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Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

jeudi 27 juin 2013.

 

Il y a quelques semaines, le Centre pour la gouvernance démocratique, le CGD, initiait un débat sur « les tabous constitutionnels de la Ive république ». Dans les lignes qui suivent, Nana Firmin revient quant à lui, sur la question du religieux et du vivre-ensemble au Burkina.

Cette note constitue un cri de cœur au-delà de son allure analytique. Elle se veut un appel à la promotion du bon voisinage entre citoyen de religion différente. Même si les chemins empruntés pour se relier au divin semblent différés, nous devons nous rendre compte que ce qui nous unit à ce territoire burkinabè et africain est ce qu’il y a de plus important et sacré.

De la sorte, il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour que le religieux contribue fortement à la consolidation de la cohésion sociale au Burkina Faso et ailleurs. Par conséquent, même si la prépondérance du religieux est manifeste, elle doit plutôt favoriser le bon voisinage et le vivre ensemble quelles que soient nos différentes appartenances religieuses.

Selon les données issues de l’enquête « Valeurs » du Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), il ressort que la quasi-totalité des burkinabè estiment appartenir à une confession religieuse. Seulement 0,8% des burkinabè affirment ne pas appartenir à aucune confession religieuse.

Ce qui montre l’importance de la religion pour les burkinabè. Il ressort même que 98,4% et 98,7% des enquêtés accordent respectivement une importance aussi bien à la religion qu’à Dieu.

Les burkinabè largement acquis au religieux

Neuf burkinabè sur dix sont membres d’une religion révélée. D’où la prédominance des religions révélées dans la vie sociale burkinabè contre des proportions faibles pour les adeptes de la religion traditionnelle (6,4% selon le CGD) et ceux déclarant n’appartenir à aucune religion (0,8%).

L’autre caractéristique de la vie religieuse au Burkina Faso est relative à la tendance à la baisse de la proportion des adeptes de la religion traditionnelle et à la constante augmentation de ceux des religions dites révélées. Les données issues du RGPH (2006) traduisent cette situation.

Selon l’INSD, la baisse moyenne annuelle de la proportion des animistes se situe autour de 3,2% avec un rythme plus accéléré en milieu urbain tandis qu’au niveau des religions révélées, la proportion de leurs adhérents s’accroît d’année en année, soit un accroissement moyen de 1,7% par an chez les musulmans, 3,6% pour les catholiques et 8,5% chez les protestants. Si l’adhésion à une confession donnée implique un changement de référant culturel, il va de soi que la dynamique culturelle burkinabè s’oriente de plus en plus vers les idéaux socioculturels véhiculés par les religions révélées. Ce qui engendre des questions sur la pertinence de l’existence d’une identité culturelle spécifique caractérisant le burkinabè.

La religion dans le voisinage

Au-delà de ces caractéristiques, les données collectées révèlent un problème de voisinage entre burkinabè du fait de l’appartenance religieuse. Il a paru nécessaire d’observer cette situation afin de mieux cerner ses contours et traduire la nécessité d’initier des actions pour la consolidation de la cohésion sociale au Burkina Faso.

Il ressort des enquêtes "Valeurs" du CGD que certains habitants du Burkina Faso se sentent gênés d’avoir des voisins pratiquant une religion autre que la leur. Ce groupe de personnes constitue 21,7% des 18 ans et plus.

Autrement dit, sur 10 burkinabè âgés de 18 ans et plus environ deux d’entre eux affirment avoir du mal à vivre avec des voisins de religion différente.

Les femmes moins tolérantes que les hommes

Dans cette catégorie, il y a 54,2% de femmes contre 45,8% d’hommes. Ces proportions sont en baisse lorsqu’on tente de mesurer le phénomène parmi les femmes d’une part et parmi les hommes d’autre part.

L’intensité est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. En effet, tandis que 23% des femmes sont gênées d’avoir des voisins de religion différente, on a 20,3% d’hommes qui éprouvent un tel sentiment.

Il y a donc une différence d’au moins trois points entre les deux sexes. De même, 18,2% des chefs de ménage s’estiment gênés par des voisins d’une autre religion. Quand un tel sentiment est éprouvé par des chefs de ménage, il y a lieu d’y porter un regard averti afin d’empêcher la propagation d’une telle gêne dans tous le ménage.

Par ailleurs, même si les gênés sont plus nombreux en milieu rural qu’en milieu urbain, les données montrent que cette gêne est légèrement plus manifeste parmi ceux qui résident en ville que ceux du milieu rural.

Ce sont 22,3% des urbains qui se sentent gênés contre 21,4% parmi les habitants du milieu rural. De plus, six régions ont une proportion supérieure à celle nationale qui est de 21,7%. Dans ces régions, le voisin d’une autre religion paraît plus gênant que dans les autres régions du Burkina Faso.

Les Régions interpellées à plus d’efforts

Avec une proportion de 45%, c’est parmi les habitants de la région du Sahel qu’il y a plus de personnes qui éprouvent une gêne à l’endroit des voisins d’une autre religion. La région du Centre-Nord suit avec une proportion de 36,5%. Les quatre autres régions qui sont au dessus de la moyenne nationale ont une proportion comprise entre 27,7% et 25%. Ce sont respectivement les régions du Centre, des Cascades, du Plateau Central et des Hauts-Bassins. La nécessité d’étudier les spécificités sociales de ces différentes régions permettra de mieux orienter les actions de sensibilisation de sorte que ce qui relève actuellement de l’imaginaire ne se transforme en actes peu recommandables.

Selon l’appartenance religieuse, le constat révèle que c’est chez ceux qui déclarent n’appartenir à aucune religion que ce sentiment est faiblement exprimé. Soit 10% d’entre eux. Ce taux s’élève à 18,2% parmi les catholiques tandis qu’il est de 22% au niveau des protestants, 22,1% chez ceux de la religion traditionnelle et de 23,3% parmi les musulmans.

La nécessité de promotion de la tolérance religieuse au sein des différents groupes religieux s’impose afin d’atténuer ce phénomène qui, apparemment anodin, peut engendrer des situations non désirables à l’avenir.

L’éducation comme facteur de promotion de l’acceptation religieuse ?

Les données collectées ont aussi révélé que c’est parmi ceux qui n’ont pas fréquenté que la proportion de ceux qui se disent gênés est plus élevée par rapport à ceux qui ont fréquenté ; soit 22,7% contre 19,9%.

Est-ce une façon de comprendre que la fréquentation scolaire favoriserait la réduction de ce phénomène. Cela paraît d’autant plus pertinent que la majorité (67,7%) de ceux qui éprouvent ce sentiment est sans niveau d’instruction tandis que 15,4% d’entre eux sont de niveau primaire contre 13,8% de niveau secondaire et 3,1% qui sont du supérieur.

Ainsi, remarque-t-on que plus le niveau d’instruction est élevé moins on rencontre d’individus se sentant gênés par un voisin de religion différente. Ce qui peut traduire que c’est par ignorance qu’on éprouve de tels sentiments. D’où la nécessité de promouvoir des actions de sensibilisation dans ce sens et de relever le niveau d’instruction de la population burkinabè.

Cela montre que le fait religieux peut porter atteinte à la consolidation du vivre ensemble au Burkina Faso. Certes, cette proportion n’est pas alarmante. Toutefois, il y a lieu d’œuvrer à l’atténuer dans ce contexte d’instrumentalisation du religieux en vue de la maximisation des gains socioéconomiques et politiques dans la région ouest africaine et celle sahélienne aujourd’hui.

Il serait donc sage d’en chercher les raisons afin de travailler à l’atténuer ou l’éradiquer pour la promotion de la paix au Burkina Faso et ailleurs. Tel est l’esprit de la présente note qui milite pour que la religion soit facteur de paix entre les citoyens.

NANA Firmin
+226 78 86 08 54
nafirmin@gmail.com

N B : les données utilisées dans cette note sont issues de l’enquête sur les « valeurs » organisées en décembre 2010 par le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD)

- Les intertitres sont de la rédaction



Vos commentaires

  • Le 27 juin 2013 à 12:34, par levlad En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    tres bon article, très enrichissant.Quelques choses doit etre fait pour la tolerance inter religieuse aulieu de nous bassinés avec ce SENAT.Franchement, le BURKINA n’est plus gouverné.Un president qui somnole,qui ronfle meme.

  • Le 27 juin 2013 à 14:59, par Faso de nous tous En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    Je souhaite que les burkinabé continuent à se tolérer quels que soient le teint, l’ethnie, la région, la religion, etc. Si vous vous savoir pourquoi, écoutez la radio, regardez la télé et lisez les articles de presse et internet des autres pays. Vous saurez comment la non tolérance de la différence de l’autre peut nuire à tout le monde. On prend des années à le reconnaître et des siècles à vouloir effacer les séquelles. Que le Burkina Faso et donc les burkinabé aient conscience de cela.

  • Le 27 juin 2013 à 15:24, par SOS En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    Vraiment j’aimerais comprendre nos frères musulmans sur la question de conversion.Depuis plus de quatre ans que j’ai connu ma copine musulmane alors que moi je suis chrétien.On est toujours ensemble aujourd’hui mais notre relation est très bizarre parc qu’au moment ou j’ai voulu faire les fiançailles. que mes beaux parents m’exigent de me convertir faute de quoi notre union est impossible.Voyez-vous même que cette fille m’a connu quand j’étais toujours étudiant et voilà qu’aujourd’hui je travaille et que j’aimerais la marier sa famille parle d’autre choses.Si mes parents aussi me demandait en retour la même chose est-ce qu’aujourd’hui quelqu’un allait se marier ?Svp chères internautes donnez-moi une solution.Merci

    • Le 27 juin 2013 à 17:04, par belko En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

      c’est vraiment une très bonne chose d’avoir poser le problème. poser un foyer n’est pas très aisé. il faut non seulement du courage, de la sagesse et du discernement. Tu as dit que tu es chrétien, cherche la face de Dieu dans le jeune et la prière. si cette femme t’est destinée, le mariage aura lieu mais si elle ne t’est pas destinée, tu as beau jeuné, prier, eu des conseilles tu ne la mariera jamais. quelque soit la suite soit fort car c’est pas toute fille que l’on a duré ensemble qu’on marie. Shalom !

    • Le 27 juin 2013 à 19:35 En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

      Désolé d’être direct mais le mieux c’est de vous séparer ; on ne vas pas réécrire le coran juste pour votre amour. Etre homme c’est aussi être fort mentalement et accepter certains principes de la vie. De 2 choses l’une, soit tu te convertis, soit tu la quitte. Les gens nous pompent l’air avec ces histoires "je l’aime...", "notre amour..."

      • Le 27 juin 2013 à 20:47, par Diem En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

        Je suis desole moi aussi mais se separer n’est pas la solution. Et je crois fermement en l’amour. Il s’agit ici de batir toute une vie. Fonder une famille heureuse et harmonieuse qui contribuera a une citoyennete responsable. C’est certe une decision grave mais la solution se trouve de ton cote. Converti toi si c’est necessaire pour epouser la future mere de tes enfants. Ce n’est qu’une formalite pour le mariage et apres quoi chacun de vous vivra sa foi.

        • Le 27 juin 2013 à 22:56, par maloyamagni En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

          Mon frère, n’écoute aucun de ces sons de cloche malheureux.tiens bon dans ton amour. Aucune religion n’est plus importante que l’amour. Seul l’amour est digne de foi. Le reste on s’en fou. Si les parents de la gonze refuse que tu la marie, elle restera vielle fille. A moins qu’elle même se décide a agir dans le sens de son amour. Elle est majeure. Toi aussi. Prenez vos responsabilité. Et l’expérience a montré qu’après quelques années de patience, si tu as un peu de blé, tu le verses sur les beaux parents, ils la ferment et tu épouse ta femme dans la plus belle église et ils seront présents. Soyons tolérants là, vous aussi. Walahi

    • Le 28 juin 2013 à 10:24, par Shalom En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

      mon ami, le mariage selon Dieu n’est pas un jeu. mettons de côté le fait que les Hommes ont travesti le mariage. Deux personnes peuvent-ils vivre ensemble si elles ne s’accordent pas ? Pensez-y ! le mariage, en plus d’être personnel, est familial et même communautaire, voilà pourquoi on vous demande de rentrer dans une autre communauté que la vôtre. quelles sont vos convictions ? Quel est le prix que vous êtes prêt à payer pour cela ? Chaque décision comporte des conséquences. pensez-y aussi. je ne vous dirai pas de reculer ou de ne pas reculer. je vous dirai, parce que vous dites être chrétien, qu’il est important pour vous de rechercher ce que Dieu veut pour vous dans le mariage, pour ne pas avoir à regretter plus tard. Voyez dans proverbes 14/12 :"telle voie parait droite à un homme, mais son issue c’est la voie de la mort". et la bénédiction de Dieu n’est suivi d’aucun chagrin. Méditez-en ! Si vous êtes vraiment chrétien, vous savez de quoi je parle. Que le Dieu qui a promis de nous conseiller, de nous guider et de nous montrer la voie que nous devons suivre guide vos pas vers le bonheur. belle journée.

  • Le 27 juin 2013 à 16:13 En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    Le problème de la tolérance et, donc, de la paix sociale, ne se pose pas en terme de religion ou d’appartenance au BF. Avec la déliquescence des moeurs, de la morale... de la société, le problème est posé avec cette classe arrogante de nouveaux riches dont l’enrichissement est liée à la corruption, à la mal gouvernance, etc. Cette arrogance se traduit aussi par le forcing de la création d’un sénat budgétivore et qui n’apporte rien en matière de démocratie, à part des dépenses inutiles au détriment de la résolution des besoins de base de la population comme écoles, dispensaires... Cette fracture qui se creuse entre cette minorité trop riche et la grande majorité de plus en plus pauvre, se traduira inévitablement par un clash si elle veut se pérenniser coûte que coûte au pouvoir et, notamment, avec le funeste article 37 pour l’après 2015.

  • Le 27 juin 2013 à 16:38, par rendak En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    j’apprécie l’article et je trouve que le sujet est très pertinent. pour ce qui concerne le lien entre niveau d’instruction et gêne d’avoir un voisin d’une autre religion je me demande si cela ne viendrait pas plus du degré de contact avec les autres plutôt que d’une quelconque connaissance(ou ignorance) ? en effet je pense que plus les études avancent plus on se frotte avec des gens qui forcément ne sont pas de la même religion donc on apprend à vivre avec. du reste faire des études secondaires demandent de venir en chef-lieu de département donc plus de rencontre et faire des études supérieures dans les grands centres (notamment Ouaga) qui sont cosmopolites. alors que quand on est confiné dans sa zone généralement on échange avec des gens de la même religion ce qui fait que facilement un élément étranger dans le voisinage peut gêner aux habitudes religieuses. merci

  • Le 27 juin 2013 à 16:39, par rendak En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    j’apprécie l’article et je trouve que le sujet est très pertinent. pour ce qui concerne le lien entre niveau d’instruction et gêne d’avoir un voisin d’une autre religion je me demande si cela ne viendrait pas plus du degré de contact avec les autres plutôt que d’une quelconque connaissance(ou ignorance) ? en effet je pense que plus les études avancent plus on se frotte avec des gens qui forcément ne sont pas de la même religion donc on apprend à vivre avec. du reste faire des études secondaires demandent de venir en chef-lieu de département donc plus de rencontre et faire des études supérieures dans les grands centres (notamment Ouaga) qui sont cosmopolites. alors que quand on est confiné dans sa zone généralement on échange avec des gens de la même religion ce qui fait que facilement un élément étranger dans le voisinage peut gêner aux habitudes religieuses. merci

  • Le 28 juin 2013 à 09:55, par Pokolé En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    Mon frère prie toujours le bon Dieu, tout finira pas s’arranger. C’est pas évident certes, mais si vous vous aimez, vous finirez par vous marier et gloire sera rendue à Dieu...bon courage !

  • Le 28 juin 2013 à 10:12, par Pokolé En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    Mon frère prie toujours le bon Dieu, tout finira pas s’arranger. C’est pas évident certes, mais si vous vous aimez, vous finirez par vous marier et gloire sera rendue à Dieu...bon courage !

  • Le 28 juin 2013 à 11:05, par Garaudy En réponse à : Le religieux et le vivre-ensemble au Burkina Faso : une exhortation à la vigilance

    A mon tour, je me permets de dire que nous avons ici un très bon texte, bien argumenté avec de pertinentes analyses sur le fait religieux au Burkina.
    Cet article et l’étude du CGD auquel il s’inspire, me donne un autre résultat, pas contradictoire, mais d’un autre volet de la question du religieux.
    Je m’explique, vous entendrez certaines personnes dire ceci : au BF il y a 50% de musulmans et 50% de chrétiens, mais qu’on a en réalité 100% d’animistes. Cette argumentation est de celle qui tend à dire que musulmans comme chrétiens restent toujours attacher à leurs pratiques ancestrales.
    Les chiffres qui nous sont fournis ici : la baisse moyenne annuelle de la proportion des animistes se situe autour de 3,2% ; prouve le contraire de cette assertion. Ils prouvent en réalité que les pratiques dites ancestrales sont en train d’être délaissées au profit des religions révélées.

    Cela me permets d’enclencher une autre controverse qui veut nous faire croire que nous africains sommes tous des animistes de par nos ancêtres qui n’ont pas connus de religion monothéiste.
    En fait, c’est une argumentation qui ne tient pas tellement débout quand on le soumet à l’épreuve des faits historiques.
    D’abord dans toutes les religions animistes l’on parle de culte des ancêtres et de dieux, qui dit on sont des intermédiaire avec le Dieu véritable (il ne saurait y en avoir plusieurs pour notre monde qui est gouverné par les lois naturelles qui ne sont pas en conflit). Donc expressément, il est admis l’idée d’un Dieu qui est à la base de tout.
    En suite, les deux grandes religions connus, islam et christianisme, date de 1400 ans à 2000 ans au minimum ; retranchons deux milles ans dans l’histoire de tous nos peuples africains et dites nous où se situeront nos ancêtres ou leurs territoires ? Nous nous retrouverons tous vers l’Éthiopie, le Soudan en allant vers l’Égypte. Et nous savons tous que Moïse est né en Égypte sous un pharaon polythéiste vénéré comme un Dieu. Le Mogho naba, ne représentait il pas le dieu soleil sur terre ? Pour dire que c’est la même histoire qui a voyagé d’Égypte en Afrique de l’Ouest.
    Toutes les religions sont unanimes que le premier homme sur terre "Adam" était un prophète et que satan s’est engagé à détourner les fils d’Adam du droit chemin qui est l’adoration d’un Dieu unique et véritable. C’est donc après le passage des prophètes que les religions ont été pervertis par l’entremise de satan pour qu’on se retrouve avec de multitudes de dieux, à adorer le soleil, les rivières, les astres, les arbres, les montagnes .....
    Les prophètes et messagers envoyés à la quasi-totalité des peuples ont toujours eu comme mission de ramener l’homme au culte du Dieu unique.

    Je conclus en disant tout simplement qu’il faut tempérer les expressions qui ont tendance à parler de religions importés en se référant à l’islam ou au christianisme et que notre religion à nous africain serait l’animisme. Et si le fait religieux est bien compris, et quand on n’accueille pas ceux qui se disent croyants en un Dieu unique comme des aliénés, des non instruis et non cultivés, c’est l’un des meilleurs instruments et actions pour le développement de notre cher Afrique.