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Financement de la recherche agricole : Chercheurs et opérateurs économiques burkinabè à l’école de la plateforme FIRCA (Côte d’Ivoire)

jeudi 3 octobre 2013.

 

La question du financement de la recherche constitue une préoccupation majeure pour la plupart des pays africains. La solution pourrait venir des partenariats public-privé et des échanges entre pays. C’est pourquoi le Burkina et la Côte d’Ivoire s’engagent dans ce sens. Ainsi, un atelier d’échanges et de partage d’expérience sur le financement professionnel du développement agricole, notamment la plateforme FIRCA s’est ouvert à Ouagadougou le 03 octobre 2013. Organisé par le FONRID, cette rencontre était présidée par Justin Damo Barro, conseiller spécial du Président du Faso.

La délégation ivoirienne est venue partager l’expérience du FIRCA (Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole) avec les professionnels de la recherche et les acteurs du développement burkinabè. Plateforme réunissant l’ensemble des filières agricoles avec l’Etat ivoirien, le FIRCA a été mis en place à l’issue d’un dialogue entre les pouvoirs publics et la profession agricole. Objectif : mobiliser des ressources pour financer le progrès en agriculture. Par progrès en agriculture, il faut entendre : programmes de recherche, de conseil, de formation technique des producteurs, de renforcement des capacités des organisations professionnelles agricoles…

« Après une dizaine d’années, le gouvernement (ivoirien) a trouvé que ce fonds a donné des résultats probants, de même que les acteurs professionnels, et a décidé de faire de ce fonds un instrument de coopération régionale dans notre espace économique qu’est la CEDEAO. C’est à ce titre que nous sommes là  », précise Dr Pierre Ackah Angniman, le directeur exécutif du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (FIRCA). Il était accompagné d’autres membres de la direction générale ainsi que des membres du conseil d’administration du FIRCA.

Pas de recherche sans ressources financières

« Tous les pays émergents ont dû chercher eux-mêmes les technologies adaptées à leurs propres besoins, les technologies dont ils ont la maîtrise. Cela ne peut se faire qu’à partir d’une recherche qu’on applique directement chez nous. Dans ce contexte, la recherche ne peut pas exister sans les ressources financières  », a rappelé Justin Damo Barro, le parrain de cette rencontre. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de cet atelier. C’est pourquoi, il précise : «  nous allons écouter les responsables des structures de financement de la recherche en Côte d’Ivoire afin que nous puissions nous-mêmes nous inspirer et l’adapter à nos réalités au niveau du Burkina  ». Justin Damo Barro ne manque pas de soulignaer l’intérêt du Burkina pour ce type de collaboration entre pays.

La recherche profite au secteur privé dans tous les pays. De ce fait, les différents gouvernements l’utilisent comme une activité de soutien à ce secteur privé. Donc, à la demande de ce secteur, les chercheurs pourraient travailler sur tel ou tel domaine, tel ou tel produit, tel ou tel secteur afin de l’améliorer et pour répondre aux mieux aux besoins des utilisateurs.

Les chercheurs burkinabè et leurs voisins de la Côte d’Ivoire ont été bien inspirés d’organiser cet atelier de partage de leur expérience au niveau du financement de la recherche. Il permettra de voir les ressources financières qu’ils peuvent mobiliser dans ce domaine, a laissé entendre Justin Damo Barro.

La peur d’investir dans la recherche

« Les entreprises africaines ne sont pas innovantes car faibles financièrement et elles ont peur d’investir dans la recherche », regrette Pr Jean Noël Pooda, directeur général de la recherche scientifique et de l’innovation au ministère en charge de la recherche. Pourtant au niveau de la recherche, le Burkina possède d’innombrables atouts et opportunités considérables pour s’en sortir. « La recherche scientifique est bien structurée et ses performances sont reconnues même hors des frontières », ajoute-t-il.

L’expérience de la Côte d’Ivoire en matière de financement de la recherche à travers le FIRCA peut servir au Burkina. Notamment le Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID) pour réorienter ses mécanismes de financement. Mieux, «  nous ne partons du néant. La relative amélioration de la production du coton en termes de rendement et de productivité est liée aux résultats de recherche depuis la semence jusqu’à la fibre en passant par les techniques culturales et la lutte contre les ennemis du cotonnier  », précise le Pr Pooda. C’est pourquoi les conclusions de cette rencontre sont très attendues par les structures compétentes du ministère burkinabè de la recherche scientifique et de l’innovation.

Moussa Diallo

Lefaso.net



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