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Exploitation des OGM au Burkina Faso : Bientôt un laboratoire de biosécurité à vocation régionale

vendredi 16 novembre 2012.

 

Le ministre de la Recherche scientifique, de l’innovation et des technologies, a lancé le mardi 13 novembre 2012 à Kamboinsé, dans la commune de Ouagadougou, les travaux de construction du laboratoire national de biosécurité. D’une superficie d’environ 2500 m2, le joyau va permettre d’analyser et contrôler les Organismes génétiquement modifiés (OGM) qui entrent au Burkina Faso.

Le Burkina Faso a adopté depuis un certain nombre d’années les biotechnologies modernes notamment les Organismes génétiquement modifiés (OGM). Pour leur bonne gestion et réglementation, un minimum de dispositifs s’avère indispensable. C’est dans cette optique que le gouvernement burkinabè a entrepris la construction d’un laboratoire de biosécurité à vocation régionale dont le lancement a eu lieu le mardi 13 novembre 2012 à Ouagadougou.

Logée au sein du Centre de recherches environnementales, agricoles et de formation (CREAF) à Kamboinsé, l’infrastructure de type R+1 va s’étendre sur une superficie de 2500 m2 environ. Selon le ministre de la Recherche scientifique, de l’innovation et des technologies (MRSIT), Gnissa Isaïe Konaté, accompagné de son collègue des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara, l’objectif est de rassurer les populations que l’utilisation des OGM sur laquelle le Burkina s’est engagé est sous contrôle. « La technique de transgénèse est encore toute jeune et dans la plupart des cas, des interrogations relatives à ces organismes sont en lien avec l’environnement et la santé humaine mais aussi animal », a souligné le ministre Konaté.

Il a ajouté que les consommateurs craignent que d’éventuels risques ne prennent le pas sur les avantages qu’ils génèrent. « Le laboratoire fournira des services d’analyse et d’évaluation des risques en conformité avec les méthodologies adoptées pour les pays de l’UEMOA », a précisé Gnissa Isaïe Konaté.

La directrice du CREAF, Mamounata Bélem, a dit sa satisfaction pour le choix de sa structure pour abriter le joyau. « Cette infrastructure vient combler un manque lié à l’avance acquise par les laboratoires existants et aux exigences des progrès technologiques enregistrés ces dernières années en matière de biotechnologie », a soutenu la directrice du CREAF. A écouter le spécialiste en biosécurité, Dr Oumar Traoré, le rez-de-chaussé va abriter les installations techniques qui se composent, entre autres, d’une salle d’extraction d’ADN, de deux salles de réserve, d’une salle d’autoclave et d’un magasin. Dr Traoré a expliqué que l’analyse et le contrôle des échantillons pour certifier la présence d’OGM va s’effectuer à plusieurs niveaux. « Un premier niveau c’est de détecter les protéines.

Pour cela on a des salles d’extraction où on va chercher l’ADN au niveau même du gène modifié afin de l’extraire et le purifier », a commenté le spécialiste en biosécurité.

En outre, il a ajouté que deux salles sont réservées à l’équivalence substantielle où « on peut vérifier que l’OGM et le non OGM ne diffère que par ce qu’on a voulu modifier ». Le premier niveau quant à lui va servir aux services administratifs. Selon la directrice de l’Agence nationale de biosécurité (ANB), Pr Chantal Zoungrana, le coût global de l’infrastructure est de 3,9 millions de dollars US, soit près de 1,95 milliards de FCFA.
A l’entendre, la durée d’exécution est de cinq mois. A la finition, le laboratoire va être mis en réseau avec les laboratoires nationaux des pays de l’espace UEMOA.

Joseph HAROI

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2012 à 09:16 En réponse à : Exploitation des OGM au Burkina Faso : Bientôt un laboratoire de biosécurité à vocation régionale

    Ceux qui introduisent les OGM au Burkina l’histoire va les juger

    • Le 16 novembre 2012 à 10:57 En réponse à : Exploitation des OGM au Burkina Faso : Bientôt un laboratoire de biosécurité à vocation régionale

      C’est la science qui les introduit. Pour ma part, il faut d’abord chercher à maîtriser la technologie au lieu de rejeter tout en bloc. Malheureusement, le problème de spécialistes se pose avec acuité dans ce domaine. A vos marques donc les responsables de l’université. Les quelques-uns qui existent ne sont que des vieux recyclés dans le domaine. Heureusement que de rares jeunes commencent à s’intéresser aux biotechs et arrivent à sortir de l’eau. L’intervention d’un certain SEREME, jeune scientifique, m’a épaté lors d’un atelier international à Dakar ! L’espoir est donc permis !

  • Le 16 novembre 2012 à 12:25, par missEL En réponse à : Exploitation des OGM au Burkina Faso : Bientôt un laboratoire de biosécurité à vocation régionale

    Est ce que c est vraiment nécessaire d introduire ce genre de projets au Burkina Faso ? surtout quand on sait que une grande partie de la population rurale na meme pas de l esu potable ? 1,95 milliard de Francs CFA ???? C est vraiment malheureux de voir que la politique de Monsanto et co. est en train de gagner l Afrique ; c est encore l un de leurs nombreux plans pour rendre tout le systeme dependant de leur produits agricoles (semences, fetrilisants, pesticides) ; ceux qui en souffriront seront encore les plus pauvres, les paysans , les agriculteurs a petite echelle ? qu est ce qu on va faire avec de OGM au Burkina, a part detruire la biodiversité locale ? c est tres dommage que nos autorités souvent acceptent ce genres de projets, juste parce qu il ya de grosses sommes d argent derriere.

  • Le 16 novembre 2012 à 13:13, par synetik En réponse à : Exploitation des OGM au Burkina Faso : Bientôt un laboratoire de biosécurité à vocation régionale

    Je tiens à affirmer une chose : le problème de l’agriculture chez nous n’est pas lié à nos semences locales, qui d’ailleurs répondent aux besoins des agriculteurs, mais plutôt aux méthodes de travail de ces derniers. La semence c’est quelque chose qui vit, donc elle s’adapte au contexte, pourvu qu’on cherche à comprendre son fonctionnement.
    Je vous assure, les OGM c’est pire que la bombe nucléaire, pas dans le sens où elle pourrait être source de graves problèmes de santé, mais dans le sens où si nous dépendons d’une entreprise pour produire notre nourriture, on va tout droit vers une catastrophe !
    Regardez vous-mêmes : on dépend du pétrole, et tout le monde voit ce que ça crée comme situation lorsque y a problème. Et heureusement que tout le monde ne fait pas usage du pétrole de la même manière !
    Si maintenant on doit dépendre des semences, les amis, ...............

  • Le 16 novembre 2012 à 17:39, par Le profane En réponse à : Exploitation des OGM au Burkina Faso : Bientôt un laboratoire de biosécurité à vocation régionale

    Pour moi, il faut prendre ces techniques et tester chez nous. Il ne faut pas perdre de vue la réalité. Que le BF veuille ou pas, les OGMs sont aux portes des africains et même du monde entier. Qui teste les dons de vivres que les pays développés nous envoie. Je reste convaincu que si on ne parlais pas des OGMs pour ses expériences, personne n’allait se plaindre. Si on disait au peuple qu’une nouvelle variété de coton ou de maïs a été mis au point par les chercheurs personne n’allait se plaindre. Au fait (question de profane), y a t-il des labo capables de détecter les OGM au Burkina ? Je suis d’avis avec un des internautes qui parlait de maitriser la technique ! Former nos enfants dans ce domaine, les OGMs seront incontournables dans 10 à 15 ans.