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Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

jeudi 5 septembre 2013.

 

L’actualité de cette période de l’année au Burkina Faso, outre le Sénat, est également marquée par les fortes pluies que nous enregistrons depuis le début de l’hivernage. Pays sahélien, peu habitué aux fortes pluies, le Burkina Faso ces dernières années doit faire face aux inondations qui surviennent pendant la saison pluvieuse. Ainsi, le pays enregistre- t-il chaque année des pertes en vies humaines et des pertes matérielles. Quelles sont les causes de ces inondations ? Sont-elles évitables ? Eléments de réflexion…

Le mercredi 04 septembre 2013, au cours du conseil des ministres, Alain Zoubga, MASN (ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale) a présenté une communication relative à l’état des lieux des inondations à la date du 31 août 2013. « Ainsi, au 31 août 2013, onze mille trois cents quatre vingt trois (11 383) sinistrés dont deux décès étaient enregistrés. Mille quatre cents vingt trois (1 423) ménages donc, sont affectés par ces inondations. Et sur les treize (13) régions que compte le Burkina, neuf (09) sont touchées par les inondations » selon M Zoubga.

Notons aussi, que la pluie qui s’est abattue sur la ville de Ouagadougou, le mardi 03 septembre 2013 dans la soirée, a inondé les quartiers comme Pissy et Gounghin.

Des causes multiples aux conséquences dramatiques.

Beaucoup de facteurs augmentent les risques d’inondation et par ricochet les conséquences. Nous pouvons retenir :
-  Le manque et/ ou l’insuffisance des ouvrages d’assainissement pour drainer les eaux de pluie ;
-  Le mauvais entretien des caniveaux existants : en effet, les populations y jettent des ordures qui finissent par empêcher l’eau de couler ;
-  L’installation de ménages dans les zones dites inondables : malgré l’inondation du 01er septembre 2009 au Burkina et ses conséquences, beaucoup de personnes sont restées dans ces zones. L’Etat Burkinabé les avait dédommagées pourtant et les avait invitées à s’installer dans des sites d’accueil ; peine perdue puisque nombre d’entre elles ont refusé de se plier.
-  La précarité des constructions : les couches sociales défavorisées disposent d’habitations de fortune qui les exposent en cas de fortes pluies…

Les conséquences de ces différents facteurs sont les pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. La moindre pluie est ainsi source d’angoisses pour tout le monde.

Aussi, pouvons-ajouter y ajouter les maladies qui peuvent s’y adjoindre (les eaux de ruissellements transportent de nombreux déchets, donc beaucoup de maladies).

De la responsabilité de l’Etat…

L’Etat dans ses différents plans d’urbanisation doit inclure la réalisation de caniveaux pour éviter que l’eau stagne où il ne faut pas. Car cela finit par créer des nids de moustiques qui véhiculent certaines maladies notamment le paludisme, le choléra…

Il faut aussi pour la construction de certaines infrastructures (les ponts, les aménagements hydriques…), que l’Etat Burkinabé fasse appel à des professionnels pour des ouvrages de qualité. Des ponts cèdent un ou deux ans après leur construction.

L’Etat peut également voir dans quelle mesure subventionner certaines catégories de personnes dans la construction de leur logis car il est responsable de la sécurité des populations.

Egalement obliger les personnes vivant dans les zones inondables à rejoindre leur site d’accueil en leur proposant des mesures alternatives.

De la responsabilité des populations…

L’entretien des caniveaux incombe aux populations. Elles doivent s’organiser pour éviter d’abord qu’on y jette des déchets. Ensuite, avant la saison pluvieuse, elles doivent travailler à enlever les ordures s’il y en a.

A cela, on peut ajouter l’eau des toilettes, de vaisselle et de lessive déversées dans les rues. Ces différentes eaux finissent par dégrader le sol et faire des trous à certains endroits. Trous qui deviennent à leur tour des refuges de moustiques, donc de maladies.

Actuellement, l’appui du gouvernement aux personnes sinistrées se traduit en dons de vivres, de matériels de survie et d’abris dans les régions concernées. Les écoles accueillent le maximum de sinistrés. Bientôt, ce sera la rentrée des classes. Que deviendront alors ces sinistrés ? Quelles mesures prendra le gouvernement pour gérer les prochaines inondations de façon efficace et efficiente ? Bref autant de questions dont on aurait sans doute fait l’économie si certaines mesures essentielles avaient été prises et respectées en amont.

Patindé Amandine Konditamdé

Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2013 à 09:52, par El présidenté En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    Pour lutter contre les inondations et les délestages. le gouvernement devrait faire comme le Sénégal, prendre l’argent qui servira à financer le sénat et l’affecter dans les ouvrages d’assainissement et les groupement électrogène soit dans le solaire sur 20 ans. une fois ces problèmes résolus, le gouvernement pourra mettre en place le sénat.

  • Le 6 septembre 2013 à 10:18, par Sarambé Arouna En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    Le problème d’inondation au Burkina Faso retombe sur la responsabilité du gouvernement d’abord.Au lieu de voir l’assainissement de nos caniveaux ils sont la pour nous fatiguer avec leur installation du sénat. La population doit aussi entretenir les caniveaux en évitant de jeter les ordures ménagères et d’autres.

  • Le 6 septembre 2013 à 10:47, par Win toogtar kugri En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    C est déplorable. Pour cette année on redoutait ce phénomène des inondations. Et pour cause ? Le fleuve Niger est sorti de son lit faisant une vingtaine de mort au Niger et une dizaine au Mali. ce qui fait qu’on s’y attendait un peu chez nous !
    Là où je ne suis pas d’accord avec nos autorités c’est la politique de la langue bois. Depuis le1er Septembre 2011 qu’avez vous fait M. Les Autorités ? Rien ! Vous avez dedommagé les les populations installées dans des zones inondables et après ? Si rien ne se décide concrètement sur le terrain les populations vont rester sur place !
    Voyez au Sénégal,après les inondations meurttrières de 2011 et 2012, le gouvernement a entrepris la construction d un bassin et de logements adéquats, résultats cette année,malgré la crue du fleuve il n y a pas d’inondations à Dakar !!!!!Copier le bon exemple au lieu de nous servir votre incompétence et votre manque de volonté politique !!!L’eau n’a jamais été un obstacle à une réalisation d’infrastructure car sinon il n’y aurait pas de grands et des plateformes pétrolière dans les mers !!!! Tout est une question de volonté politique, et de moyens financiers !!!!

  • Le 6 septembre 2013 à 10:49, par Gadro En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    C’est au Burkina que j’ai su qu’on peu bitumer une rue sans faire des caniveaux pour évacuer les eaux de pluie. c’est dommage. nos ingénieurs de travaux publiques sont nuls et ultra nuls.

    • Le 6 septembre 2013 à 12:53, par sid pawalmdé En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

      je suis d’accord avec toi .c’est un problème de conception et de réalisation d’ouvrages d’ assainissement.comment on peut attribuer des parcelles dans un basfond(l’eau) sans prévoir un canal, cas de bonheur ville

    • Le 6 septembre 2013 à 17:56, par Un Gondwanais En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

      de grâce, ne parle pas de la sorte Gadro, car aucun ingénieur de ce nom ne va concevoir une voie à bitumer sans prévoir des ouvrages d’assainissement. Mais si à la réalisation on dit que l’enveloppe prévue ne prend pas en compte les caniveaux,est ce la faute du concepteur qui ne les a pas omis ? Il faut être au parfum de certaines réalités pour comprendre les situations sur le terrain !

  • Le 6 septembre 2013 à 14:10, par KALAUR En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    L’entretien des caniveaux, d’accord... mais il n’y en a pas.... combien de rues bitumées à Ouaga ??? combien de rues avec des caniveaux ??? Faut commencer par le minimum avec de faire les grandes théories

  • Le 6 septembre 2013 à 14:21, par souké En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    je vois que vous ne connaissez vraiment pas le monde pour le senegal rien n’a été fait et il ne faut pas tout mettre a la solde du gouvernement il faut voir également l’indiscipline des populations qui ne font que boucher les caniveaux et autres, svp Messieurs arreter d’accuser tout le temps mettez vous au travail,
    quand klk chose est bon c’est jamais le gouvernement, mais des que c’est une catastrophe chacun saute mordre son cul et accuse le Gouvernement
    vous oubliez que les burkina est un pays extrêmement pauvre donc svp arreter

    • Le 6 septembre 2013 à 18:01, par anita En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

      Mr le Président du Faso
      l’heure est grave. Il faut agir. Regarde comment ton peuple souffre ?
      Regarde la misère dans la quelle ton peuple plonge. Manque d’emploi pour les jeunes, corruption, manque de système d’assainissement adéquat et que sais-je ??? De grâce ne nous conduisez pas à abattoir. Il est encore temps de changer, d’agir en faveur du peuple, n’écoute pas tes conseillers qui veulent te noyer, nous voulons un avenir meilleur pour notre chère patrie, s’il te plait renonce au Sénat et investit dans l’éducation, les routes, plus d’ouvertures pour les jeunes. Le pays regorge de tètes bien faites ! Malheureusement l’enfant du pauvre restera toujours pauvre si rien est fait. C’est un cri de cœur que je lance à tout ce gouvernement en place. Ne pensez pas qu’à vous, nous voulons la paix avant tout, changez pour l’amour de votre peuple, sinon en 2015 on n’imagine pas ce que deviendra ce Burkina tant apprécié, car nous allons tous sortir dans les rues. Pensez y. Il est encore temps.

  • Le 6 septembre 2013 à 15:18, par Koana En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    Le Burkina faso est riche de tout, il faut que les gens sachent que nos dirigeants prennent de fois des decicions pas intelligents. sans prevision, sans vision futuriste, sans tenir compte de la situation reelle du pays et sans management. il nous faut des dirigeants qui aiment ce pays. sans racunes.

  • Le 6 septembre 2013 à 21:46, par le bon En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    je pense qu’une solution pourrait être un appui conséquent au service de météorologie.Il serait judicieux de le doter des moyens tant matériels,humains que financiers.Cela permettrait outre la prévision des inondations, de guider les agriculteurs et éleveurs, les miniers et serait un atout dans la lutte contre le rechauffement climatique dans notre pays.

  • Le 7 septembre 2013 à 22:21, par Emile En réponse à : Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

    Bonjour et merci de votre article qui contient en partie des informations fallacieuses qui mérite d’être relevées au public. Vous avez affirmé que « …malgré l’inondation du 01er septembre 2009 au Burkina et ses conséquences, beaucoup de personnes sont restées dans ces zones. L’Etat Burkinabé les avait dédommagées pourtant et les avait invitées à s’installer dans des sites d’accueil ; peine perdue puisque nombre d’entre elles ont refusé de se plier ». L’Etat (notamment les mairies) avait proposé aux sinistrés de septembre 2009 de choisir entre quelques tôles et sacs de ciments ainsi qu’un terrain à la périphérie de Ouagadougou où l’évaluation de leur(s) maison(s) en vue de les dédommager pour qu’ils aménagent ailleurs. C’est cette option que la plupart des familles qui sont demeurées dans les zones inondables, malgré elles, ont choisi. Depuis lors plus de nouvelles mis à part quelques articles de journalistes affabulateurs, sans foi ni loi et sans cœur ni entrailles, qui ne prennent pas tout le temps qu’il faut de mener des investigations pour avoir la bonne information et produire des articles dignes de journalistes professionnels.
    Pour les besoins de transparence, il serait plutôt judicieux de recommander aux autorités de commanditer un audit des fonds que les généreux donateurs ont versés pour aider les sinistrés afin de voir les dépenses éligibles qui ont été faites, le reliquat des fonds et ce qui en a été fait. Vous (l’auteur de l’article) feriez œuvre utile en faisant des propositions aux autorités dans ce sens plutôt que de remuer le couteau dans la plaie des sinistrés demeurés dans les zone inondables en répandant des fausses informations. Qu’on arrête de prendre les honnêtes gens pour des cons. Trop c’est trop !