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L’accès à l’eau courante en baisse à Ouagadougou

lundi 28 octobre 2013.

 

Selon une étude menée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), et ses partenaires, l’accès à l’eau courante s’est dégradé à Ouagadougou au cours de ces dernières décennies. En effet si un tiers de la population ouagalaise était raccordé au réseau de distribution national au début des années 1980 ils ne sont plus que 27% soit un peu plus d’un quart.

Ces ménages doivent consacrer une grande part de leur journée ou de leur budget à la quête du précieux liquide.Les données rétrospectives fournies par une enquête biographique menée auprès de plus de 2 800 Ouagalais permettent de comprendre dans quelles conditions et trajectoires de vie professionnelle, familiale, migratoire, cette dégradation de la situation des habitants de la ville se manifeste.

L’une des raisons principale est l’accès à la propriété. En effet, à Ouagadougou comme dans d’autres villes, l’accès à la propriété est perçu comme un événement important, voire une priorité pour marquer son ascension sociale, mais aussi sécuriser ses conditions de vie.

Cependant , cette aspiration se concrétise souvent par une installation à la périphérie de la ville, moins bien équipée que le centre urbain, ou cas plus fréquent encore, dans une zone non lotie, donc dépourvue de services sociaux de base, où les chances d’avoir accès à l’eau courante sont presque nulles.

Les travaux de l’IRD et de ses partenaires mettent en évidence que pour un Ouagalais sur trois, de classe sociale moyenne, la chance de disposer d’un robinet est généralement transitoire, correspondant à une phase d’hébergement chez un tiers ou de location dans des quartiers plus centraux. En clair, ascension sociale et robinet ne vont pas toujours de pair.

L’étude souligne que les politiques d’accès à l’eau courante doivent tenir compte de ces stratégies de vie et de survie dans leur globalité. Résultat du développement, l’accès à l’eau courante en est aussi un facteur. Il a des effets sanitaires directs par l’amélioration de la qualité et des quantités d’eau disponibles pour les usages domestiques. Il influe aussi sur la reproduction des inégalités, parmi lesquelles celles de genre et d’accès à l’éducation. En effet, dans les ménages sans eau courante, c’est sur les femmes et les enfants que pèsent d’abord la charge de collecte de l’eau.

Le saviez-vous ?

Les usages domestiques de l’eau sont différents selon que l’on a un robinet chez soi ou que l’on doit aller la chercher à une fontaine collective, même proche, ce qui a des effets sur la santé. Outre la qualité de l’eau acheminée jusqu’à la maison, joue la quantité utilisée, fonction du coût mais aussi de la distance au point d’eau. Des enquêtes de terrain mettent en évidence des seuils de 100 à 200m à partir desquels soit la quantité d’eau utilisée baisse significativement soit l’impact sanitaire cesse d’être sensible. Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) retiennent quant à eux le critère de 1km.

Sciences et Développement Durable
http://sciences2d.org/



Vos commentaires

  • Le 28 octobre 2013 à 20:19, par Neekré En réponse à : L’accès à l’eau courante en baisse à Ouagadougou

    C’est un problème, cet accès à l’eau. Imaginer un peu ce qu’il en est dans les autres villes comme Bobo et les villes de l’intérieur. L’ONEA Bobo peut il nous expliquer le cas du quartier Dogona (secteur 13) qu’on ne classe même plus comme quartier périphérique (quelques centaines de mètres du Boulevard de la révolution). Plus de 15 ans après le lotissement, les familles de ce quartier sont toujours à l’eau de la fontaine publique ou pire à l’eau de puits. A ceux qui souhaiteraient s’abonner, on répète que l’extension du réseau ne permet pas de s’abonner au tarif ordinaire (120 000 frs). Conséquence, pour les téméraires, il faudrait consentir a débourser des centaines de milles pour un compteur d’eau. Plus de 15 ans après le lotissement, ce n’est pas acceptable. Mais en fait, c’est Bobo, rien n’étonne, rien n’émeut

  • Le 28 octobre 2013 à 20:43, par norbert En réponse à : L’accès à l’eau courante en baisse à Ouagadougou

    nous sommes d’avis avec les résultats de cette enquête. cela peut s’expliquer par la croissance démographique ou tout simplement le surpeuplement au niveau de la ville de ouaga. mais il faut dire que le problème d’eau courante général dans tout le pays. nous avons la ville de tenkodogo où nous pouvons dire que c’est le DR de l’ONEA qui choisi de ne pas fournir de l’eau à certains quartier il faut négocier avec lui pour que votre secteur l’eau dans les robinet. au niveau de la cité que ce soit en saison sèche ou pluvieuse les on est privé de l’eau ;. et depuis plus de 3 ans selon le DR les travaux sont en cours. jusque là ’est une souffrance totale. les syndicats ont inscrits ce problème dans leur plate forme au niveau locale. et sa sera sans surprise