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Présumée tentative de corruption d’un conseiller UPC : « Nous lui avons dit de ne pas jouer à ce jeu mortel »

lundi 24 décembre 2012.

 

L’Union pour le progrès et le changement (UPC) a organisé un meeting ce samedi 22 décembre 2012 dans l’arrondissement 5 de Ouagadougou. Il s’agissait pour Zéphirin Diabré, le patron du parti, de présenter les dix conseillers UPC de l’arrondissement 5 de la capitale aux populations et de lever toute équivoque sur l’éventuel ralliement d’un des conseillers UPC au Congrès pour la démocratie et le progrès, le parti au pouvoir.

Zéphirin Diabré a tenu, au cours de ce meeting de remerciement, à lever toute équivoque sur des rumeurs d’alliance entre l’UPC et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). « Des gens se promènent pour faire croire que l’UPC et le CDP, c’est la même chose. Mais comment voulez vous que je rejoigne un parti que j’ai vomi ? Je ne suis quand même pas bête », a indiqué le président de l’UPC, en langue nationale mooré. Et d’expliquer que cela fait plus d’une décennie qu’il a rompu les amarres avec ce parti. Il n’a jamais mis les pieds dans l’actuel palais présidentiel (celui de Kosyam) assure t-il. « Je jour où je le ferais, c’est accompagné par le peuple et pour m’installer dans le fauteuil présidentiel », précise t-il.

Le parti a obtenu dix sièges de conseillers -sur les 19 qui étaient à pourvoir-, dans l’arrondissement 5 de Ouagadougou aux dernières municipales. Ce meeting était l’occasion de les présenter à la population. Avec cette majorité de dix conseillers –contre 9 pour le CDP, Zéphirin Diabré a l’assurance que la mairie de Bogodogo sera gérée par l’UPC. Même si le parti au pouvoir est accusé d’avoir voulu corrompre un des conseillers de l’UPC, pour arracher la majorité. « On lui aurait acheté une moto et on lui aurait proposé de l’argent », a révélé Georgette Yanogo, l’une des conseillères UPC de l’arrondissement 5. Ce conseiller a-t-il accepté l’offre ? « Non, le parti n’a pas cherché à savoir s’il a accepté ou pas. Mais après des échanges avec lui, il a reconnu qu’il était dans l’erreur, il nous a promis qu’il reste au sein de l’UPC. Il a même suggéré que les votes se fassent ce jour à main levée », a ajouté Mme Yanogo. « Nous avons dit à ce conseiller de ne pas jouer à ce jeu mortel », a ajouté pour sa part Bruno Kafando, élu député dans ce même arrondissement. Selon lui, il y a eu assez d’éléments prouvant que les démarches pour acheter la voix de leur conseiller étaient suffisamment avancées. « Mais nous avons paré rapidement au plus pressent et les choses sont rentrées dans l’ordre », a souligné M. Kafando, qui a ajouté qu’ils sont sereins.

Tout compte fait, le président du parti a mis en garde les nouveaux conseillers quant à la nécessité pour eux de ne pas trahir le peuple burkinabè. Il leur a expliqué qu’être conseiller c’est travailler, endurer la souffrance et être au service de sa communauté. « Il y a eu des conseillers avant vous. Si vous décevez les gens, sachez qu’ils vous chasseront de la mairie aux prochaines élections », a-t-il martelé. Le président de l’UPC a aussi demandé aux populations de dénoncer toute pratique condamnable venant de la part de ses élus.

Surtout qu’à l’UPC, « nous ne sommes pas ses élus du peuple qui mettent devant leur porte, attention chien méchant ! » a expliqué M. Diabré. Il a laissé entendre que tous ceux qui ont des choses à leur dire sont les bienvenues chez eux. « Même si c’est à 2h du matin, venez, frappez et l’on vous ouvrira », a ajouté celui qui devrait endosser le costume de chef de file de l’opposition politique.

Inoussa Ouédraogo (collaborateur)

Fasozine



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