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Concours de beauté, ‘’miss’’ : Qu’est-ce qu’on y gagne, qu’est-ce qu’on y perd ?

vendredi 14 juin 2013.

 

Le phénomène s’est assez bien installé dans le milieu de l’événementiel. Ce sont les concours de beauté, organisés à diverses occasions. Et qui permettent la mise en évidence des atouts physiques des candidat (e)s qui rivalisent d’ardeur et d’audace pour s’arracher les faveurs du public et du jury. Eléments d’analyse…

Les concours de beauté présentent-ils des avantages pour ceux et celles qui y participent ? Posez la question en ces termes aux différents organisateurs qui déploient leur énergie et leurs talents pour monter ces concepts et ils vous répondent sans ambages : ‘’ oui ‘’.

Et l’un des premiers arguments avancés, c’est qu’ils constituent une tribune de valorisation de la beauté en général et africaine en particulier. Certains ajoutent « naturelle », pour bien montrer qu’ils aident à lutter à leur manière contre des phénomènes tels que la dépigmentation ; en instaurant dans les critères de sélection, le non usage de produits éclaircissants.

Assurance et confiance

En outre ils font valoir que cette activité permet aux candidates de vaincre leur timidité en affrontant le regard des autres. Surtout lorsqu’il faut défiler dans ce que les organisateurs appellent dans leur jargon, « la tenue de vérité ». Ou encore prendre la parole pour répondre à questions et montrer ses talents en matière d’art oratoire. Ce qui n’est pas toujours aisé pour tout le monde.

Bien évidemment il y a les récompenses en nature et en espèces qui, sans aucun doute, stimulent l’ardeur de ceux et celles qui se sentent intéressées ; elles sont offertes en général par les parrains et par les sponsors au gré de leur inspiration.

Inflation de miss au Faso ?

Au Burkina, l’activité existe depuis plus de deux décennies. Grâce notamment à des promoteurs tels que Moustapha Thombiano, désormais dépositaire exclusif du concept « miss Burkina ».

A sa suite, d’autres initiatives ont vu le jour avec plus ou moins de succès. C’est par exemple le cas avec Miss pogbédré, l’équivalent des awalouala en Côte d’Ivoire, pour, dit-on, donner la réplique aux canons de beauté occidentaux…

Le dernier événement en date étant « miss université », organisé depuis plus de dix ans à Ouagadougou. Et qui rassemble les étudiantes des universités et grandes écoles de la place.

Il y a quelques années de cela, un animateur de la télévision nationale du Burkina, El Tafa Siboné, avait lancé son concept, baptisé « miss campus Uemoa ». Après des débuts prometteurs, l’événement a été rangé au placard.

Sur les antennes de la télévision nationale du Burkina, l’animateur explique n’avoir pas eu le soutien des nouvelles autorités de l’UEMOA, après le départ du sénégalais Moussa Touré de la présidence de la Commission.

Morale, réligion et concours de beauté

Et c’est là que réside l’incompréhension : dans la compréhension et l’acceptation du concept.

Pour certains en effet, la prétendue valorisation de la beauté ne serait qu’un prétexte pour mieux exploiter la femme.

Pour ces détracteurs, ce besoin de valorisation, s’il existe réellement, peut donc passer par d’autres canaux. In fine, l’affaire devient plus compliquée lorsque l’éthique s’invite dans le débat.

Du reste et face à la polémique qui s’est installée par endroit, des promoteurs ont jugé bon de revoir leur copie en supprimant cet aspect de leur manifestation.

Juvénal somé



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