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Vision Express sur… : Le repas en famille

mardi 15 janvier 2013.

 

Une autorité de la ville de Bobo-Dioulasso dont nous taisons volontiers le nom, ne mange presque pas à table à domicile. Chez lui, il a toujours pris ses repas dans le même plat que tous les garçons de la concession. Les visiteurs qui arrivent au moment du repas, le prennent également dans le même plat que l’autorité et les siens. A l’instar de cette autorité, se prenait les repas autrefois en Afrique. Les garçons (hommes) de la famille prennent leur repas dans le même plat et les filles (femmes), prennent le leur ensemble. Cette façon de partager le repas en Afrique, est un pan de la culture ancestrale qui a une importance capitale. Selon les sages, l’humanisme africain trouve tout son fondement dans cette culture.

Quand la famille se retrouve autour d’un même plat pour y « puiser » son repas, cela fortifie l’amour entre les membres de cette famille. De même, cela suscite le respect entre les membres de la famille. Car une fois autour du plat, la première poignée de main est fonction de l’âge. Le plus âgé y met le premier sa main et ainsi de suite. Jamais ses petits frères, ne peuvent le faire avant lui, sauf s’il le leur autorise. Une fois autour du plat, les plus jeunes mettent la main sur le plat quand l’aîné se sert. Ils le font jusqu’à la fin du repas. Même le lavage des mains avant le repas, ne se fait pas n’importe comment. Et lorsque le grand frère le fait, les petits frères doivent tenir le récipient qui contient l’eau qui sert à laver les mains.

Cette culture a une importance capitale dans la vie en communauté. Dès la famille, le respect du plus âgé est inculqué à l’enfant. Sa conduite est fonction des principes des personnes âgées. Jamais, un enfant ne peut outrepasser les principes de ses grands frères, encore moins ceux de ses géniteurs. Et le fait de prendre ensemble les repas, accentue l’amour entre les enfants. L’individualisme ne pouvait en aucun cas, germer au sein des familles africaines.

D’ailleurs, c’est ce qui fait que, l’enfant d’une famille donnée n’était jamais la « propriété » de ses deux parents. Et pour certaines ethnies, les enfants des frères ont pour référence leur oncle en cas de décision importante. Par exemple, quand la fille du petit frère doit être promue en mariage, le grand frère est maître de la conduite à tenir. Un comportement qui a sa signification dans l’éducation des enfants et même les jeunes mariés. Pour la prochaine vision, nous allons parler de la communauté de l’éducation des enfants autrefois.

Souro DAO ( daosouro@yahoo.fr )

L’Express du Faso



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