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MAEP : Le « bâton de pèlerin » de Losseni pour recueillir les préoccupations des acteurs

lundi 29 juillet 2013.

 

Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) a dix ans. Dix ans à œuvrer pour la bonne gouvernance dans des pays d’Afrique dont le Burkina Faso. A l’occasion, le secrétariat permanent organise une tournée dans les 13 régions pour présenter les défis et les perspectives pour une véritable prise en compte des politiques publiques. Bobo-Dioulasso a accueilli l’étape de la région des Hauts-Bassins le samedi 27 juillet 2013.

Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs est un instrument d’auto-évaluation auquel adhèrent librement et volontairement les Etats membres de l’Union africaine. Librement et volontairement, le Burkina Faso y a adhéré. Il fut évalué en 2008 à Cotonou au Bénin lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO. Une évaluation jugée plus ou moins satisfaisante mais sanctionnée de recommandations à même de répondre aux normes et principes établis en matière de bonne gouvernance. Dix ans d’existence ! Quoi de plus normal donc pour les chefs d’Etat africain de décider lors d’une conférence, de marquer une pause pour réfléchir sur les défis et les atouts du mécanisme et pour l’améliorer ? Au Burkina Faso, le Secrétariat permanent dont l’intérim est actuellement assuré par Losseni Cissé, a entamé une série de tournées pour présenter les défis et les perspectives dans les 13 régions. « Il s’agira effectivement de réfléchir sur les défis du mécanisme et ses atouts, pour voir comment l’enraciner », atteste Losseni Cissé, Secrétaire permanent du MAEP.

Cela, explique-t-il est « l’une des philosophies du mécanisme, qui est de prendre en compte les préoccupations des populations à la base afin de les transformer en politique publique ». L’évaluation du Burkina Faso en 2008, assortie de recommandations dans le sens de l’amélioration de la bonne gouvernance sera, à en croire, le SP Losseni Cissé revisitée au cours des rencontres avec les acteurs à la base. D’autres recommandations qui sont jusque-là d’actualité, feront l’objet d’échanges, en plus des recommandations en cours d’exécution. Il s’agira aussi, soutient M. Cissé d’accomplir l’une des missions assignée au secrétariat qui est l’éducation citoyenne et de rassembler les préoccupations des populations. Trois heures pour quatre panels sur le thème : « Dix ans de mise en œuvre du MAEP : Défis et perspectives » ont été consacrés. Losseni Cissé pour une brève présentation du MAEP et ses avancées notables, Luc Marius Ibriga Abel Somé, Ayassya Ouédraogo pour la gouvernance politique et économique et l’état de la bonne gouvernance au Burkina Faso. En somme, même si beaucoup d’efforts restent encore à fournir, les panélistes estiment que le pays a des « notes » passables en matière de mise en œuvre de politiques publiques.

Encadré

Losseni Cissé, secrétaire permanent par intérim du MAEP

« Le bilan que nous pouvons faire 10 ans après, c’est qu’il y a eu beaucoup d’atouts en termes d’adhésions. Au début, des pays ont été réticents. Mais de nos jours, il y a 33 pays qui sont membres et 17 ont entièrement fini leur processus. D’autres « frappent encore à la porte ». Il faut reconnaitre qu’il y a un véritable engouement autour du MAEP. Il y a aussi le fait que le mécanisme est un véritable creuset d’échanges et de partages d’expériences. Il a souvent tiré la sonnette d’alarme sur des crises de gouvernance à venir dans certains pays. La crédibilité des rapports qui sont fournis est aussi un atout.

Pour ce qui des défis, il y a l’appropriation du mécanisme, car il n’est pas encore connu des populations. Aussi, un certain pessimisme se dégage toujours quant à l’adhésion. Le leadership politique, la contribution des Etats, les aspects coercitifs, les menaces religieuses de plus en plus à la porte des pays, sont entre autres, les défis que doit relever le MAEP ».

Bassératou KINDO

L’Express du Faso



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