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Développement de l’élevage en Afrique : La transhumance et le pastoralisme au centre d’échanges entre parlementaires du continent

mercredi 13 novembre 2013.

 

Rapprocher les différentes politiques nationales en matière de pastoralisme et de transhumance dans la perspective de booster la productivité de l’élevage à l’échelle du continent, c’est à cette fin que les parlementaires africains sont en atelier à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture de cet atelier est intervenue ce mardi 12 novembre 2013 sous la présidence effective de Soungalo Appolinaire Ouattara, président de l’Assemblé nationale du Burkina Faso.

La pratique de l’élevage en Afrique est à dominance de type traditionnel extensif assis sur le pastoralisme. Elle est ainsi fortement marquée par la transhumance à la fois comme mode de vie des espèces animales et technique d’élevage. D’où les mouvements transfrontières des troupeaux, et subséquemment, la nécessité absolue qu’il y ait une concertation entre les différents Etats pour favoriser cette mobilité des troupeaux, assurer la sécurité des éleveurs, en vue notamment de mieux rentabiliser l’élevage.

Et c’est dans ce sens que la CEDEAO a adopté, en 1998, un cadre législatif commun aux 15 Etats membres, sur la transhumance transfrontalière. Ce cadre a consacré un certificat international de la transhumance qui, précise le président Soungalo Appolinaire Ouattara, « permet de contrôler les animaux au départ, d’assurer la protection sanitaire des troupeaux dans les pays d’accueil, d’informer à temps les populations dans les pays d’accueil, de protéger les droits des pasteurs dans les pays hôtes ». De plus, ce cadre régional prévoit les mécanismes de gestion des conflits liés à la transhumance.

En dépit de contraintes non négligeables auxquelles se trouve confrontée la mise en œuvre effective de ce cadre législatif, le président de l’Assemblée nationale dit y voir « un facteur important d’intégration et de coopération régionale » que l’Union africaine veut partager, à travers le présent atelier, avec les autres régions du continent.

Dans le cadre de cet atelier – premier du genre réunissant des parlementaires - les parlementaires venus de toutes les régions du continent auront, à en croire Soungalo Appolinaire Ouattara, « à échanger sur les contraintes à la mobilité pastorale, la gestion durable des ressources naturelles, l’accès aux services sociaux des populations pastorales, de manière générale sur le développement de l’élevage en Afrique et le développement pastoral en particulier ».
A l’issue des échanges en salle close, les participants effectueront une visite de terrain dans la région de l’Est Burkina (Fada N’gourma). Déjà, le président de la cérémonie d’ouverture dit être convaincu qu’à l’issue de cette rencontre, chaque participant « se sentira davantage concerné et impliqué dans l’organisation et la gestion de la transhumance dans son pays ».

Le Burkina Faso, choisi pour ses expériences

Selon le président de l’Assemblée nationale, l’élevage au pays des hommes intègres « recèle d’énormes potentialités au regard de l’importance et de la diversité du cheptel avec plus 8 millions de bovins, 20 millions de petits ruminants, 37 millions de volailles et 2 millions de porcins ». Et de préciser : « il procure 19% des recettes d’exportation et contribue pour plus de 18% à la formation du Produit intérieur brut ».

Toute chose qui place le Burkina Faso, confie le ministre en charge des Ressources animales, Jérémie Ouédraogo, quatrième pays d’élevage dans notre sous-région, disposant d’expériences «  à partager avec l’ensemble des pays africains ». C’est ce qui, précise-t-il, « justifie la tenue de cette activité ici ».

Mais, il s’agira pour notre pays aussi de s’inspirer de l’expérience des autres Etats, notamment ceux côtiers. Mieux, le Burkina Faso va en « tirer des financements certains, parce qu’il y a des engagements même au niveau de la Banque mondiale pour accompagner le développement du pastoralisme, les infrastructures, les différentes législations des Etats », à en croire le ministre Jérémie Ouédraogo.

Au Bureau interafricain des Ressources animales, il est attendu que cette rencontre marque le point de départ d’une implication plus active des parlementaires dans la promotion du pastoralisme, et dans l’amélioration de la gouvernance sur l’utilisation des ressources naturelles. C’est du moins, ce qu’a confié Simplice Nouala, chef d’Unité productions animales du Bureau interafricain des ressources animales.

Cet atelier fait suite à une rencontre sur le développement du pastoralisme tenue le 29 octobre 2013 à Nouakchott et qui a enregistré la présence d’un certain nombre de chefs d’Etats africains.

Fulbert Paré

Lefaso.net