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Santé : un syndicat pour la prise en compte effective des préoccupations spécifiques des médecins

lundi 29 juillet 2013.

 

L’univers médical compte désormais un nouveau syndicat. Le SYMEB (Syndicat des médecins du Burkina) compte défendre les intérêts spécifiques des hommes en blouse blanche. Au cours d’un point de presse animé le samedi 27 juillet 2013, les responsables du syndicat ont dévoilé leur feuille de route.

Il faut améliorer les conditions de vie et de travail des médecins. C’est l’exigence du SYMEB qui a été porté sur les fonts baptismaux le 13 novembre 2011 par près de 500 médecins. Dans cette mission, les précurseurs du syndicat indiquent vouloir travailler en toute intelligence avec les autres syndicats de la santé qui occupent déjà le terrain. « Le SYMEB répond à un besoin légitime des médecins de se doter d’un cadre de lutte nécessaire à la défense des questions spécifiques de ce corps de métier tout en restant solidaire des autres syndicats du secteur de la santé (SAIB, Syndicat des Pharmaciens, SYNTSHA…) pour des aspects touchant les intérêts de la santé des populations et du secteur de la santé en général », ont indiqué les conférenciers.

Une feuille de route claire

Réunis en assemblée générale, les militants du SYMEB ont établi le bilan moral et financé de leur structure et tracé une feuille de route pour la satisfaction de la plateforme revendicative. « Il s’agissait aussi pour nous de dégager collectivement une nouvelle feuille de route pour l’aboutissement de notre plateforme revendicative », ont-ils ajouté.

De l’assurance maladie à la situation socio-politique nationale en passant par le portefeuille du médecin et de l’application du SND, les toubibs se sont voulus clairs.
A propos de l’assurance maladie universelle, le SYMEB a mis l’autorité en garde contre une exclusion de certains acteurs et aussi la prise en compte de certaines conditions pratiques dans la mise en œuvre de cette politique. « Nous prenons l’opinion publique à témoin en avertissant l’exécutif du danger très certain du caractère chimérique de cette assurance maladie, si les questions d’infrastructures de base, des plateaux techniques des formations sanitaires, la dotation conséquente d’agents de santés qualifiés ne s’inscrivaient pas dans une urgence à lever », a indiqué Dr Aristide Yaméogo, responsable à l’information du SYMEB. Il réclame également plus de moyens pour le médecin chargé de sauver des patients : « Au demeurant, nous disons aussi qu’un centre médical ne se décrète pas en baptisant juste un Centre de Santé et de Promotion Sociale en Centre Médical et en y affectant un médecin. Le toubib n’est pas un charlatan et il lui faut un minimum préalable, au risque de désapprendre et d’être peu efficace pour l’offre de soins aux populations ».

Non à la clochardisation du médecin !

Comme les autres fonctionnaires de l’Etat, le médecin est soumis au service national de développement (SND). Durant cette période, il bénéficie d’un plus du SMIG pour sa survie. Pour les militants du SYMEB, il s’agit là une injustice faite aux médecins. « Le SYMEB s’insurge contre ce prétendu service national de développement (SND). Au-delà de la clochardisation du fonctionnaire en général les obligeant à vivre avec 1000 franc par jour, le SND crée une perte énorme à notre système de santé. Il oblige les jeunes médecins ayant entre 27 et 30 ans dans un contexte de vie chère à « braconner » dans les cliniques, les ONG et bien d’autres structures dans l’attente d’être exemptés du SND avant de rejoindre la fonction publique », ont-ils indiqué. Afin d’y mettre, ils en appellent au Premier ministre.

Mieux ils demandent la création d’une « fonction publique hospitalière regroupant l’ensemble des corps de métiers de la santé ».

Dernier né des syndicats de la santé, le SYMEB se dit très intéressé par l’actualité politique nationale marquée par la mise en place du très contesté Sénat. Il dit par ailleurs suivre de l’évolution de la situation et se démarque du Sénat. « L’Assemblée générale a par ailleurs décidé de se démarquer du Senat par voie de conséquence elle ne siégera au Senat », a prévenu le Dr Yaméogo.

Ne prenant pas une part active dans la lutte contre la mise en place du Sénat, le SYMEB indique qu’il ne badinera pas avec le régime en face dans la défense des intérêts des médecins. « L’Assemblé Générale, tout en réaffirmant le caractère apolitique du SYMEB, ne tergiversera pas face à n’importe quel régime qu’il soit néolibéral ou de gauche, chaque fois que la santé de nos population sera en péril à travers la déliquescence des conditions de vie et de travail du médecin. Ce régime nous trouvera toujours au travers de son chemin pour revendiquer nos droits justes et légitimes dans un cadre républicain », ont-ils conclu.

Jacques Théodore Balima

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