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Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

lundi 12 novembre 2012.

 

Impliquer des acteurs de divers profils dans la conduite des stratégies de lutte contre le tabagisme dans notre pays, tel est le leitmotiv du Comité national de lutte antitabac. Dans ce sens, le Comité a organisé une session de formation du 05 au 07 novembre à Ziniaré au profit du Réseau des journalistes antitabac du Burkina Faso (REJAT-BF).

La formation a été une occasion de fournir aux hommes de média des connaissances relatives à la mise en œuvre d’activités antitabac dans le respect de la législation en la matière. En trois jours, les docteurs Narcisse Naré, point focal de la lutte antitabac, Théodore L. Kangoye et Laurent Somé ont su inculquer des connaissances tant théoriques que pratiques à même de guider les journalistes participants dans la conduite de la lutte antitabac dans notre pays.

Pour être efficace, la lutte contre le tabagisme doit être multisectorielle, multidisciplinaire et globale ; c’est la conviction du Narcisse Naré qui a su dépeindre l’impact du tabagisme sur l’homme. Défini comme étant un usage régulier des produits du tabac, le tabagisme est la première cause de décès dans le monde aujourd’hui. Cinq (05) millions de personnes en meurent chaque année, à en croire le Dr Naré. Il est également responsable de la diminution de la fécondité, de l’augmentation des avortements spontanés, de la mortalité périnatale et néonatale. En outre, dira le spécialiste, « il a été reconnu que la fumée secondaire cause des cancers du poumon, des maladies cardiovasculaires, un faible poids de naissance chez les nourrissons et des troubles respiratoires chroniques, une aggravation de l’asthme ». Le tabagisme passif est donc tout aussi dangereux que le tabagisme actif. « Il n’existe pas de seuil en dessous duquel l’exposition à la fumée du tabac serait sans danger », a confié le Docteur, avant d’ajouter que « les données épidémiologiques disponibles montrent que ce sont les couches jeunes de la population qui sont les plus affectées ».

La prise de conscience de l’envergure de ce fléau, mais surtout des obstacles multiformes qu’une lutte pour son éradication pourrait rencontrer, ont amené le ministère en charge de la santé à impliquer plusieurs acteurs afin qu’ils fassent sienne une telle lutte. Pour le Dr Naré, cette séance de formation répond en plus au besoin de renforcement de la communication pour un changement de comportements à travers l’information juste, besoin exprimé par un des axes majeurs du plan stratégique de lutte antitabac. Et de poursuivre, « le REJAT constitue une force qui va aider à bien mener la lutte antitabac en termes d’informations à l’attention de la population sur les méfaits du tabac ». Il est en effet attendu de cette structure associative créée officiellement en octobre 2011, non seulement « la vulgarisation de la législation antitabac, mais aussi le renforcement des actions de sensibilisation » par le biais de la plume et/ou du micro, a laissé entendre Narcisse. « Il faut travailler à rendre aux yeux de la population que le fait de fumer est anormal », a-t-il martelé, tout en invitant le REJAT à s’investir pleinement dans ce sens. Et d’ajouter : « malgré l’entêtement des gens et l’influence des industries du tabac, il faut aller jusqu’au bout de la lutte ; il n’est pas permis de se décourager »

Pour le Dr Théodore L. Kangoye, celui là même qui a représenté notre pays de 1999 à 2003 dans le processus d’élaboration de la Convention cadre de lutte antitabac de l’OMS, c’est la prise de conscience par les Etats de la responsabilité du tabagisme dans la survenue de pathologies dites lourdes qui a suscité l’élaboration de cet instrument juridique international en vue notamment de mobiliser l’ensemble de la planète sur la question du tabagisme. L’objectif étant à terme, « de préserver les générations présentes et futures contre les méfaits du tabagisme », a-t-il indiqué.

Le Burkina a ratifié le 31 juillet 2006 ce cadre juridique international. Dr Kangoye se réjouit non seulement du fait que notre pays s’est doté d’un plan stratégique de lutte anti tabac pour la période 2009-2013, mais aussi de l’adoption en application de l’article 5 de cette convention d’une loi portant lutte contre le tabac depuis le 25 novembre 2011. Mieux, trois (03) décrets d’application de cette loi ont été pris.

Le Dr Kangoye a exposé sur ces textes ; ce qui a permis d’outiller les journalistes en matière de législation antitabac dans notre pays.
La réalité du terrain aujourd’hui est que, selon le Dr Laurent Somé, non seulement la plupart des fumeurs surestiment leur capacité d’arrêter le tabac quand ils le veulent, mais aussi les industries du tabac travaillent quotidiennement à attirer de nouveaux fumeurs et à accrocher davantage les anciens, étant donné que le tabagisme crée une dépendance rapide qui fait du consommateur un toxicomane. Il convient donc de travailler prioritairement à protéger les non-fumeurs conformément à la loi du 25 novembre 2010. Il importe ensuite de d’informer suffisamment les fumeurs sur les méfaits du tabagisme afin qu’ils se décident à abandonner le tabac. Face aux industries de tabac, il est question de travailler à prendre le dessus sur elles en matière de communication, d’information, de sensibilisation relativement aux méfaits du tabac.

abdoul nombré {JPEG}Le REJAT-BF par la voix de son Secrétaire exécutif Abdoul Wahab Nombré, a non seulement salué le Comité national de lutte antitabac dans notre pays pour l’initiative de cette formation, mais aussi apprécié la richesse des enseignements reçus. Tout en relevant le rôle et la responsabilité des membres du réseau à l’issue de cette formation, le Secrétaire exécutif a invité le Comité aussi bien à la solidarité dans les éventuels revers de la lutte antitabac, qu’à l’accompagnement sur plusieurs plans. « On a besoin d’encadrement, car on tâtonne encore un peu ; on a aussi besoin de moyens », a indiqué, M. Nombré.

La présente formation a été également l’occasion pour les membres du réseau de demander l’implication effective non seulement des plus hautes autorités de notre pays dans la lutte antitabac, mais aussi celle des patrons de presse. Ils requièrent aussi l’institution de prix journalistiques pour encourager les meilleures productions sur la lutte contre le tabagisme.

francoise {JPEG}Pour Françoise Dembélé, journaliste au quotidien Le Pays, à qui cette formation a permis de savoir que le tabagisme est un fléau à combattre, il est temps « d’écrire, écrire et écrire encore, et si possible convaincre par des images dissuadantes ». Tout en invitant le Comité national de lutte antitabac à plus de visibilité, elle a appelé le REJAT à « plus de dynamisme sur le territoire national ».

ido parfait {JPEG}Pour Parfait B. Ido, rédacteur en chef de la radio Salankoloto et bénéficiaire de la formation, « il faut maintenant travailler à imprégner tous les acteurs de la vie nationale sur l’interdiction de la consommation de la cigarette dans les lieux publics », en vue notamment de réduire le tabagisme passif. Lancer des slogans interpellateurs à partir de son micro, faire des interviews témoignant de la dangerosité du tabac, telles sont entre autres les actions que compte prendre les jours à venir ce journaliste, en tant qu’acteur de la lutte antitabac.

Fulbert PARE (Stagiaire)

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Vos commentaires

  • Le 12 novembre 2012 à 11:06, par Oops En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    Et les citoyens du Faso disent "NON" au journalisme corrompu.... Suivez mon regard.

  • Le 12 novembre 2012 à 11:49, par AMELIE En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    LES FIRME DE TABAC JOUISSENT D’UNE LIBERTE INSULTANTE AU FASO. LES JOURNALISTES DOIVENT DENONCER CES AGISSEMENTS QUI TUENT NOS PROCHES.

    • Le 12 novembre 2012 à 12:39, par jack En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

      les vendeurs de cigarettes ne fument pas eux même. le DG de la MABUCIG LASSINA DIAWARA je ne l’ai jamais vu avec une cigarette. ils interdisent aussi à leurs proches de fumer ces poisons. ce sont des gens méchants et criminels.

      • Le 13 novembre 2012 à 11:03, par Niki En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

        je suis de ton avis Jack a la Mabucig et chez Bolloré c’est interdit de fumer. l’immeuble de SDV contiendrais même un système qui se déclenche dès que qulqu’un fume dans le batiment. Pourtant c’est Bolloré qui a vendu la Mabucig à Impérial Tobacco.

        Lassina Diawara ne fume pas c’est vrai mais c’est un criminel industriel de tabac. Et il a malheureusement le soutien de nos dirigeants. Il a essayé de soudoyé les députés pour que la loi antitabac ne passe pas. Ce qu’il n’a pas réussi entièrement grâce à la vigilance de la société civile. Et si la loi n’est pas appliquée jusqu’aujourd’hui c’est sur que c’est lui qui est entrain de sabler le cous cous du Ministère de la santé et des acteurs de la lutte antitabac via ses amis bien placés.

        Pour vous convaincre de ce que je dis regardez le siège de la Mabucig. Malgré que la publicité est interdite il continue à la faire à son siège sur Kwamé Krumah.

  • Le 12 novembre 2012 à 12:00, par AMELIE En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    LES FIRME DE TABAC JOUISSENT D’UNE LIBERTE INSULTANTE AU FASO. LES JOURNALISTES DOIVENT DENONCER CES AGISSEMENTS QUI TUENT NOS PROCHES.

  • Le 12 novembre 2012 à 12:06, par Ouattara En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    c’est une lutte d’office perdue ; les nations qui nous dictent leurs vœux sont entrain de légaliser les drogue (le cannabis), c’est le cas du COLORADO et de Washington. C’est pour vous dire que le pire que le tabac nous sera imposé. On va légaliser de force. Que DIEU nous en garde

    • Le 13 novembre 2012 à 09:59, par Luc En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

      Cher Ouattara pour ton information les Etats unis n’ont pas encore ratifié la Convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac comme ils n’ont pas ratifié plusieurs autres traités mondiaux comme celui de Kioto .....et bein d’autres mais aux Etats on ne fume pas dans les lieux publics comme on fume chez nous au Burkina Faso.
      Ces gens savent protéger leur populations contre cette merde qu’ils vous vendent. Alors si vous la voulez c’est votre problème nous en tout cas on ne la veut pas. Aussi meme sans les Etats unis nous nous battrons contre un poison qui tue des milliers de Burkinabè.

  • Le 12 novembre 2012 à 12:36, par Ibrahimo En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    Dans toute cette histoire les seuls responsables restent en première position le fumeur lui même car nul n’oblige personne à fumer, ils sont responsables de leur actes. En second position c’est l’Etat qui refuse de s’assumer et expose la population en laissant faire les industrie du tabac. quant aux industries du tabac, elles ne font leur business au même titre que les fabriquants de poison et les vendeurs de drogue. D’ailleurs vouloir empêcher les gens de fumer est considéré comme une atteinte à leur liberté

    • Le 12 novembre 2012 à 13:00, par haroun En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

      j’ai fumé pendant 18 ans. et aujourd’hui j’en ressens les effets. j’en suis peut être responsable, mais l’Etat devrait nous aider à éviter de nous engager dans ce voyage souvent sans retour.

    • Le 13 novembre 2012 à 10:09, par Luc En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

      quand on fume on est pas libre Ibrahimo, on est dépendant d’une substance qu’on appelle nicotine qui est contenue dans la cigarette. Cette substance = nicotine c’est elle qui rend le fumeur esclave de la fumée de cigarette. Alors moi je dirais que les responsabilités sont partagées entre les populations, les fumeurs, l’Etat et l’industrie du tabac. Mais c’est quand même du rôle de l’Etat Burkinabè de réglementer tout cela. c’est lui qui réglemente la vente des armes, la vente des aliments et je ne sais quoi encore... il est de son rôle de réglementer les ventes de l’industrie du tabac et les lieux ou on peut consommer le tabac. Donc si elle joue ce rôle vous vous plaignez. A savoir ce que vous voulez enfin.
      Le fumeur n’est donc pas le seul responsable. Je ne connais pas un seul vrai fumeur qui ne veuille se débarrasser de cette drogue. Nous sommes tous responsables autant que nous sommes et essayons de soutenir cette lutte c’est un devoir envers les générations présentes et futures.
      Le Fumeur n’est pas libre !

  • Le 12 novembre 2012 à 13:13, par Oops En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    Mon cher MARCO. A chacun son combat.... ... Et bon courage dans le votre. Ce qui est certain, ces journalistes me comprendront et cela est le plus important à mes yeux.... en saisissant cette autre opportunité. Votre combat est noble je l’admets.... Une idée, autant crée un parti pour défendre la cause à l’assemblée... n’est ce pas ? Surtout quand on se rencontre à Ziniaré ? Oops !

    • Le 13 novembre 2012 à 10:22, par Luc En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

      je crois que votre combat a vous n’a pas sa place ici. Si vous vous plaignez des journalistes corrompus je peux comprendre mais ce n’est pas le lieu de cet type de débat. Car ces journalistes eux sont allés pour apprendre a lutter contre un fléau qui touche le Burkina Faso et tue plus de 600 personnes chaque année alors ne décourage pas les bonnes volontés. Je crois que ton combat est ailleurs ! cher Oops.

  • Le 12 novembre 2012 à 14:10 En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    80% de mes camarades de classe ont commence a fumer a peine en classe de seconde, j’hbite pres d’un colllege et je vois que des enfants a peine en 6e , meme le chandwich de la recreation est remplace par la cigarette ... ils achetent a la boutique a cote sous le regard de tous, parents, enseignants.... ceux qui profitent de ce marche a vie, meme chez eux les enfants n’ont pas le droit d’acheter ni la cigarette ni l’alcool...

  • Le 12 novembre 2012 à 17:49, par le Djing En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    Messieurs où est passée la fameuse loi votée par nos vauriens de députés interdisant de fumer dans les liés publics et qui n’est toujours pas appliquée ?

  • Le 13 novembre 2012 à 12:03 En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    Le problème dans le tabagisme c’est que ça n’affecte pas seulement ceux qui en sont atteints. en plus les gens ne connaissent pas le savoir vivre en société. Les fumeurs aiment trop indisposer les autres avec leur fumée là. Franchement moi ça m’énerve parce que je ne vois pas pourquoi je serai obligée supporter la fumée d’un cigarette alors que je ne fume pas. Normalement on ne doit pas fumer au milieu des gens. Que chaque fumeur se mettre ça dans la tête. C’est pas la peine de provoquer de maladies pour les gens.

  • Le 13 novembre 2012 à 12:30 En réponse à : Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »

    Le problème dans le tabagisme c’est que ça n’affecte pas seulement ceux qui en sont atteints. en plus les gens ne connaissent pas le savoir vivre en société. Les fumeurs aiment trop indisposer les autres avec leur fumée là. Franchement moi ça m’énerve parce que je ne vois pas pourquoi je serai obligée supporter la fumée d’un cigarette alors que je ne fume pas. Normalement on ne doit pas fumer au milieu des gens. Que chaque fumeur se mettre ça dans la tête. C’est pas la peine de provoquer de maladies pour les gens.