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PDP/PS : « supprimer le Sénat, c’est libérer la conscience du peuple ».

dimanche 15 septembre 2013.

 

Le samedi 6 Septembre 2O13, le Président du Faso , après s’être approprié les conclusions et recommandations du rapport d’étape circonstancié sur le processus d’opérationnalisation du Sénat du comité de suivi du CCRP, a souhaité que le sénat soit bien compris , en tant qu’ institution d’un grand intérêt pour la démocratie en permettant d’élargir à des composantes non partisanes, la production législative . Il a aussi appelé le Gouvernement à élargir les concertations à toutes les composantes sociales et politiques pour bien asseoir la pertinence de cette institution républicaine.

Pour sa part ,le PDP-PS est d’avis avec les experts en droit constitutionnel, que le bicaméralisme n’est pas une nécessité de principe en démocratie, mais soutient que c’est un ingrédient ou une sorte d’assurance complémentaire de la démocratie ; son besoin se fait sentir dans une démocratie formelle à exclusion réelle comme celle du BURKINA FASO ; le PDP-PS partage l’objectif d’un Sénat qui est d’amenuiser les emprises partisanes dans l’élaboration et le vote des lois et des décisions pour l’exercice de la démocratie au quotidien.

Ailleurs, ce sont les écarts entre les principes et les réalités qui ont justifié une 2è chambre. Ici au Faso, l’examen des raisons pour une 2ème chambre et des décisions et pratiques au BURKINA FASO, a mis en évidence que les conditions pour une 2è chambre sont remplies par l’absence d’équité et d’éthique morale ; pour se convaincre, il suffit de se référer au rapport 2012 des commissions d’enquêtes parlementaires sur les marchés publics et les subventions de l’Etat dans le secteur de la santé d’une part et aux différents rapports de l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat (ASCE) d’autre part.

A la lumière de ces rapports , on se rend compte très rapidement qu’il ne s’agit pas d’insuffisances dans les lois et leur mise œuvre mais plutôt de transgressions de la morale en divers points de l’éthique au Faso ; les transgressions sont observables principalement dans les domaines suivants : (i)l’égalité des chances des burkinabè (ii), la répartition de la richesse (iii), l’interdiction des monopoles très chère à certaines catégories sociales (iv), l’accumulation illégale des richesses(v), le domaine du foncier.

Comme en France des années 1790, ici au Faso, une 2è chambre socioéconomique pourrait émettre des lois jugulant les méfaits évoqués.

Or actuellement, c’est un Sénat hybride, fortement partisan même revu et « rectifié » par un CCRP ; c’est donc un sénat non fécond biologiquement parlant pour les objectifs visés qui est proposé pour appuyer le Président du Faso, dans la mise en œuvre de son programme quinquennal. Un programme soutenu par un système des prébendes, qui fonctionne comme « un rhizome de réseaux personnels et qui assure la centralisation du pouvoir politique et économique par le truchement de liens de parenté, de cooptation, d’alliance et d’amitié ».

Le PDP-PS a « bien compris » qu’à un tel système de prébendes il faut un Sénat de prébendes ; C’est pourquoi ce haut lieu d’assurance complémentaire pour affiner les lois ségrégationnistes pour l’échange inégal de biens et de services et protéger l’arrière garde.

Comprendre qui voudra le pourquoi donc l’insistance du maître d’ouvrage pour un tel sénat et qui donne des instructions aux maitres d’œuvre que sont le gouvernement et les partis de la mouvance présidentielle de tout faire pour y arriver. Le peuple n’a pas besoin d’un Sénat, alors il faut lui créer ou lui inculquer coûte que coûte ce besoin.
Mais on ne peut pas tromper le peuple tout le temps, lui qui a été plus d’une foi roulé dans la farine ; le peuple a donc « bien compris » que si on lui propose un marché où il semble bénéficiaire il se méfie ; n’étant pas demandeur de Sénat, il a « bien et même tout compris » que ce Sénat là est un marché de dupe ; il a donc crié « trop c’est trop » de vouloir le traiter en peuple « mouton ou apprivoisé » comme le laisse croire le Président lui-même par actes , par paroles , par omission, par complexe, par formatage professionnel ou par naïveté.

Le PDP-PS réaffirme avoir « bien compris » le pourquoi d’un Sénat made « in CCRP » : un Sénat patrimonial à la solde d’un Etat né du croisement de la bureaucratie occidentale et de la société africaine « tendance mossi » où le chef se taille toujours la part du lion, où le Chef a toujours raison, où il faut au « chef de rire pour que tout le monde rit », où « le chef ne ment pas c’est demain qui ment », où on ne doigte pas un ancien chef , le chef règne à vie .

Aussi le PDP-PS pense avoir « bien compris » le CCRP qui a laissé les mains libres au chef pour se satisfaire à volonté dans son dernier rapport.
Le PDP-PS fait aussi sien cet adage qui dit qu’à « défaut d’un profit que l’action ne nuise pas ».

Or actuellement le peuple a « bien compris » que la mise en œuvre du Sénat est plus nuisible à ses intérêts matériels et moraux que l’amélioration de la démocratie. En effet, ni les coûts même révisés, ni l’environnement socioéconomique du moment, ni la dépendance du budget national à l’aide extérieur, ni l’absence d’indicateurs pour la mesure du plus valu social et économique ne sont favorables à un sénat.

Ainsi donc le PDP-PS est de ceux là qui pensent qu’actuellement, il n’y a pas « pertinence » pour un SENAT dans ce Pays Pauvre Très Endetté (PTTE) qu’est le Burkina Faso. Dans le conteste actuel, avaliser un sénat c’est être plutôt complice d’une galerie sous la démocratie pour charrier les biens du peuple vers une élite de saprophytes.

Pour le PDP-PS, « supprimer le Sénat, c’est libérer la conscience du peuple ».

Ensemble disons NON ! NON ! NON ! à ce Sénat de division.

NAN LARA AN SARA

Ouagadougou, le 12 septembre 2013

Pour le Secrétariat Exécutif National

K. Denis OUEDRAOGO
Secrétaire Politique



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