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Soutenances de Master II à l’Université de Koudougou : Mention très bien pour Francis PARE

vendredi 2 novembre 2012.

 

Les politiques éducatives, soubassement de l’entreprise éducative, prennent-elles en compte la motivation des enseignants ? C’est à cette problématique que s’est attaqué Francis Paré, Conseiller en gestion des Ressources humaines, dans le cadre de ses études de 3e cycle en Sciences de l’Education à l’université de Koudougou, à travers un projet de recherche ayant pour thème : « Politiques éducatives et motivation des personnels enseignants au Burkina Faso ». Les résultats de ses recherches ont été brillamment présentés ce 31 octobre 2012 à Koudougou, devant un jury présidé par le Pr Amadé Badini.

L’impétrant PARE a su convaincre du niveau de la motivation des personnels enseignants et de l’impact de cette motivation sur la qualité de l’enseignement dans notre pays. Le professeur Georges Sawadogo qui a dirigé avec Dr Marie Laure Sougoti/Guissou la recherche et le Docteur Félix Compaoré, membres du jury, n’ont pas manqué de mots pour apprécier le mémoire et pour mieux orienter le futur doctorant qui a obtenu la très bonne note de 17/20.

Partant du constat que plusieurs politiques éducatives ont échoué au Burkina Faso, Francis Paré relève non seulement la non-implication de l’enseignant dans l’élaboration et la conduite de nos politiques en la matière, mais aussi la non-reconnaissance de ce que l’enseignant fait, comme facteurs explicatifs de ces échecs dont les conséquences sont entre autres les crises récurrentes dans notre système éducatif. Pour lui en effet, la motivation n’est pas que salariale ; elle a aussi et surtout une dimension psychologique et sociale.

A l’issue de la présentation du fondement théorique de l’étude et de la démarche méthodologique utilisée, les principaux résultats obtenus ont été soumis à l’appréciation du jury. De ces résultats, il ressort que les politiques éducatives de notre pays n’ont pas encore suffisamment cerné la problématique de la motivation dans toutes ses dimensions et dans sa mise en œuvre effective.

C’est pourquoi, M. Paré invite les promoteurs et tous les animateurs de cette filière de formation doctorale que l’Université de Koudougou a eue l’honneur d’accueillir, à en faire « un pôle d’attraction en matière d’éducation au Burkina Faso » afin que nos décideurs politiques appréhendent au mieux l’importance de l’éducation dans le développement de notre pays. « Merci », c’est ce mot qu’il a au tréfonds de lui-même pour traduire toute sa reconnaissance à l’endroit de ses encadreurs qu’il invite à « ne pas baisser la garde » malgré les difficultés de divers ordres qu’ils rencontrent, mais surtout à « ne pas penser qu’ils sont entrain de faire un travail inutile ». Invite est également faite à la postérité à ne pas hésiter, car dit-il, « la science de l’éducation est un carrefour des sciences », et les opportunités qui s’y dégagent étant immenses. Déjà, il envisage soutenir sa thèse dans ce domaine qui le passionne visiblement.

Pour le Pr Badini, « la motivation de l’enseignant est la condition sine qua non de la qualité de l’éducation dans notre pays ». Et cette motivation, en plus d’être financière, psychologique et sociale, est politique. Toutefois, relève le Philosophe, « la motivation se mérite », en ce sens que l’enseignant lui-même doit non seulement faire correctement son travail, mais aussi se respecter.

Appréciant le niveau global des étudiants constituant la première promotion de ce cycle de formation, le Pr Badini marque sa satisfaction avant d’indiquer, « la méthodologie reste notre préoccupation majeure ».

Relativement à la crise que connaît depuis un certain temps l’Université de Koudougou, le Professeur invite à y voir « une valeur positive dont on ne doit pas avoir une grande panique », car elle s’inscrit dans la logique d’une « réalité consubstantielle » source d’avancée. Pour lui en effet, « là où il n’y a pas de crise, il n’y a pas d’avancée ». Toutefois, il déplore le fait qu’elle n’est pas encore résorbée. Et d’ajouter, si c’en est ainsi, c’est parce que « ou on l’a mal appréciée, ou on n’a pas suffisamment déterminé les tenants et les aboutissants ».

Pour le Dr Félix Compaoré spécialiste en Sciences de l’éducation au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST), l’œuvre abattue par Francis Paré « permet de regarder en face la situation de l’enseignant dans notre pays et d’orienter les politiques ».
Sur la vingtaine d’étudiants qui ont soutenu à ce jour, le Conseiller pédagogique de l’Enseignement secondaire Souleymane Coulibaly est de ceux qui se sont distingués aussi bien par la qualité de leur document que par l’appropriation du thème de recherche dont ils ont fait preuve devant le jury. Il a en effet soutenu sur les pratiques d’auto-formation des professeurs du secondaire de la région du centre-ouest, et a obtenu la note de 16/20.

Fulbert PARE (Stagiaire)

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