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Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

vendredi 15 novembre 2013.

 

Après l’UPC, dont le patron a déclaré son libéralisme, voilà le parti centriste de Dieudonné Bakouan. Si leur conception idéologique a le mérite de s’énoncer clairement, le contenu et les contours restent trop flous pour savoir qui ils entendent mobiliser pour la bataille électorale de 2015.

Les partis politiques se créent, mais au moment de la déclination du projet politique, on peine à percevoir les idées à même de créer les conditions d’un vrai débat républicain. Bien sûr, pour le moment, il n’y a qu’un candidat déclaré à la présidentielle. Du moins formellement, il s’agit de Ablassé Ouédraogo du Faso Autrement.

On sait pourtant qu’il y en a qui sont prêts à aller au combat et dont l’ambition est aussi visible que le nez au milieu de la figure. Mais pour être en situation, pour avoir une chance, c’est trop court de s’affubler du libéral ou du centriste pour émouvoir un électeur.

Le combat politique peut se mener au conjoncturel, avec notamment les sujets du Sénat et de l’article 37. Mais, ceux-ci ne sauraient être au centre du débat et surtout pas, de constituer la trame de stratégies, jusqu’ici absentes du comportement de partants potentiels.

Comment en effet, imaginer et sortir un véritable projet politique, sinon de société, comme aime à le répéter l’homme de l’UPC, pour l’heure, on nage sur le sujet en pleine conjecture. Hormis le défoulement, du reste excessif et dépourvu de recul sur le pouvoir CDP, le fond est négligé au profit de l’artificiel.

La phase nouvelle se fait attendre

Ils sont nombreux à dire que Blaise Compaoré ne peut ni modifier l’article 37, ne parlons pas de se présenter dans deux ans jour pour jour à la présidentielle. Soumane Touré vient de nous en administrer la preuve par 9 au travers d’un entretien fleuve dans la presse. Pour celui qui maîtrise si bien nos textes de loi, inutile d’épiloguer à ce propos, la succession est ouverte et aura bel et bien lieu.

Dont acte dira le citoyen ordinaire, mais il se serait attendu dans cette configuration donnée pour inéluctable que lui soient exposés des projets.

On veut entendre par exemple les postulants dire que le Sénat ne figure pas dans leur agenda, qu’il sera expurgé de la constitution, s’ils avaient le suffrage de l’électeur et que surtout, l’article 37 sera définitivement verrouillé avec aucune possibilité de revenez-y.Voilà des propositions importantes pour cette échéance, à même d’amener le peuple invité aux urnes à se positionner.

Sinon dans cet écran de fumée et sur des questions de fond aussi simples que d’actualité, le mutisme renvoie à vouloir embobiner la possibilité d’un choix lucide et en connaissance de cause, derrière le seul argument de l’alternance.

Quoique puissent en penser les chantres du changement, il ne peut constituer l’élément déterminant comme l’a si bien rappelé Tolé Sagnon. Il ne doit pas être le seul à penser ainsi…

Des idées, quelles idées ? ?

Si l’opposition soutient à longueur de journée qu’il y a de la désespérance au Burkina, il lui faut donner les raisons de la venue, avec eux, de l’espérance. Que ce soit l’identité libérale ou néolibérale, celle toute récente de centriste, on doit la percevoir avec les idées. Sans idées, cette identité devient de façade.

Mais les idées, on ne les entend pas beaucoup. Sinon, à la faveur de l’ accalmie entre l’appel du Chef de l’Etat à réunir le Comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles et la relecture ce mardi de la Constitution par l’Assemblée nationale, les vraies idées auraient pullulé durant les deux mois et demi.

De fin août à cette mi-novembre, on s’en cru dans la chapelle de recueillement de moines religieux. Un silence assourdissant a traversé cette période en dehors d’entendre quelques critiques sur les mesures sociales de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vie des populations prises par le gouvernement.

Sacrée opposition que d’être toujours à la remorque du pouvoir, scrutant la moindre de ces actes pour montrer qu’elle a une existence. En dehors de ce rôle de veille que personne ne lui nie, à deux pas de la présidentielle, n’est-il pas venue l’heure de percevoir, ne serait-ce qu’un petit bout de ses orientations futures ? ?

Elle peut certes manœuvrer pour exister, mais sans une seule idée avancée, on ne voit pas comment elle se croit en mesure de solutionner la crise qu’elle décrit. Si une vraie démocratie, selon elle s’entend, c’est l’alternance, il s’entend aussi que la véritable ne peut se concevoir sans des propositions alternatives.

Sauf à comprendre que la fusion de libéraux, de sankaristes, de communistes purs et durs ne peuvent faire bon ménage au point de sortir un projet qui puisse faire le bonheur du peuple.

Quand on voit les dégâts du néolibéralisme sur l’économie mondiale, on mesure le lourd handicap de la coalition hétéroclite actuelle. Sans unité de pensée et de conception, il est vain d’avoir l’ambition d’un destin national.

Souleymane KONE

Par : L’Hebdomadaire du Burkina



Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2013 à 09:16 En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

    Je trouve le texte moins "HEBDO", c’est bien analyse et honnête.

  • Le 16 novembre 2013 à 09:55, par le prudent. En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

    moi, je crains le symdrome libyen, egyptien ou Tunien au Burkina, c’est à dire chasser le dictateur Blaise, pour la seul raison qu’il a duré au pouvoir, et perdre de vue le risque de crise politico militaire du fait d’une opposition unie d’apparence, sans programme claire permettant leur jugement.
    Je veu l’alternance, mais je me rassurer qu’elle apporte mieux. je ne voie pas comment, la confrontation, entre néolibéraux, sankaristes, socialiste, syndicat qui est réel actuellement avec les ramifications militaires possible nous évitéra un mauvais sort à la magrébine.

    • Le 16 novembre 2013 à 16:53 En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

      Mon cher le prudent, demandons à BAISE et à son CDP de nous éviter cette "crise politico militaire du fait d’une opposition unie d’apparence" le plus simplement possible en respectant la constitution notamment en son article 37 (pas plus de deux mandats consécutif).

  • Le 16 novembre 2013 à 09:57 En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

    M KONE, et vous, votre offre, c’est laquelle en 2015 ? tous les fils et filles de ce pays sont appelés à mettre le pied dans la patte pour construire ce pays. Et vous dites quoi à celui qui pense que 2015 est loin pour qu’il parle de ce qui doit se passer en 2O15 ?

  • Le 16 novembre 2013 à 14:51, par Hess En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

    La priorité est bien sûr le départ de Blaise pour permettre qu’un système politique basé sur les idées puisse s’installer. Ce ne sont pas ses idées qui l’ont placées au pouvoir depuis si longtemps.

    L’après-Blaise est censé ouvrir une nouvelle aire politique. Il y a des gens qui entourent le président actuel et qui ont aussi des idées qui peuvent être bonnes... pourquoi ils ne les expriment pas ?

    Bref, on n’est pas encore à l’heure des idées et programmes de société. Il faut enlever l’obstacle pour que naisse un nouveau paradygme ; celui de l’après militaires, de la fin de la peur etde la violence physique ; celui de la confrontation des idées.

  • Le 16 novembre 2013 à 20:18 En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

    aucun parti ne respecte les normes idéologiques. Dans un même parti on va des ultra libéraux aux communistes en passant par tous types de libéralisme, socialisme et communisme. il faut une transition politique pour permettre de construire de véritables partis basés sur les idéologies avant 2015. Sinon on rentrera dans une phase d’instabilité politique au cas où Blaise quitte le pouvoir en 2015

  • Le 16 novembre 2013 à 21:13, par Le Tamis En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

    Koné, le constat qu’on puisse faire est que tu n’est pas instruit. Donc son esprit critique et d’analyse ne peut que refléter cet article.Pour te parler du libéralisme, ils sont plus de 153 pays membres de l’OMC dont figure notre pays le Burkina Faso.Ces pays sont libéraux.Ce libéralisme n’empêche pas notre pays de connaître une croissance économique continue. Aujourd’hui, si M.Koné veut faire le tour du monde, il ne souhaite pas être dérangé dans sa traversée, prônant le néo libéralisme sans se rendre compte. Koné, avant d’écrire, il fallait aller à l’information. Je préfère le néo libéralisme au marxisme (dont aucun pays au monde n’en parle aujourd’hui) de Tolé Sagnon. Nous voulons une alternance alternative, un point c’est tout.

  • Le 17 novembre 2013 à 16:41, par Ocune En réponse à : Du libéralisme au centrisme : Quelle offre pour 2015  ?

    Mr le prudent,vos analyses ne sont pas pertinentes,lybien et Egypt ou tunisie c’est d’autres realités differentes et si khadafi etait une maryonnette des imperiaux certes il serait parmi ns.ce st des imperiaux qui ont fait partir ces gens et bien sur son excellence Laurent ghabgo.Ici au Faso c’est le citoyen majoritaire qui le voir disparaitre