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Jeunesse et savoir : Pîiga Souleymane YAMEOGO pour l’éveil des jeunes de Bobo-Dioulasso

mercredi 17 avril 2013.

 

« Thé-batteurs » est un nouveau concept qui vient en réponse aux préjugés faits à la jeunesse de Bobo-Dioulasso que l’on traite à tout vent, d’indolente. Résidant à Bobo-Dioulasso depuis un moment, Pîiga Souleymane YAMEOGO, économiste et planificateur, a travaillé pendant plusieurs années au Centre national de presse Norbert Zongo. Initiateur du concept « Thé-batteurs », il entend susciter le goût de la recherche du savoir et de la connaissance aux jeunes de la ville de Sya.

Quel est l’intérêt de ce nouveau concept dénommé « Thé-batteurs » pour la jeunesse de Bobo-Dioulasso ?

Ce concept est parti d’un constat : c’est qu’au niveau de la jeunesse africaine et de Bobo-Dioulasso en particulier, l’on a remarqué que les jeunes ne lisent pas beaucoup. Ils ne sont pas aussi d’un niveau culturel élevé. Ils ne peuvent pas soutenir un débat bien argumenté et cohérent… Mais avant d’arriver à Bobo, j’étais l’un des concepteurs d’une initiative qui se tenait à Ouagadougou dénommé « 10 mn pour convaincre » dans le cadre du festival Ciné droit libre. Maintenant que je suis à Bobo-Dioulasso pour y résider, j’ai décidé de reconduire un concept similaire, qui à mon avis est d’importance capitale pour les jeunes. Alors le concept « Thé-batteurs » est un concept qui vise à organiser des concours de débat inter-établissements secondaire et universitaire sur des questions d’actualité afin de permettre à la jeunesse Bobolaise de se cultiver et d’être plus éveillée. L’objectif global de ce concept est de permettre une participation citoyenne de la jeunesse à tous les sujets qui touchent la société. A travers le concours, les jeunes seront obligés de s’informer, de faire des recherches, et de se constituer un « bagage intellectuel » nécessaire pour débattre intelligemment des problèmes de la cité.

Les jeunes commencent-ils déjà à s’intéresser au concept ? Et quelles sont les critères de sélection ?

J’ai d’abord fait une conférence-débat sur le thème : « Jeunesse africaine et Savoirs » à la cité Dafra de Bobo Dioulasso en vue de voir les différentes réactions des uns et des autres. Toutes les personnes présentes ont été impressionnées par le niveau élevé du débat et par la somme d’informations partagées. Ils avaient tous, envie que l’on échange ses savoirs, car ils voulaient toujours comprendre davantage. En réalité, il faut dire que tout le monde a en effet, envie de savoir. Il faut seulement donner l’opportunité de comprendre que le savoir est important. Je suis donc entré en contact avec les différents délégués d’écoles, leurs responsables dont les proviseurs … qui ont apprécié positivement l’initiative qui selon eux, va non seulement aider les élèves à se cultiver, mais aussi à vaincre le stress, la timidité dans la prise de parole. Pour l’instant 8 établissements ont donné leur accord de principe, de même que certaines universités (UPB, UCAO).

Le concept a été lancé le samedi 6 avril dernier et la cérémonie était présidée par Monseigneur Anselme Titiama Sanon. Qu’est-ce qui a présidé au choix de cette personnalité ?

Nous avons choisi Monseigneur Anselme parce que c’est une personnalité morale très respectée à Bobo-Dioulasso. Il est vrai que les jeunes ont la force et l’énergie, mais nous avons besoin de sagesse, c’est pourquoi nous avons choisi l’archevêque émérite pour qu’il puisse à travers ses conseils, nous orienter vers un chemin qui nous permettra d’atteindre nos objectifs.

La réalisation d’une telle initiative demande des moyens financiers. Qui sont donc vos mécènes ou bien s’agit-il d’un autofinancement ?

Nous commençons sur fonds propres car nous n’avons pas encore de soutien financier. Notre seule force actuellement, c’est notre engagement. Le véritable soutien que nous avons eu et qui est très important est l’accompagnement de l’Institut français qui met à notre disposition leur cadre et la logistique pour que nous puissions organiser le concours. Nous sommes entrés en contact avec des mécènes, des sponsors et nous attendons les suites de nos démarches…

A quand le démarrage des compétions ?

Nous avons deux types de compétitions. Une première interne, qui va opposer des élèves du même établissement en vue de choisir le meilleur. Ce serait vers fin avril et mai. Nous voulons en réalité 10 établissements : 6 du secondaire et 4 de l’université. Et le premier concours se tiendra le vendredi 06 juin 2013. La grande finale est prévue pour le Samedi 07 juillet à l’Institut Français.

Y’aura-t-il des récompenses ? Et quelles en seront les valeurs ?

Il y aura des récompenses pour tous les candidats et la valeur des prix dépendra des financements que nous aurons perçus. Il faut noter que toutes les récompenses seront en nature. Nous excluons toute option de remettre de l’argent à un candidat. Nous proposerons des livres, des documents à tous les candidats. Nous avons un prix du meilleur lycée, de la meilleure université et le prix de la meilleure fille. Nous instituons un prix de la meilleure fille car nous estimons que lorsque les hommes et les femmes auront atteint le même degré de connaissance, la même facilité à s’exprimer en public, la barrière du sexe disparaitra et la société s’en portera mieux.

Un appel ?!!

Nous demandons aux élèves et étudiants de sortir massivement pour soutenir leurs amis. Mais aussi, surtout aux sponsors, de nous « accompagner » pour la réussite de cette première édition de THE-BATTEURS. Voici un nouveau concept qui permet de réunir les jeunes pour discuter, débattre de thématiques constructives. Nous demandons aux ainés de nous accompagner afin que l’activité soit un véritable succès.

Interview réalisée par Bassératou KINDO

L’Express du Faso



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