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Abbé Narcisse GUIGMA, recteur du sanctuaire Notre Dame de Yagma : « La célébration de l’Assomption cette année coïncidera avec l’érection de l’église du sanctuaire en Basilique mineure »

lundi 12 août 2013.

 

La fête de l’Assomption sera exceptionnelle cette année au sanctuaire marial de Yagma. En effet, l’église du sanctuaire qui a été dédicacée en février dernier va être érigée en Basilique mineure. Sur le sens de cet événement et sur le bilan de l’appel à contribution lancé pour la clôture de ce haut lieu de pèlerinage, l’abbé Narcisse GUIGMA, recteur du sanctuaire donne des explications dans cet entretien qu’il nous a accordé.

Vous avez lancé un appel à contribution pour la clôture du sanctuaire Notre Dame de Yagma ; en quoi consiste précisément une telle opération ?

Une telle opération de sensibilisation et d’appel à contribution consiste à mobiliser les pèlerins et tous les hommes et femmes de bonne volonté pour œuvrer chacun selon ses potentialités à la clôture du Sanctuaire NDY. Nous nous adressons à tous ceux qui pendant les vacances souhaiteraient économiser non pour se la couler douce mais pour œuvrer à l’édification de l’Eglise. A ce sujet, nous lançons l’invite à ceux qui pourraient aller à l’extérieur pour un pèlerinage, une détente, ou une découverte, de se convaincre qu’ils pourraient aussi utiliser l’argent pour construire l’unique sanctuaire diocésain à vocation nationale du Burkina Faso afin que d’autres quittent leurs pays pour y venir. Dans cette optique, durant trois mois, en sa première phase, nous avons sensibilisé pour réveiller ceux qui pourraient apporter une contribution à cette œuvre d’église.

Cette opération permettrait en même temps au sanctuaire, en tant que propriété privée de se soustraire à la prédation domaniale manifestée à travers : la divagation des animaux brouteurs de nos reboisements ; le droit d’user du site comme d’un champ ; les constructions de maisonnettes dans l’espoir d’obtenir un numéro lors du lotissement sur une parcelle déjà attribuée ; la nuisance sonore et la détérioration des voies intérieures au sanctuaire causées par les passages intempestifs des camions, remorques et taxis, comme si le tracé cadastral y avait prévu une voie publique ; et bien d’autres formes d’usages indus et dangereux du site (ce n’est pas une place polyvalente où toutes les religions pourraient se succéder pour un culte occasionnellement). Mieux vaut prévenir que guérir.

L’expérience ayant montré que les petits poteaux sont rapidement vandalisés, nous avons souhaité doter le sanctuaire de poteaux en béton doublement armé pour rendre visible la propriété du sanctuaire de manière durable et résistante. C’est pourquoi en s’adressant préférentiellement aux pèlerins et à tous ceux qui aiment le sanctuaire dédié à Marie, Notre Dame de Yagma, nous lançons cet appel : un poteau pour Notre Dame de Yagma. Une famille, une association, un pèlerinage organisé, une congrégation, un groupe formel ou informel ; un poteau pour NDY. Un poteau ou une balise coûte 130 000 FCFA.

Comment une telle opération a-t-elle été accueillie par le public ?

Au sanctuaire où les pèlerins vivent au quotidien, les différentes formes de nuisances occasionnées par le manque de clôture visible, l’opération a été bien accueillie avec beaucoup de promesses de contributions. Un grand nombre d’internautes a marqué son accord pour une clôture du Sanctuaire. Nous saisissons l’occasion pour faire observer que les sanctuaires en général se soucient de leur sécurité et ne lésinent pas sur les moyens à prendre pour se l’assurer en collaborant à la grâce de la sécurité divine. Les sanctuaires qui sont clôturés dans le monde sont nombreux.

L’on a noté, sur Internet notamment, des critiques sur la démarche proposant d’inscrire les noms des donateurs sur les poteaux qu’ils auront contribué à ériger.

Effectivement, des internautes ont exprimé leur sensibilité contre le fait d’inscrire les noms des donateurs sur les poteaux. Disons que c’est du jamais vu pour certains. Toutefois, ayant fait le tour de plusieurs sanctuaires en Europe et en Afrique, ce qui heurte la sensibilité de la foi opérante ici, fait la fierté d’autres ailleurs. Il me vient à l’esprit que la fierté de montrer sa foi par ses œuvres (cf Jc 2, 17-20) est à encourager. Nombre d’églises de sanctuaires sont ornées d’ex-voto. De même, des pèlerinages de nations ont pris en charge des réalisations dans certains sanctuaires et ces réalisations portent leurs noms. D’autres sanctuaires ont été largement construits par des individus dont les empreintes ne marquent pas seulement des poteaux extérieurs mais toute l’histoire du des dits sanctuaires.

Il s’agit de joindre la reconnaissance à la vérité de l’engagement pour l’auto-prise en charge du Sanctuaire. Fuyons cette timidité du témoignage de notre foi et faisons de la charité et de la vérité (Cf. « Caritas in veritate » de Benoît XVI), une même action dans le témoignage de notre foi au Dieu Provident. Dans une telle entreprise de la foi et de la prière, les tweets du 24 mars 2013 du Pape François, résonnent en nous : « Ne vous laissez jamais prendre par le découragement ! » « Il y a des miracles. Mais la prière est nécessaire ! Une prière courageuse, qui lutte, qui persévère, pas une prière de politesse. » Etant entendu que fierté n’est pas orgueil encore moins fausse humilité ou attachement aux choses périssables.

Rappelons, pour finir, qu’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le lit (Cf Mt 5, 15). En ce sens le Pape émérite Benoît XVI rappelait que : « la foi implique un témoignage et un engagement publics. Le chrétien ne peut jamais penser que croire est un fait privé. (…) La foi, parce qu’elle est vraiment un acte de la liberté, exige aussi la responsabilité sociale de ce qui est cru. L’Église au jour de la Pentecôte montre avec toute évidence cette dimension publique du croire et du fait d’annoncer sans crainte sa propre foi à toute personne. C’est le don de l’Esprit Saint qui habilite la mission et fortifie notre témoignage, le rendant franc et courageux. »Porta Fidei 10.
Pour plaisanter, il faut d’abord donner sa contribution et ensuite poser le problème d’inscription de son nom sur le poteau.

A quelques jours de la clôture, quel est le point des contributions ?

Relevons que l’initiative a été saluée et de la Côte d’ivoire, des Etats-Unis, de Haïti, les burkinabè de la diaspora, ont réagi positivement. Nous attendons que certaines réactions prometteuses soient plus concrètes, en espèces, en chèques ou en nature. Nous précisons que l’unique quête de la célébration eucharistique de l’érection en basilique mineure attend toutes les contributions (de 5 fcfa à … ). La campagne se poursuivra jusqu’au 31 août. Il n’est pas exclu qu’une autre période soit mise à profit pour la même campagne.

A la date du jeudi 08/08/2013, le service de comptabilité du SNDY a enregistré la somme de 2 324 200 FCFA dont (16x 130 000) + 244 200. Les 244 200 FCFA sont constitués de contribution allant de 500 à 70 000 FCFA. Etant donné que 82 poteaux ont été fixés et constituaient le quart des poteaux dont le sanctuaire a besoin pour envisager la clôture, le manque a gagné, était de 246 poteaux. A ce jour nous constatons que des 246, nous avons reçu 17 poteaux. Alors arithmétiquement, il nous manque 229 poteaux.

Les temps sont durs mais nous croyons que la providence divine est inépuisable et sa générosité ne cessera pas de s’exprimer par nos mains. Ce fut ainsi, quand nous sensibilisions sur les legs accordés au sanctuaire. Dieu a écouté et continue d’écouter. Il fait merveille en son temps.

Le 15 août, le sanctuaire va connaître, comme chaque année, la célébration de la fête de l’Assomption ; y a-t-il quelque chose de spécifique cette année ?

Dans l’histoire du Sanctuaire Notre Dame de Yagma, la célébration de l’assomption de cette année, coïncidera avec la célébration solennelle de l’érection de l’église Notre Dame de Yagma dédicacée le 09 février 2013, en Basilique Mineure. Le décret de concession du titre de la congrégation du culte divin et de la discipline des…. est daté du 20 mars 2013. L’annonce publique de cette concession du titre sera faite solennellement à l’Assomption. Voici l’événement qui marquera dans ces différentes célébrations cette Assomption 2013 et qui laissera des empreintes indélébiles dans l’histoire socio-ecclésiale du sanctuaire de l’Eglise famille de Dieu qui est à Ouagadougou au Burkina Faso.

Il est sage de se laisser convaincre et convertir : « Avec Marie, Modèle de notre foi, magnifions Dieu qui élève les humbles. » « D tu a Maryam Songo, d têeba kaset soaba, n pêg Wend sên zêkd talse. » « Maria senu min ye an ka danaya tamasien ye, an ka fara a kâ, Ala min bè mogo majigilenw korota, ka tando. ». Alongside Mary, our faith model, let us praise God who lifts up the lowly.( Cf Lk 1, 52).

Quelle est la signification l’érection en Basilique mineure ?

L’érection d’une église en Basilique Mineure est une concession de titre faite par le Souverain Pontife à une église particulière. Cet acte qui est un décret émis par la congrégation du culte divin et la discipline des sacrements élève ladite église à une plus grande dignité avec un lien spécial à l’Eglise de Rome et au Souverain Pontife. En ce sens, le texte qui suit nous éclaire

CONGREGATION DU CULTE DIVIN ET DE LA DISCIPLINE DE SACREMENTS A ROME ET DANS LE MONDE DECRET AU TITRE DE BASILIQUE MINEURE

« La Maison de l’église », ou maison de Dieu et de la communauté chrétienne, se présente toujours comme l’une des marques principales de cette sainte Eglise, l’épouse du Christ, qui est présente et chemine dans le monde.
Sa beauté, et sa dignité, ainsi que sa disposition propice à l’accomplissement des célébrations liturgiques, ont été réglées aux différentes époques par les normes convenables.
Parmi les églises d’un diocèse, l’église cathédrale tient la première place et a une dignité plus grande. En elle est placée la « cathedra » (siège épiscopal) signe du magistère et du pouvoir de l’Evêque, Pasteur de ce même diocèse, et signe de la communion avec la « cathedra » romaine de Pierre.
Ensuite viennent les églises paroissiales, qui sont les sièges des diverses communautés du diocèse. En outre, il y a les sanctuaires où viennent en pèlerinage les fidèles chrétiens du diocèse, ou ceux des autres Eglises locales.
Parmi ces églises et les autres de dénomination diverses, on trouve quelques-unes, qui ont une importance particulière, du fait de leur vie liturgique et pastorale, et qui peuvent être décorées par le Souverain Pontife du titre de Basilique Mineure, lequel titre manifeste un lien particulier avec l’Eglise romaine et le Souverain Pontife.

Par ailleurs, il faut noter que le titre de Basilique mineure est en rapport avec les quatre Basiliques Majeures de Rome : la Basilique de St Pierre apôtre, Basilique de St Jean du Latran, Basilique Ste Marie Majeure et la Basilique St Paul. En dehors de ces quatre basiliques, toutes les autres, quelle que soit la taille, la somptuosité, sont des basiliques mineures.
En se référant au décret « De Titulo Basilicae Minoris » (Au titre de Basilique Mineure), publié le 9 novembre 1989, nous notons des conditions à remplir ( église dédiée à Dieu par le rite liturgique, se montrer dans le diocèse centre de l’activité liturgique et pastorale, espace et mobiliers liturgiques conformes, une certaine célébrité historico-religieuse, un nombre convenable de prêtres pour le soin liturgico-pastoral, un nombre suffisant de servants et une chorale conséquente) et des documents à présenter pour obtenir le titre de basilique mineure(une demande de l’ordinaire du lieu, l’approbation de la conférence épiscopale, rapport sur l’histoire et l’activité religieuse de l’église, album de photos extérieures et intérieures, informations sur l’église sur la base d’un questionnaire du dicastère).

De plus il y a des offices et des devoirs propres à une basilique mineure dans le domaine liturgique et pastoral : promouvoir la formation liturgique des fidèles, zèle pour faire connaître les documents du Souverain Pontife et du Saint Siège, un grand soin aux célébrations liturgiques de l’année, annoncer avec application la Parole de Dieu, promouvoir la participation active des fidèles à l’Eucharistie et à la liturgie des heures, cultiver dignement les formes appropriées de piété, chanter ensemble en latin le credo et le pater, célébrer avec soin les fêtes liées au Souverain Pontife (22 février, 29 juin et élection ou début du ministère pastoral suprême de l’actuel Pontife)

Enfin, des concessions sont attachées au titre de basilique mineure : célébration solennelle de la concession du titre avec un rituel propre ; une indulgence plénière attachée à la Basilique, aux conditions habituelles (confession sacramentelle ; communion Eucharistique et prière à l’intention du souverain pontife) et le signe pontifical peut être placé sur les étendards, le mobilier et le sceau de la basilique.

Nous sommes tous invités à vivre avec foi le programme que propose le Sanctuaire à l’occasion de la célébration solennelle de l’érection en Basilique Mineure de l’église NDY pour recueillir les fruits de la rédemption opérée à cent pour cent par Jésus-Christ et alors, comme Marie, Notre Dame de Yagma, il nous sera donné d’être transparence de la gloire du Ressuscité, Vivant à jamais.

Notre Dame de Yagma, nous vous invoquons, priez Dieu avec nous et pour nous ! Amen

C.PARE
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