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Koin : La cause de l’école à l’honneur

mercredi 12 décembre 2012.

 

C’est en 1962 que le village de Koin, situé dans la province du Nayala, a acquis sa première école. Et depuis, cette école a permis à des centaines de fils et filles du village de vivre des fruits de l’aboutissement heureux de leur parcours scolaire. Ces derniers, en union avec l’ensemble de la population et des amis du village, ont rendu un vibrant hommage à l’école burkinabè en célébrant le cinquantenaire de l’école Koin « A », en inaugurant le CEG du village et en donnant le top départ de la construction de l’école Koin « C ». C’était le 08 décembre à Koin, sous la co-présidence des ministres en charge de l’Enseignement secondaire et de l’Education nationale et le parrainage de Messieurs Paul Taryam Ilboudo et Siengui Apollinaire Ki.

Le 08 décembre 2012 marque un tournant important dans le processus de rayonnement du village de Koin. Pour la première fois en effet, les fils et filles de Koin s’y sont retrouvés très nombreux, particulièrement mobilisés en union avec ceux qui y résident, autour d’une même cause, celle de l’école.

Après avoir salué cette mobilisation, M. Alli Ouédraogo, Conseiller technique du ministre des Enseignement secondaire et supérieur qu’il représente à l’occasion, a appelé la population de Koin à voir dans la vie d’un établissement scolaire, l’affaire de tous. Il s’est particulièrement adressé aux enseignants qu’il a exhortés à plus d’abnégation et d’ardeur au travail pour un rendement de qualité. Aux élèves, M. Ouédraogo dira : « soyez les porte flambeaux de notre chère patrie en cultivant quotidiennement l’amour du travail bien fait, la discipline, l’honnêteté, la solidarité ».

Il a, au passage, déploré les difficultés tenant notamment aux longues distances qu’effectuaient les élèves du village à la conquête du savoir à l’issue des études primaires et ce, pendant près d’un demi siècle ; avant de saluer la prise de l’arrêté ministériel N° 2008-170 du 5 septembre 2008 portant autorisation de construction et d’ouverture du CEG qui compte à ce jour 199 élèves dont 137 en 6è et 62 en 5è. Il vous revient de « faire de cet établissement un foyer de lumière qui incarne le savoir et force le respect et l’admiration de tous », ainsi s’est adressé à l’ensemble des acteurs du CEG de Koin, le Conseiller technique. Dans ce sens, il a promis satisfaire très bientôt au manque de personnel qu’il connaît en y affectant un enseignant en Histoire-géographie et un autre en Physique Chimie ; l’établissement devant ouvrir une classe de 4è à la rentrée 2013-2014.

Mme le ministre de l’Education nationale, par la voix de M. Sibiri Korbéogo, Directeur général de l’enseignement de base, a également invité particulièrement les parents d’élève à « s’impliquer davantage dans la vie des établissements d’enseignement de leurs enfants ». Déjà, elle dit voir dans la présente cérémonie « une marque de l’engagement et de la détermination des fils de Koin afin de faire de l’éducation pour tous une réalité ».

Après avoir relevé non seulement les différents effectifs de l’école Koin « A » dont le total à ce jour se chiffre à 872 élèves, mais aussi les taux de succès au CEPE de moins de 45% à la session de 2012, Mme le ministre annonce « je serai particulièrement attentive aux résultats de l’école en 2013 ». Elle a toutefois indiqué être consciente des difficultés que les principaux acteurs, en l’occurrence les enseignants rencontrent dans l’exercice de leur fonction.

Pour M. Korbéogo, plusieurs facteurs expliquent ce résultat en deçà des attentes. Il relève notamment le manque de suivi des apprentissages des élèves par leurs parents, le défaut de suivi que doivent effectuer les encadreurs pédagogiques, l’insuffisance en termes d’inadéquation avec les préoccupations des enseignants des thèmes abordés et en termes de capitalisation des acquis de la formation continue au profit du corps enseignant.

Paul Taryam ILBOUDOAux organisateurs, Paul T. Ilboudo, représentant au Burkina de l’ONG Solidar Suisse, dira qu’ils offrent à travers la présente cérémonie, l’occasion « à tous les acteurs de se pencher un instant pour faire la rétrospective de l’existence de cette école (Koin A) et surtout de diagnostiquer son fonctionnement, ses faiblesses, d’envisager des perspectives ». Il les a appelés à plus d’union pour faire face aux défis que le village devra affronter dans son processus de rayonnement.

« La réussite est au bout de l’effort et de l’ardeur au travail ». C’est en ces termes que M. Ilboudo entend galvaniser les élèves de Koin, avant de préciser que « dans notre monde en perpétuel mutation, il ne suffit plus seulement d’être bon, mais d’être le meilleurs, d’être la crème des crèmes ».

Jean-Baptiste DALA, maire de TomaLe maire de la Commune de Toma, M. Jean Baptiste Dalla, voit dans la réussite de la cérémonie non seulement le devoir de mémoire pour une école qui a fait ses preuves, mais aussi un appel aux parents pour la scolarisation de tous les enfants en âge d’aller à l’école sans distinction de sexe. Il a exprimé l’accompagnement de son Conseil municipal aux vaillants fils de Koin dans leurs initiatives de développement du village. Il a saisi l’occasion pour promettre la construction effective de l’école Koin « C » dont la première pierre a été posée ce jour 08 décembre.

Après avoir rendu un vibrant hommage aussi bien à M. Vincent Zamané « qui a apporté avec courage, sacrifice et abnégation cette lumière qui illumine encore Koin », qu’à l’école Koin « A » qui a mis à la disposition des administrations (publiques ou privées) environ 400 compétences dont une soixantaine d’enseignants tous niveaux confondus, le Dr Cyriaque Paré, président du comité d’organisation de la cérémonie a, de vive voix, appelé les fils et filles du village à l’union vraie pour faire rayonner « le plus gros village dans la commune de Toma avec 4000 âmes ». En effet, dira-t-il « aux vaillantes populations de Koin, à nos frères et sœurs, nous avons semé, et le ciel est déjà couvert ; donc il pleuvra, nous espérons. Commençons à nous retrousser les manches, à nous donner la main maintenant et toujours pour qu’aucune espèce d’herbe n’envahisse notre champ ». Cette union est « la condition incontournable pour l’épanouissement et le développement durable de notre cher village », a-t-il précisé.

« Aujourd’hui, moi je suis très heureux et très fier », dira M. Vincent Zamané, celui là même qui a pratiquement forcé la mission catholique de Toma à ouvrir une école dans son village qu’est Koin et qui est donc le premier directeur de l’école Koin « A ». Avec seulement « un tableau noir en tôle, trois boîtes de craies, trois cahiers, un registre d’appel et un registre matricule » acquis auprès de la mission catholique, M. Zamané a commencé son œuvre avec 65 élèves dont 21 filles sous un hangar en 1962 avant d’obtenir les clefs d’un bâtiment quatre (4) ans après.

L’occasion a également été celle pour Mme Edwige Koyo Ki/ Paré, inspectrice de l’enseignement de base et élève de la 1ère promotion (65 élèves dont 21 filles) de l’école de saluer le courage et la détermination du 1er directeur officiel de ladite école en l’occurrence Vincent Zamané qui a eu depuis ce temps, dit-elle, une vision pour son village, celle de le développer au moyen de ressources humaines qualifiées. Paré Dikélan et Ki Basile revenus de la Côte-d’Ivoire où ils auraient mesuré l’importance de l’école, l’ont précédé à travers l’alphabétisation non formelle.

Les élèves des écoles de Koin sortis nombreux en ce jour mémorable ont, par la voix de leur porte-parole, dit mesurer davantage l’importance de l’école « qui permet de s’épanouir dans la société ». Ils ont saisi l’occasion pour attirer l’attention des parents sur l’importance de la scolarisation des filles. Ils ont particulièrement émerveillé à travers la dénonciation indirecte de certains maux qui minent nos sociétés au moyen d’un récital. Les élèves de Koin rêvent d’un « monde où la paix, la justice, l’égalité, la promotion de la femme, l’affection pour l’enfant, la solidarité, la scolarisation de tous les enfants en âge d’aller à l’école sont des valeurs partagées », ont-ils conclu.

Daniel Toé et Brahima Bazié, respectivement directeur de l’école Koin « A » et du CEG, ont pris l’engagement d’être à la hauteur des attentes en termes de taux de succès. Pour M. Toé, lui-même fruit de l’école Koin « A », l’implication des ainés résidant hors du village dans la vie de l’établissement serait d’un grand apport. Déjà, il note pouvoir compter sur la franche collaboration de ses collègues avec qui il a établi un plan d’action visant au moins 75% d’admission au CEPE 2013. Et de promettre « ça va aller, les gens ne seront pas découragés ».

Toutes ces interventions et activités ont été précédées du mot de bienvenue du Chef du village qui a appelé la population de Koin, à l’union mais surtout à s’approprier les initiatives de développement du village portées par leurs frères et sœurs résidant hors du village. Mais avant, dans la matinée de ce jour 8 décembre, une course cycliste à l’attention des jeunes de plusieurs villages voisins de Koin, a connu une parfaite réussite. Mieux, le "bal poussière" de clôture a connu une réussite exemplaire avec l’affluence des jeunes résidant dans le village ainsi que ceux venus des villages environnants.

En plus de l’école, il a été question de santé des femmes. En effet, les 2 jours qui précédé la célébration effective du cinquantenaire ont permis à 364 femmes du village de bénéficier d’une campagne de dépistage du col de l’utérus, ponctuée de sensibilisation anti-sida ; une opération assurée par les fils du village travaillant dans la santé, avec l’appui de partenaires comme l’UNFPA, l’hôpital Yalgado Ouédraogo et le district sanitaire de Toma.

Fulbert PARE

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Vos commentaires

  • Le 12 décembre 2012 à 11:51, par WAYABERE En réponse à : Koin : La cause de l’école à l’honneur

    BRAVO AUX VAILLANTS FILS ET FILLES DE KOIN POUR LE PARI RÉUSSI DE LA COMMÉMORATION DU CINQUANTENAIRE DE L’ÉCOLE DE KOIN "A" ET AUSSI DE L’INAUGURATION DU CEG AINSI QUE LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DE L’ÉCOLE KOIN "C". TOUTES MES FÉLICITATIONS AU COMITÉ D’ORGANISATION QUI A TRAVAILLÉ D’ARRACHE-PIED POUR LA RÉUSSITE DE L’ACTIVITÉ. CHAPEAU AU Dr CYRIAQUE PARE, HOMME DE MÉDIA QUI N’A MÉNAGÉ AU EFFORT EN SA QUALITÉ DE PRÉSIDENT DU COMITÉ D’ORGANISATION ET DIGNE FILS DE KOIN POUR DONNER UN SUCCÈS MÉDIATIQUE A LA HAUTEUR DE ENLÈVEMENT. MERCI A TOI GRAND FRÈRE.
    CERTES ON A GAGNÉ LA BATAILLE ! MAIS PLUS DURE RESTE A VENIR A SAVOIR DE LA CONSTRUCTION DE L’ÉCOLE "C". Ali

  • Le 12 décembre 2012 à 12:39 En réponse à : Koin : La cause de l’école à l’honneur

    Bravo à Koin