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Palais de justice : L’âme de Justine a indiqué son assassin

lundi 24 décembre 2012.

 

Les faits remontent au 3 mai 2001. Justine avait quatre ans. Elle serait morte d’une courte maladie. Un mort non naturelle selon le rituel fait par ses parents. Au cours du rituel, ils appelèrent l’âme de la défunte afin qu’elle indique l’auteur de sa mort. Justine « pointa » du doigt Samboué Sama son oncle. Prises de colères et sans attendre la fin de la cérémonie, les deux petits frères Samboué Kalifa et Samboué Yiessamban iront à la recherche de leur grand frère Samboué Sama dans sa cour. Armé d’un fusil il s’apprêtait à s’enfuir, selon les déclarations des deux frères. Ils l’en empêchèrent et dans les altercations, ils arrivèrent à le ligoter. Ils sont repartis au lieu de la cérémonie pour assister à la clôture avant d’interpeller la gendarmerie. Malheureusement, Samboue passera de vie à trépas.

Accusés pour coups mortels, les frères : Samboue Kalifa et Samboue Yiessamban ont comparu devant la chambre criminelle de la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso le mercredi 19 décembre 2012 pour répondre des faits à eux reprochés. Ils reconnaissent intégralement les faits et avouent n’avoir pas prémédité la mort de leur frère. « Nous avons déploré ses actes de sorcellerie qui ont entrainé la mort de notre nièce. Nous ne l’avons pas frappé. Il était armé et pour le dissuader à s’enfuir, nous l’avons attaché », ont-ils déclaré à la Cour, ajoutant qu’ils regrettent aujourd’hui leur acte. Aussi, selon ce qui ressort du procès verbal, la victime Samboue Sama n’était pas une personne de bonne moralité.

« Depuis qu’il a amené un fétiche dans le village, il s’adonnait à tout sorte d’actes nuisibles », informe le conseil des accusés. Il se plaisait à menacer de mort les populations du village (Kari) et même son épouse. Cette dernière qui a témoigné sur le comportement malsain de son mari un mois après sa mort a redit tout le contraire pendant l’audience du mercredi dernier. Quand au père de Justine, il précise que de façon général, lorsque la famille doute sur la mort d’une personne, des rituelles sont organisées pour situer la vérité. La vérité sur la mort de sa fille a bien été établie par la sorcellerie de son frère Sama. A la suite de ces débats, le ministère public dans son réquisitoire est resté perplexe quant au certificat médical établit sur la mort de Sama.

Pour lui, l’infirmier n’a pas été prolixe et il est dit qu’il serait probablement mort de traumatisme crânien. Beaucoup de détails, a-t-il poursuivi n’ont pas été étayés pendant l’instruction du dossier. « Je ne doute pas que les coups ont été porté sur Sama. Mais est-ce que ces coups pouvaient entrainer sa mort », s’est demandé le parquet. Le doute profitant toujours à l’accusé, il a requis de relaxer les deux accusés des fins de poursuites exercées contre eux au bénéfice du doute. Quant aux conseils, dans leurs plaidoiries, ils ont salué la réquisition du parquet. Pour eux, peut-être que c’est Sama lui-même qui se serait donné la mort après la révélation sur la mort de Justine. L’absence de preuves tangibles entraine forcement de doute. La Cour après délibération a condamné les deux accusés à une peine de deux ans de prison avec sursis.


Il s’est soumis à la volonté de Dieu

Millogo Meh Kalima était l’unique fils de son père. Il est mort le 19 février 2001 suite aux coups à l’aide d’arme blanche que lui aura portés Millogo Gnama. A en croire l’accusé, les disputes avec le défunt ont commencé lors d’une cérémonie de réjouissance pour magnifier la bonne récolte qu’ils ont engrangée en cette année. Ils s’en sont venus aux mains et n’eut été l’intervention des autres, le pire allait se produire. Un pire qui ne sera pourtant pas être évité car les jours suivants, Kalima a voulu se venger de Gnama alors que ce dernier se rendait au champ. Dans les altercations, il (Gnama) s’est saisi de son couteau pour porté des coups sur lui (Kalima). Il déclare qu’il n’avait pas l’intention de tuer.

Ajoutant qu’après avoir subit autant de brimades venant du défunt, il a voulu lui montré qu’il n’était pas ce dont il croyait ce jour là. L’accusé reconnait tout. Il ne nie aucuns faits. En tout cas pour le procureur, il apparait clairement que l’accusé à porter des coups sur le défunt mais ce n’était pas dans l’intention de lui donner la mort. Se penchant sur la personnalité de l’accusé, le parquet a estimé que l’accusé peut bénéficier de circonstances atténuantes. Il a donc requit 10 ans de prison avec sursis. La Cour en a décidé 12 mois de prison avec sursis.


Il l’aurait menacé à mort

Les faits se sont passés à Dandé le 14 novembre 2012. Boukary employé de commerce aurait menacé à mort Abdoulaye un agent de lotissement. Interpellé puis traduit en justice, Boukary a comparu à l’audience du Tribunal de grande instance du 17 décembre 2012. Il raconte qu’avant le lotissement, il était attributaire d’une parcelle de 5 bornes. A la suite du découpage effectué par les autorités locales, il se retrouve avec une parcelle de 4 bornes. Alors pour lui, seul Abdoulaye membre de l’équipe de lotissement serait à l’origine de cette réduction de borne. D’où les menace à mort afin de le dissuader à lui en réattribuer. Le prévenu après ses explications a présenté ses excuses au Tribunal et promis que ces actes ne se reproduiront plus. Il informe avoir agi sous l’effet de la colère. Pourtant, selon ce qui ressort du procès verbal, Boukary a eu gain de cause puisque sa parcelle de 5 bornes lui a été attribuée.

Tout compte fait, ces actes de menaces sont punis par la loi. Mais dans son requisitoire, le parquet a estimé que les faits ne sont pas constitué, d’où la relaxe pure et simple du prévenu. Contrairement au Tribunal qui l’a reconnu coupable des faits à lui reproché, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis.


24 mois de prison ferme pour faits de vol

Les faits se sont déroulés le 17 novembre dernier au grand marché de Bobo. Selon les dires du parquet Moumouni s’est caché calmement dans le marché pour attendre la fermeture avant de passer à l’acte. Il aurait passé par le toit du magasin de son voisin coupant le plafond pour atteindre les biens. Au moment où il se précipitait à quitter le marché, celui-ci fut arrêté par un des gardiens du marché. Conduit à la police puis traduit en justice, il s’est expliqué le lundi dernier devant les juges. Mais, Moumouni ne reconnaît que partiellement les faits. Poursuivi pour le vol de 500 000, il déclare qu’il en a dérobé que 40 000 en plus de deux montres. Aussi, a-t-il ajouté qu’il a agi ainsi sous l’effet de l’alcool. « Ce n’est pas mes habitudes de voler », dit-il. Une raison qui ne convainc point le tribunal. « Une personne ivre ne peut avoir la lucidité à percer le plafond pour soustraire des objets », lui indique le parquet. Se constituant partie civile, la victime a réclamé la réparation du préjudice à hauteur de 460 000 FCFA. Le tribunal l’a condamné à 24 mois de prison ferme et au payement du préjudice.

Rassemblés par Bassératou KINDO

L’Express du faso