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Fait de chez nous : La commerçante, l’apprenti chauffeur et les génies

jeudi 14 mars 2013.

 

« Youpi !! Ils ont déposé… », à peine que la dame ait voulu exprimer sa joie, que Solo, l’apprenti chauffeur l’a stoppée. « Tchiiiss… ». La main collée à la bouche, Solo a contraint Génabo la commerçante à se taire. « N’oublie pas. Personne d’autre ne doit être au courant ». Génabo obéit et redescend du véhicule en attendant que le chauffeur finisse les formalités de la traversée de la frontière.

Génabo avait épuisé son fonds dans l’achat des marchandises. Il ne lui restait que les frais du transport. Lesquels devaient être honorés une fois la barrière de la frontière franchie. En attendant que le chauffeur accomplisse les formalités, Génabo avait laissé son sac à main dans la cabine du véhicule et allée se soulager dans les toilettes. D’ici qu’elle revienne, Solo avait soutiré un billet de 10 000 FCFA du transport. Une fois le vol constaté, Génabo est restée triste. C’est à peine qu’elle versait des larmes. La posture de Génabo a donné la chaire de poule à Solo. « Madame, vous avez quel problème pour être aussi triste » ? Versant de fausses larmes, Génabo lui explique la cause de sa tristesse. Solo lui dit de se calmer. Il remonte dans le véhicule, feignant de nettoyer la cabine. Il profite de cette fausse occasion pour remettre les 10 000 FCFA dans le sac de Génabo.

Une fois ressorti du véhicule, il revient vers la dame. « Madame, calmez-vous. J’ai des génies. Je vais les implorer pour qu’ils complètent ton argent. Mais à condition que vous ne dites rien ni à mon patron ni à quelqu’un d’autre ». Génabo accepte les conditions. Solo l’a ainsi invitée dans le véhicule, en tenant ses deux mains et s’est mis à réciter des versets. « Mes génies, ayez pitié de cette dame. Les 10 000 FCFA que vous avez pris, devaient me revenir. Pourquoi voulez vous me priver de mon manger. Ayez pitié de cette dame… » Quand il a fini de réciter ses versets, il dit à Génabo de faire passer les deux mains sur son visage quatre fois. La dame obéit et les deux sont redescendus. Quand le chauffeur a fini les formalités, tout le monde est remonté dans le véhicule. C’est à ce moment que Génabo a vérifié son argent et cette fois-ci, elle avait la somme exacte. C’est pourquoi elle avait voulu traduire sa joie. Mais Solo l’a tout de suite stoppée, pour que son patron ne soit pas au courant. D’ailleurs c’était une des conditions pour que les génies déposent les 10 000 FCFA. Une histoire qui confirme l’idée selon laquelle, la force n’est pas toujours la meilleure des solutions pour résoudre un problème donné.

Souro DAO / daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso



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