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Aminata Faye/ Kassé, représentante résidente du NDI au Burkina Faso : Les citoyens africains sont de plus en plus exigeants par rapport à leurs dirigeants et à leur classe politique.

vendredi 14 juin 2013.

 

Le mardi 11 juin 2013, nous avons été reçue dans les locaux du National Democratic Institute (NDI) à Ouagadougou, par la représentante résidente, Aminata Faye/ Kassé. Nous avons échangé avec elle sur son parcours, la structure qu’elle représente. Elle nous a également fait part de son point de vue sur la démocratie et la promotion de la femme au Burkina Faso.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter ?

Aminata Kassé : Je suis Aminata Faye/ Kassé. Je suis sénégalaise et je suis la directrice du NDI (National Democratic Institute) Burkina Faso.

Lefaso.net : Parlez-nous de votre parcours professionnel ?

A.K : Je suis une enseignante de profession. Ancienne syndicaliste, j’ai eu également un parcours politique. Membre de la direction d’un parti politique au Sénégal, j’ai été élue conseillère municipale et députée à l’assemblée nationale de mon pays.

Par ailleurs, j’ai été membre fondatrice d’un réseau national de femmes appelé le Conseil Sénégalais des Femmes dont j’ai assuré la présidence pendant huit ans. Depuis 2004 je suis au Burkina en tant que directrice du NDI Burkina.

Lefaso.net :Que pouvez-vous nous dire concernant votre parcours politique ?

A.K : Je me suis engagée très tôt en politique. Etudiante déjà, j’avais adhéré à un parti politique d’où j’ai évolué pendant des années. C’est une période très importante de ma vie. Ce fut une expérience très riche.

Lefaso.net :Vous êtes la représentante du NDI Burkina Faso. Dites-nous ce que c’est ?

A.K : Le NDI est le National Democratic Institute. Créé il y a trente ans par des démocrates américains, nous sommes une organisation internationale et notre siège se trouve aux Etats Unis à Washington. Nous sommes présents dans environ quatre vingt pays dans le monde sur tous les continents.

Notre principale mission est de travailler à la promotion de la démocratie dans le monde. Pour ce faire, nous travaillons en partenariat avec les différents acteurs intervenant dans le processus démocratique (partis politiques, les organisations de la société civile, le gouvernement…).

Au Burkina, nos programmes ont été financés par différent partenaires comme l’USAID, la coopération suédoise, les Pays-Bas…

Lefaso.net : Quelles actions menez-vous sur le terrain pour promouvoir la démocratie au Burkina Faso ?

A.K : Au Burkina Faso, nous avons eu plusieurs programmes d’appui aux partis politiques sur les questions d’organisation, de développement de politiques, de promotion de la participation des jeunes et des femmes. Nous avons aussi un grand programme de soutien à la participation politique des femmes qui comporte plusieurs volets et plusieurs niveaux.

Nous avons pu développer des partenariats avec l’Assemblée Nationale, des communes, des organisations de la société civile et des partis. Actuellement, nous mettons en œuvre un programme de soutien à la participation pacifique des jeunes au processus démocratique.

Le NDI mène aussi des activités pour la promotion de la femme, la promotion du genre. L’approche genre permet de prendre en compte les préoccupations des personnes les plus vulnérables.

Lefaso.net : Le NDI couvre-t-il tout le territoire du Burkina Faso ?

A.K : Nous ne couvrons pas tout le territoire du Burkina Faso. Actuellement, nous intervenons sur trois sites. Nous avons un bureau central à Ouagadougou et deux centres de ressources (Fada N’gourma et Bobo-Dioulasso).

Le centre de ressource de Fada couvre sept communes. Celui de Bobo couvre également sept communes. Le bureau de Ouagadougou quant à lui couvre huit communes.

Nous travaillons avec ces différentes communes dans l’optique d’appuyer la participation des femmes dans le processus démocratique ainsi que la prise en compte des préoccupations des personnes les plus vulnérables.

Lefaso.net : Depuis combien de temps êtes-vous installé au Burkina Faso ? Quel bilan en faites vous ?

A.K : Le NDI est présent au Burkina Faso depuis 2004. Cela fait donc neuf ans que nous apportons notre contre contribution aux différents acteurs dans la promotion de la démocratie, dans la promotion du genre. Nous estimons que c’est un bilan positif car nos différents partenaires reconnaissent l’utilité de notre apport et expriment le souhait de nous voir continuer à intervenir dans ce sens.

Lefaso.net : Que pensez-vous de la démocratie en Afrique de l’ouest et principalement au Burkina Faso ?

A.K : Je mesure l’état de la démocratie par rapport à la participation des citoyens à la vie politique. Les citoyens sont de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs dirigeants, de leur classe politique. Ils veulent être informés et expriment clairement leurs préoccupations. Cette attitude amène la classe politique à évoluer dans le sens de l’intérêt général. Aussi, permet-elle de faire évoluer la démocratie dans un pays, de l’approfondir. Je crois que l’évolution de la démocratie au Burkina est pareille à celle de la sous région ouest africaine. Lente certainement, mais nous ne sautons pas les étapes. La démocratie s’installe doucement.

Lefaso.net : Donnez-nous votre point de vue sur la promotion de la femme au Burkina Faso ?

A.K : De grands efforts sont consentis par l’Etat pour promouvoir les femmes. La loi sur le quota genre en est une illustration. Cette disposition légale a été appliquée aux dernières élections pour booster la participation des Femmes dans la vie politique. Le nombre de candidatures féminines a doublé voire triplé aux dernières élections (décembre 2012). Les mentalités évoluent et nous remarquons que les femmes sont de plus en plus engagées. Elles s’affirment davantage et nous espérons de grandes avancées d’ici les prochaines élections.

Lefaso.net : Vous êtes au Burkina depuis 2004. Quel regard portez-vous sur la société burkinabè ?

A.K : Cela fait effectivement neuf ans que je vis ici. Je suis très bien intégrée. C’est un pays ouvert, où la vie est agréable. Je m’y sens bien.

Votre mot de la fin.

Nous souhaitons que le processus qui est engagé pour le renforcement de la démocratie au Burkina Faso se poursuive au bénéfice de tous les Burkinabé.

Interview réalisée par Patindé Amandine Konditamdé (lefaso.net)



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