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Excision de 30 fillettes à Liptougou : L’association Jeunesse unie pour l’éradication de l’excision (JEUNEE/BF) demande une application rigoureuse de la loi

lundi 29 avril 2013.

 

L’édition de 20h du journal de la radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) du dimanche 28 avril a sans doute chatouillé la curiosité de plus d’un téléspectateur. Moins pas par sa longueur –puisque c’était déjà connu que c’est « le grand journal »-, que par le sujet qu’il affichait à sa une.

Une trentaine de fillettes excisées à Liptougou dans la province de la Gnangnan dont une vingtaine ont déjà été identifiées. Et comme c’est le cas quelquefois, la rengaine de la méconnaissance de la loi est encore ressassée par l’exciseuse et les différents acteurs pour se disculper. Pour notre part cette raison, encore moins l’enclavement de la zone évoqué, seuls ne suffisent pas à excuser une telle barbarie. Peut-on nous convaincre que parmi les parents de ses 30 fillettes il n y a pas un seul qui sache que l’excision est interdite au Burkina ? Quoi qu’il en soit c’est un principe universellement admis que nul n’est sensé ignorer la loi. Votée depuis 1996 pour réprimer les auteurs et complices d’excision, la non application de la loi contre l’excision a souvent été citée comme un handicap à la lutte contre cette pratique.

C’est pourquoi l’association jeunesse unie pour l’éradication de l’excision fidèle à son slogan « Union sacrée contre l’excision » :
 Condamne cet acte inadmissible et rétrograde de dame Assata Lido et ses complices ;
 Demande une application rigoureuse de la loi sur l’auteure et les complices de cet acte afin de donner une leçon claire et sans équivoque aux éventuels récalcitrants ;
 Invite l’Etat burkinabè et les partenaires techniques et financiers (PTF) à allouer des ressources conséquentes au Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) et aux associations et ONGs œuvrant pour la promotion de l’élimination de l’excision pour lutter efficacement contre le phénomène ;
 Exhorte l’Etat et les PTF à nouer un partenariat durable avec la jeunesse pour donner plus de dynamisme à la lutte.

A moins de trois semaines du 18 mai, date commémorative de la journée nationale de lutte contre l’excision, cet épisode macabre est un message fort envoyé aux acteurs de la lutte contre cette pratique à redoubler d’effort. Ce n’est pas s’autoflageller que de l’accepter. Pour sa part l’association JEUNEE/BF s’est résolument engagée depuis 2008 pour l’éradication de l’excision. C’est engagement a connu un tournant déterminant en 2012 par le lancement de la «  caravane stop excision » dont la première édition a eu lieu dans la région du Centre Ouest. La deuxième édition de cette activité, véritable tribune de plaidoyer, d’information et de sensibilisation et surtout de conscientisation des jeunes à la base, aura lieu du 17 au 21 mai dans les régions du centre Nord et du Plateau Central. En attendant de faire le tour des onze autres régions les jeunes de ces deux régions auront l’occasion de prendre un engagement ferme pour la tolérance zéro à cette pratique.

Pour l’association jeunesse Unie pour l’éradication de l’excision au Burkina Faso (JEUNEE/BF)
Le coordonnateur général
Idrissa KONDITAMDE
Jeunee.burkina@gmail.com



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