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Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

vendredi 25 janvier 2013.

 

Décidément, la route
reliant les deux plus
grandes villes du
Burkina est un scandale
qui ne finit pas de faire parler d’elle.
C’est la route nationale n°1. Elle
relie la capitale politique à la capitale
économique de notre pays et
pourtant elle ne nous fait pas
honneur.

Après l’affaire Razel du
nom de l’entreprise française qui
avait construit cette route en 2002-
2003 pour qu’elle ne tienne que le
temps d’une saison, revoilà cette
route au centre de déconvenues.
Nous pourrions passer sous silence
l’état actuel du tronçon Ouaga-
Boromo totalement délabré à
plusieurs endroits et qui n’est pas
sans causer des accidents.

Seuls les
braqueurs peuvent se réjouir du
mauvais état de cette route en
prenant à leur avantage la
modération de vitesse que les
conducteurs sont obligés d’observer
à cause des nids de poule (ou
d’éléphants) ou encore de l’absence
de bitume à des endroits sur ce
tronçon. Des braquages de cars de
transports ont déjà été perpétrés
dans cette partie et c’est grâce à la
complicité de la route.

Ici nous
voudrions surtout évoquer le
deuxième tronçon de cet axe Ouaga-
Bobo. Ce tronçon qui part de la
sortie Ouest de Boromo jusqu’au
Rond-point de la Femme à Bobo est
à l’apparence sans problème. Après
le bâclage de Razel, cette partie a été
reprise grâce à un financement de
l’Union européenne. C’est ce qui
vaut à ce tronçon l’appellation de
« route de l’Union européenne ».

Solide
comme un béton, l’architecture n’est
pas à plaindre. Ce qui est seulement
regrettable-et ce n’est pas peu-, c’est
le goût d’inachevé de cette belle
oeuvre. Ceux qui voyagent la nuit
entre les deux villes ont fait le
constat qu’on rentre toujours à
Bobo dans l’obscurité. Depuis le
portique « Bienvenue à Sya » jusqu’au
Rond-point de la Femme situé en
ville, la voie est dépourvue d’éclairage
public.

On peut ne pas s’accorder
sur le fait qu’une telle situation nuit à
l’image de la ville de Bobo, mais
l’évidence pour tous, et qui est
regrettable, ce sont les accidents qui
se multiplient sur cette partie non
éclairée d’une route aussi
importante.

Etant donné que c’est là
que commence la ville, la voie
(double voie en plus) est très
fréquentée d’une part par les
riverains et d’autre part par les
transporteurs. Entre le portique et le
rond-point, c’est 5km de route dans
le noir. Les autorités communales et
nationales sont informées du danger
certain que cela cause à la
population, mais on semble dire qu’il
n’y a pas de solution.

Et pourtant, le
28 janvier 2011, lors du baptême de
cette Avenue au nom de l’Union
européenne, le maire de la commune
de Bobo, Salia Sanou, avait fait un
aveu en ces termes : « les cas multiples
d’accidents enregistrés sur cette avenue sont
dus au manque d’éclairage public ». A la
suite, il avait aussitôt ajouté que le
conseil municipal de Bobo cherche
par tous les moyens à résoudre ce
problème d’éclairage.

Nous
entamons 2013 et le problème reste
patent, une vilaine réalité. Les jeunes
des quartiers riverains se
rassemblent régulièrement et
revendiquent l’éclairage de cette
voie. Plusieurs fois, ils ont rencontré
soit le maire de l’arrondissement de
Dafra, Sidi Sanogo, soit le maire
central. Peut-être que les besoins de
financement pour éclairer ces 5
kilomètres dépassent les capacités de
la commune. C’est avant tout une
route nationale et la N°1 de surcroit.
Peut-être que l’Etat devrait en faire
son affaire. C’est même une question
d’honneur. Selon les jeunes riverains,
le maire de Dafra leur avait dit que
l’éclairage de la voie couterait cinq
cent millions de Franc CFA (500 000
000). Une broutille dans un pays qui
brille d’or.

Comment comprendre
qu’il ne soit pas prévu d’éclairage
dans la construction d’une telle
route ? Il semble, selon les autorités
communales, que le projet de
l’Union européenne ne devrait pas
arriver jusqu’au Rond-point de la
Femme. Le bitumage devrait se
limiter à 10 kilomètres en arrière. La
prolongation des cinq kilomètres
supplémentaires a été négociée par la
commune. C’est une bonne affaire,
mais elle est aussi pernicieuse. Tant
que la voie ne sera pas éclairée, c’est
comme si on offrait des vies
humaines en sacrifice.

Cédric Kalissani
MUTATIONS N° 20 du 1er janvier 2013.Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com)



Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2013 à 08:16 En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    Dire que c’est une honte nationale c’est peu !!! Les mots pour qualifier la route Ouaga-Bobo me manquent !! c’est vraiment pitoyable de voyager sur cette voie. Le Burkina Faso est un pays béni mais les burkinabé semblent ne pas s’en rendre compte, domage...

  • Le 25 janvier 2013 à 08:33, par synetik En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    Entre nous, on va faire quelle émergence avec ce genre de choses là dans notre pays ?

  • Le 25 janvier 2013 à 08:35, par La bobolaise En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    Les vrais problèmes du peuple burkinabé sont ignorés. Pendant que le PF se promène de pays en pays pour faire la médiation. Il faut balayer devant sa porte avant d’aller le faire devant celle de son voisin.

    • Le 25 janvier 2013 à 16:30, par KDR En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

      Je suis daccord avec toi. Mais rapel toi que "quand la case de ton voisin est en feu, il fait l’aider a eteindre sinon la tienne y perrira aussi"

      La guerre au Mali a des consequences sure notre economies que beaucoup de gens ne voit pas. Par example la france recommende a ses citoyens d’eviter le notre sous regions (AKA le Burkina) donc le tourisme, la chasse et autre en souffre.

      Mais bon on ici pour discuter de la mauvaire voie de ouaga-bobo.

      Courage a tous.

      • Le 29 janvier 2013 à 08:42, par La bobolaise En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

        Je ne suis pas contre le fait qu’il "aide" nos voisins à résoudre leurs problèmes. J’aimerais simplement qu’il s’occupe plus des burkinabés, de nos problèmes réels. L’insuffisance alimentaire, l’éducation, la santé, les logements. Qu’il fasse au moins un peu semblant de s’intéresser au BF. Combien de temps BC peut il faire sans mettre ses pieds à Bobo ou dans les autres provinces ? Bobo est une ville en décrépitude : le pouvoir central s’en fiche. La population active bobolaise fuie vers Ouaga. Alors que ouaga ne peut pas contenir tout le BF. Il faudrait qu’il songe réellement à s’occuper des affaires internes du pays, après tout c’est ça SON VRAI JOB.

  • Le 25 janvier 2013 à 08:43, par Eric En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    Bonjour,
    si la honte pouvait tuer. Les gens volent les sous du peuple, imaginez ce que coute la guerre au Mali aujourd’hui... Ce que ces gouvernants ont volé ne représente qu’une goutte d’eau du cout de la guerre.

    Les vols en valaient-ils la peine ?

    C’est aussi trop facile de pointer Razel du doigt, si les autorités n’ont pas pris de mesures contre cette entreprise c’est aussi la preuve que des individus proches du pouvoir on trempé dans ce marché.

    • Le 25 janvier 2013 à 13:51, par L’allemand En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

      A mon humble avis le Ministère des Infrastructures et des Transports devrait être interpellé sur cette affaire car cela y va de la sécurité des usagers et de l’honneur du pays. Le Ministère en charge de ce dossier doit en faire une de ses priorités. Quelle honte !

  • Le 25 janvier 2013 à 15:51, par ANNAN En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    très bien vu Mr Cédric. Au Burkina, l’or coule à flot (sans ironie ). paradoxalement, la population croupit dans la misère. Peu-être que cela(le manque d’éclairage) fait l’affaire des autorités de ce pays qui profitent de cette partie sombre pour entrée en catimini à BOBO. Tu le sais, car cela n’est qu’un secret de polichinelle, qu’ils ne viennent à Bobo que pour des parties de ’jambes en l’air" ou pour rencontrer leurs marabouts. tu comprends pourquoi l’obscurité à l’entrée leur est avantageuse !

  • Le 25 janvier 2013 à 16:48, par GREEK En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    Une chose très remarquable à Bobo-Dioulasso est que les usagers de la route circulent au hasard. Que la chaussée soit large ou rétrécie, les cycliste et motocyclistes roulent presque au milieu de la chaussée ou carrément à gauche et ne manque pas de se plaindre au moindre klaxon pour les ramener à l’ordre.

    Un autre problème est qu’à l’entrée de la ville, sur la double chassée, les bennes et autres camions roulent uniquement à gauche en contradiction au code de la route. On a beau klaxonner, rien à faire ! On s’en sort très souvent avec des injures ! Ce même phénomène s’observe aussi à Ouaga où on est toujours amener à faire des dépassement par la gauche. Je me demande souvent si le code de la route n’a pas été révisé pour faire des voies normales de circulation des voies de dépassement !!!
    Il va falloir se pencher sérieusement sur la question afin de limiter ces accidents de la circulation qui ne sont pas le seul fait de l’absence d’éclairage.

  • Le 26 janvier 2013 à 17:35, par Slam dunck En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    QUAND LE DIRIGEANT SE FOU DE SON PEUPLE QUE VOULEZ VOUS ? ET MALGRE VOS CRITIQUE IL A TJR EU PLUS DE 80% DES VOIES AUX ELECTIONS. ET 7 ANNEE ENCORS IL DISPOSE D’UNE MAJORITE A L’ASSEMBLEE. VRAIMENT LE PEUPLE BURKINABE EST UN PEUPLE MOUTON. ET SON MOUTONNEMENT L’A CONDUIT A L’ABATTOIRE. AFIN LA CRISE N’A PAS ENCORE COMMENCE AU PAYYS DE THOMA SANKARA ET DE NORBERT.

  • Le 26 janvier 2013 à 22:19, par yekatoï En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    Demandez a l’ancien ministre LINGANI, ils vous dira combien il a touché pour foutre le merdier Bobo-Ouaga. Voila des gens qui seront tout de suite guillotiné si le CDP tombe. la liste est bien connue. je demande aux membres du Club de mettre en gras ce nom "LINGANI Jean Baptiste"... on le rattrapera

  • Le 27 janvier 2013 à 07:07, par tino En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    500 000 000 de francs CFA !?? C’est pas trop pour éclairer un tronçon de 5 km ?
    Soit 100 000 000 de francs CFA pour chaque km.
    Dites moi, il s’agit d’un réseau aérien ou souterrain ?
    Vu les moyens limités de la commune et vu le problème d’insécurité grandissant, la commune à mon avis gagnerait à opter pour un réseau aérien(même si esthétiquement celui ci n’est pas comparable au souterrain) qui lui revendrait nettement moins cher.
    Je dis aussi que quelque soit la formule choisie(souterrain comme aérien), la facture n’est pas du tout réaliste pour éclairer 5 km de route. A moins que et j’insiste la dessus, a moins que certains éléments et pas les moindre, soient fourrés dans cette facture d’éclairage.

    • Le 28 janvier 2013 à 10:00, par caramba En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

      Et les 2 milliards de GUIRO ? Ils ont empoché non ? On coupe 500 millions là bas et on met l’éclairage non ?

  • Le 28 janvier 2013 à 10:26, par Guesse En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    c’est plus que honte nationale ; tenez vous bien c’est ça que bon nombre de nos dirigents brandissent chaque jour comme fierté de plus 27 ans de règne au pouvoir d’état ; 27ans sans une voie correctement bien bitûmee digne de son nom n’en parlons une autoroute d’au moins 1km au pays. et autour de nous certains regimes parviennent à réaliser plus ça en moins de 3 ans d’exercice au pouvoir d’état. Ne trouvez vous pas qu’il y a de serieux problèmes de gestion au plus haut niveau du système de gouvernance ici au faso ? donc, la honte nationale est logiquement méritée.

  • Le 28 janvier 2013 à 11:32 En réponse à : Route Ouaga-Bobo, notre honte nationale

    permettez moi de titrer egalement "route koupéla-kantchari" ou encore "koupéla-frontière du Niger" : la deconfiture nationale. si par extraordinaire vous empruntez cette route dite route nationale, vous exposez avec evidence à deux (2) types d’insécurité
    1-une route en très mauvais état et abandonné vous expose à la mort ; c’est à se demander si cette partie du territoire n’est pas abandonnée par l’Etat, sinon c’est incompréhensible
    2-une partie du Burkina devenue une jungle où les bandits dictent leur loi à loisir et à la barbe des forces de sécurité
    Y’a rien à redire, c’est seulement très écoeurant. on ne peut que laissant nos gouvernant entre les mains de Dieu