleur. Au point de s’affirmer de nos jours sur tous les continents ; à ce propos l’une des institutions les plus médiatiques demeure sans conteste la Banque Islamique de Développement, la BID dont le Burkina est membre depuis 1978 et qui a son siège à Djeddah en Arabie Saoudite.

A l’heure actuelle souligne l’étude, 40% des actifs à caractère islamique seraient portés par les banques conventionnelles selon le Sénat français.

Secundo le Burkina, entre méfiance et besoin d’ouverture

Pour ce qui est du Burkina Faso la finance islamique y apparait comme un « concept nouveau ». Il présente des aspects positifs (une population majoritairement musulmane et des indicateurs sociaux faibles) ; cependant il présente également des points négatifs selon l’étude. Il s’agit par exemple de l’hostilité d’une partie des acteurs économique et sociaux qui voient d’un mauvais œil la concurrence faite aux banque classiques ;

En conclusion de ses recherches, Amadou CISSOKO plaide pour une expérimentation de la finance islamique au Burkina Faso. En se basant notamment sur le modèle sénégalais.

En tout état de cause il s’agit d’une contribution intéressante au débat économique et social ; ce d’autant plus qu’elle vient éclairer la lanterne de ceux qui se posaient bien de questions à propos de la finance islamique.

Du reste il est souhaitable que dans ce domaine comme dans bien d’autres d’ailleurs que les études puissent être poussées encore plus loin. Ceci afin de permettre à des spécialistes et experts de donner leurs contributions qui ne seront que les bienvenues.

Juvénal SOME

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