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Contrefaçon de riz et de ciment : La police met fin aux activités illicites de Tasséré Ouédraogo, son fils et ses employés

mercredi 12 juin 2013.

 

Tasséré Ouédraogo et ses employés exerçaient leurs activités commerciales en toute illégalité. Et ce, depuis deux ans au moins. Ils s’adonnaient à la contrefaçon de riz et de ciment, deux produits de grande consommation. Mis aux arrêts par les agents du commissariat de police de l’arrondissement de Sig-Noghin, appuyés par la Brigade anti criminalité (BAC), les fautifs seront déférés très prochainement au parquet. Mais avant, ils ont été présentés à la presse le 12 juin 2013.

« Des individus se livreraient habituellement à la contrefaçon de riz et de ciment par le reconditionnement des sacs dans un magasin de commerce au quartier Tampouy de Ouagadougou », munie de cette information donnée par un citoyen le 04 juin 2013, le commissariat de police d’arrondissement de Sig-Noghin a dépêché une équipe de reconnaissance le même jour qui a confirmé les faits. Le lendemain, une seconde équipe du commissariat, appuyée par une autre équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) a été dépêchée sur les lieux. « Elle y a trouvé quatre individus en flagrant délit de reconditionnement du riz ordinaire dans des sacs de riz thaïlandais », affirme le commissaire de police de l’arrondissement de Sig-Noghin, Emmanuel Zongo.

Ainsi, Tasséré Ouédraogo, 42 ans, commerçant, domicilié au quartier Tampouy et propriétaire du magasin, son fils Ouédraogo Issaka, deux employés à savoir Ouédraogo Daouda et Kaboré Yemnoaga sont mis aux arrêts.

Mode opératoire

Tasséré Ouédraogo commandait des tonnes de ciment de marque « Sinocem » avec un fournisseur de la place. Avec l’aide de ses employés, il reconditionnait ce ciment dans des emballages de ciment burkinabè (Diamond Cement) et de ciment togolais (Cimtogo). Puis, le produit est vendu en gros et en détail au même prix que le ciment togolais et burkinabè. Pourtant, le ciment d’origine chinoise coute moins cher que les deux autres. Non seulement, la qualité prend un coup, mais également lors du reconditionnement, le poids est également diminué.

S’agissant du riz, Tasséré Ouédraogo achetait des sacs de riz vides de 25 kg à Faso Boro. Il faisait imprimer là-dessus des marques de riz thaïlandais avant d’y reconditionner du riz indien de marque « OKI ».

Les produits contrefaits sont ensuite écoulés sur les marchés de Ouagadougou, Yako et Latodin avec l’aide d’autres complices commerçants.

Matériels et produits saisis

Après perquisition, le commissaire Emmanuel Zongo et ses hommes ont pu saisir 245 sacs de riz répartis comme suit :
40 tonnes de ciment de marque « Sinoncem » en attente d’être reconditionnées dans des sacs Diamond Cement ;
159 sacs de riz vides portant la marque « riz thaïlandais » 25kg ;
29 sacs de riz vides portant la marque « riz OKI » 50 kg ;
8 sacs de riz vides portant la marque « Royal ELEPHANT » 25 kg brisure ;
5 sacs de riz vides portant la marque « Extra super quality », brisure parfumé A1 Super 25 kg ;
2 sacs de sel iodé vides ;
Un sac de riz reconditionné « Long grain » ;
41 sacs vides sans marque.

Le matériel de reconditionnement saisi, quant à lui, est composé d’une machine à coudre électrique, 4 morceaux de tôle, un pinceau, un grillage, une boule de fer aimant.

Les raisons de tels agissements

Tasséré Ouédraogo justifie ses agissements par le fait que le ciment dénommé « Sinoncem » couterait moins cher et serait méconnu des consommateurs burkinabè. Par contre, le ciment burkinabè et togolais serait plus sollicité sur le marché et couterait plus cher.

En reconditionnant le ciment « Sinocem » dans des emballages de Diamond Cement et Ciment Togo, il réussit à écouler plus facilement ses marchandises, mais aussi il fait plus de bénéfice. Il explique par les mêmes raisons le reconditionnement du riz indien de marque « OKI » dans des sacs contrefaits portant la marque « super riz thaïlandais ».

Après avoir effectué des analyses du ciment « Sinoncem » contenu dans ses sacs reconditionnés, la société Diamond Cement a porté plainte contre Tasséré Ouédraogo et sa bande. D’ailleurs, le directeur commercial de ladite société était présent à la conférence de presse.

Appel à la collaboration

Ainsi donc, Tasséré Ouédraogo et ses employés ont réussi à arnaquer les consommateurs de riz et de ciment par la contrefaçon pendant plusieurs années. Mais, « si aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter d’avoir mis fin aux pratiques illicites de cette bande qui, depuis plus de deux ans, arnaquait les consommateurs et causait du tort à des sociétés de la place, le mérite revient à la population », soutient le commissaire de police, Emmanuel Zongo. Il a par ailleurs invité et encouragé population à la collaboration avec les forces de sécurité afin de garantir davantage leur sécurité.

Moussa Diallo

Lefaso.net



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