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Campagne agricole 2013-2014 à Tingandogo : Situation variable dans l’ensemble

vendredi 16 août 2013.

 

En ce mois d’août 2013, les activités agricoles au Burkina Faso sont entrées dans la phase active. Avec les pluies qui se font de plus en plus régulières, les producteurs sont plus que jamais occupés par les travaux champêtres. Nous avons fait le constat ce 15 août 2013 à Tingandogo, village situé à quelques kilomètres de Ouaga 2000.

Pas même la célébration de l’Assomption n’a eu raison de l’ardeur des producteurs et productrices de la localité. Par exemple Alexandre Tiendrébéogo (29 ans) n’a pas perdu beaucoup de temps après l’église de la Patte d’Oie où il s’était rendu plus tôt pour la messe. Il a ensuite regagné rapidement son champ où il cultive du sorgho blanc et du sorgho rouge. Un peu plus loin, le vieux Rasmané Nikièma (plus de 70 ans) et sa femme Alima étaient aussi actifs dans leur champ de maïs et de sorgho blanc. Pour cela, disent-ils, ils n’ont pas pu aller à la messe.

De l’autre côté, vers la route nationale n°6, le petit Thimotée Gouba, ‘’en bon petit bissa’’, était lui, en train de désherber le champ d’arachide de sa maman. A quelques mètres de là, une vieille labourait son champ d’arachide.

Le moins que nous puissions dire de notre visite de quelques exploitations familiales de Tingandogo, c’est que les producteurs ne sont pas logés à la même enseigne en terme de développement de leurs semis.

Début de montaison

Les plants de sorgho rouge d’ Alexandre Tiendrébéogo sont encore en début de montaison. Comparée à la situation de l’année dernière, il note un léger retard. La vieille qui labourait son champ d’arachide est encore plus en retard avec ses semis d’oseille ou d’haricot qui viennent juste de pousser. En revanche, l’exploitation du vieux Nikièma a une très bonne physionomie. Certains plants de maïs sont à la phase d’épiaison. Et si les pluies demeurent régulières pendant deux à trois mois, il devrait pouvoir s’en sortir avec de bonnes récoltes. Mais, bonnes ou pas, ces récoltes, assure le producteur, n’iront pas sur le marché. Rasmané Nikièma ne produit pas pour vendre mais pour nourrir sa famille. Alexandre, lui écoule sur le marché une partie des fruits de son labeur, notamment le sorgho rouge. Il le vend à l’approche de Noël pour pouvoir honorer un certain nombre de dépenses. Quand la saison est bonne comme celle de l’année dernière, cela lui rapporte entre 400-500 000 F CFA. Malgré le retard enregistré dans la présente campagne dû à l’irrégularité des précipitations, il espère toujours parvenir à de bons résultats en fin de campagne.

Mais, au-delà de la question des pluies qui conditionne le succès de la campagne agricole à Tingandogo, il y a aussi le problème de la divagation des animaux domestiques (moutons, chèvres, bœufs) qui constituent une menace pour les plants. Ainsi, le petit Gouba a aussi pour mission de protéger le champ d’arachide de sa maman des moutons et chèvres.

Pascal Ouangraoua, lui craint les bœufs. Et quand il les voit passer près de son champ, il abandonne tout pour veiller au grain. C’est muni de sa machette qu’il a insisté en notre présence pour que les bergers encadrent bien les bêtes afin qu’elles ne fassent plus de dégâts dans son exploitation. Une situation qui repose encore le problème de la cohabitation agriculteurs-éleveurs.

Grégoire B. BAZIE

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