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Lutte contre la corruption : Le REN-LAC en appelle à la justice burkinabè

lundi 2 décembre 2013.

 

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) organise du 1er au 9 décembre 2013 sous le thème « la justice burkinabè face à la corruption », la 8e édition des journées nationales du refus de la corruption (JNRC) avec en toile de fond, une campagne de sensibilisation des jeunes. C’est du moins, ce qui ressort d’un point de presse animé le 29 novembre 2013 au siège de l’institution à Ouagadougou.

La première édition, c’était en 2004. Et depuis, le REN-LAC a tenu la promesse d’organiser les journées nationales de refus de la corruption. Et la philosophie qui sous-tend l’organisation de ces journées est que, c’est ensemble que la lutte contre la corruption peut et doit être gagnée.

Avec ces journées, il est question de travailler à la conscientisation de la population et à l’interpellation des pouvoirs publics non seulement sur le danger que constitue la corruption, mais aussi et surtout sur la nécessité de la combattre. En retenant le thème « la justice burkinabè face à la corruption », les organisateurs de cette huitième édition ont voulu susciter la réflexion sans complaisance sur la mission exacte de notre Justice, notamment en matière d’examen judiciaire d’actes de corruption. Et pour cause, précise Claude Wetta, Secrétaire exécutif du REN-LAC, « la justice se situe au cœur du système de répression des faits de corruption ». L’autre raison – actualité oblige – s’inspire des tractations consécutives à la décision de justice rendue relativement à l’affaire des 23 kg d’or et qui avaient fait tomber dans le débat public, la question de la corruption en milieu judiciaire.

Et dans le cadre de cette huitième édition des JNRC, cette question est annoncée pour être véritablement débattue. Dans ce sens, un panel se tiendra avec magistrats et avocats au présidium, le 9 décembre à partir de 9h dans la salle de conférences du Liptako N’Gourma sur le thème central de l’édition, « la justice face à la corruption ».

Bien avant, cinq conférences publiques ayant pour thème «  la répression de la corruption des agents publics au Burkina Faso » seront animées à l’ENAM, l’ENAREF, l’ENSP, L’ENEP de Loumbila. Le choix de ces cadres pour la tenue desdites conférences se justifie par le fait que ces écoles constituent « des pépinières d’agents publics ». C’est du moins, ce qu’a confié Bruno Kéré, le chargé de plaidoyer et du lobbying au sein du RENA-LAC.

En outre, annonce Claude Wetta, « Le gouvernement sera une fois de plus interpelé sur l’impunité des faits de corruption, par le biais d’un mémorandum ». Sont aussi annoncées, des émissions de débats radio et télé sur toute la durée de ces Journées. Toutes ces activités sont précédées d’une campagne de sensibilisation de la jeunesse contre la corruption enclenchée depuis le 16 novembre dernier, est en cours.

La jeunesse, une victime expiatoire des actes de corruption

Cette campagne consiste en des jeux concours lors des matchs du tournoi de football dénommé « Tournoi de l’intégrité », des jeux radiophoniques. La campagne de sensibilisation de la jeunesse, c’est aussi un concours de dissertation sur la corruption, et un concert gratuit qui aura lieu le 7 décembre 2013 à partir de 20h sur le site du SIAO.

La détermination du REN-LAC pour l’implication particulièrement active de la jeunesse dans la lutte contre la corruption, se fonde sur le constat selon lequel, c’est elle – la jeunesse – qui est la frange sociale la plus durement touchée par les effets de ce fléau. Dans sa déclaration liminaire en effet, Claude Wetta a relevé que « la corruption contribue en grande partie à accroître le chômage ». Et de préciser, « elle compromet l’avenir, surtout celui de la jeunesse qui constitue une victime expiatoire ». Avec la corruption, c’est aussi l’accès aux services sociaux de base qui se trouve compromis.

Une loi anti-corruption, mais pas n’importe laquelle

Et dans l’optique de travailler inverser la tendance, le combat du REN-LAC contre la corruption se mène depuis 2011, sur le plan législatif aussi, à travers notamment le lobbying pour l’élaboration et l’adoption par la Représentation nationale, d’un texte de loi qui prévienne et réprime la corruption. Dans ce sens, un projet de loi – émanant donc du gouvernement et auquel le REN-LAC a émis ses observations - est actuellement sur la table du législateur. Et à en croire le Secrétaire exécutif du REN-LAC «  les députés ont demandé au gouvernement de reprendre sa copie pour inclure des choses absolument nécessaires ». Car, dit-il, « ce projet de loi fournit encore de nombreux indices qui montrent si besoin en était, la faible volonté réelle de s’attaquer à la corruption ». Et préciser que le texte en cuisine « prévoit la publication, non pas des contenus des déclarations, mais plutôt la liste des personnalités  » qui auront satisfait à l’obligation de déclaration dans le cadre de la prévention et de la détection des cas d’enrichissement illicites. De plus, a-t-il ajouté, « d’autres infractions tels que le délit d’apparence, la corruption dans les marchés publics, le népotisme, le favoritisme, le financement occulte des partis politiques, la corruption électorale, etc … ont été purement et simplement supprimés  » du texte initial tel qu’élaboré en 2011.

Toutefois, rassure Dr Claude Wetta, « Le REN-LAC continuera de déployer des efforts pour l’adoption d’une loi à même de prévenir et de réprimer adéquatement la corruption et les infractions assimilées au Burkina Faso ». En même temps, l’on ne se fait pas d’illusion au REN-LAC ; car une loi anti-corruption, quelle que soit sa qualité, ne saurait rayonner sans volonté politique véritable et réelle. La constance dans la vigilance sera donc toujours de mise, promet Bruno Kéré.

Fulbert Paré

Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 1er décembre 2013 à 23:57, par bô yamm En réponse à : Lutte contre la corruption : Le REN-LAC en appelle à la justice burkinabè

    haaaaa lutter contre sa propre personne je n’ai jamais vu cela et nul part au monde je n’ai vu un pouvoir corrompu arrivé au bout de la corruption. arretez de nous bloubander les yeux avec vos symposium et fanfoirons et parlant de cela
    GUIRO le GUIROLLARD de la douane est où ?????????????

  • Le 2 décembre 2013 à 00:02, par bô yamm En réponse à : Lutte contre la corruption : Le REN-LAC en appelle à la justice burkinabè

    et le bilan du REN-LAC ce quoi meme je veux en savoir plus

  • Le 2 décembre 2013 à 10:32 En réponse à : Lutte contre la corruption : Le REN-LAC en appelle à la justice burkinabè

    Un beau programme ! Mais quelles sont les forces du REN-LAC pour faire adopter et appliquer cette loi ? Est-ce que les juges et les avocats sont corrompus parce qu’il n’existe pas de loi qui interdise cette attitude qui va contre la morale et le droit ? Vous avez certainement des ressources que vous voulez dilapider. Sinon, votre devoir c’est entre autres, de militer pour que soient libérer ceux qui croupissent derrière les barreaux parce qu’ils n’ont personne pour croire en eux les avocats ayant empocher des sommes exorbitantes des méchantes personnes, sommes acquises aussi frauduleusement (les jeunes de Guenon détenus arbitrairement à Manga par exemple) ; et de ramener ceux qui doivent normalement croupir derrière ces fers et qui sont totalement libres et chiants (la liste est longue).