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Journée mondiale de l’alimentation : Un hommage mérité rendu aux « petits producteurs »

mardi 23 octobre 2012.

 

Le Burkina Faso a célébré, le mardi 23 octobre 2012 à Ouagadougou, la 32e Journée mondiale de l’alimentation sous le thème : « Les coopératives agricoles nourrissent le monde ». Une cérémonie marquée également par la célébration de la 27e journée du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).

Après la commune de Poa dans la province du Boulkiemdé en 2011, l’honneur revient à la capitale burkinabè d’abriter cette année la 32e Journée mondiale de l’alimentation (JAM) et la 27e journée du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS). Les différents intervenants à la tribune ont salué la tenue régulière de cette double commémoration qui traduit un ferme engagement du gouvernement burkinabè et ses partenaires à satisfaire les besoins alimentaires des populations. Le président de l’Alliance nationale contre la faim (ACFM), Bassirou Sanogo, a salué le choix du thème de la 32e JAM : « Les coopératives agricoles nourrissent le monde ». Pour lui, un tel thème tire sa pertinence du constat éprouvé et qui fait des coopératives agricoles, des outils majeurs de lutte contre la pauvreté, la faim et la malnutrition au Burkina.

Au regard du rôle non négligeable de ces coopératives, a fait ressortir M. Sanogo, il importe qu’elles soient impliquées dans les choix politique, agricole, à travers un dialogue permanent et ouvert entre décideurs et producteurs. « L’ACFM voudrait également appeler à un renforcement de la dynamique organisationnelle qui professionnalise davantage les coopératives », a-t-il souhaité. Le représentant national de la FAO, François Rasolo, a livré un message du Directeur général (DG) de l’institution, le Brésilien José Graziano da Silva. Dans la déclaration, il ressort que les coopératives agricoles sont les alliés naturels de la FAO et de ses partenaires dans la lutte contre la faim et l’extrême pauvreté. Et un hommage a même a été rendu à ces braves producteurs par l’ONU qui a proclamé 2012 « Année internationale des coopératives ». Cela, parce qu’il est démontré que les coopératives et les organisations de producteurs solides sont capables d’amortir les effets négatifs des crises alimentaires.

Nonobstant les efforts de ces « petits producteurs », ceux-ci sont tout de même confrontés à multiples difficultés. Il s’agit du manque d’infrastructures, non accès à certains services comme l’information, les moyens de productions et aux marchés, etc.
Le conseiller technique au Ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique (MAH), Issaka Dermé, représentant son ministre de tutelle, a lui aussi reconnu le mérite des petits « paysans ». « Il était temps de reconnaître à sa juste valeur la contribution inestimable de ces coopératives dans la lutte contre la pauvreté et la faim », a signifié M. Dermé à l’assistance avant de dire par l’affirmative : « Oui ! Les coopératives nourrissent le monde ». Le conseiller technique a mentionné que près de trente mille organisations à caractère coopératifs sont dénombrés sur le territoire national.

Une situation qui s’explique, selon lui, par le fait d’une législation que les gouvernants ont su adapter aux réalités « de notre pays ». L’on peut noter la volonté politique pour la promotion d’un mouvement coopératif dynamique et autonome, l’environnement favorable créé par la libéralisation de l’économie, la volonté des producteurs de s’organiser. A côté des acquis, Issaka Dermé, à l’instar d’autres intervenants, à relevé des faiblesses qui entravent la bonne marche de ce monde. Il a cité, entres autres, l’inadéquation de la structuration des organisations avec les politiques et stratégies actuelles notamment l’approche filière, la faible connaissance des principes organisationnels et fonctionnels des interprofessions…

Des insuffisances que le gouvernement veut corriger par la relecture de la loi coopérative actuelle en se basant sur l’acte uniforme relatif aux sociétés coopératives adopté par l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA). Par ailleurs, se prononçant sur le 27e anniversaire du CILSS, il a relevé que le thème retenu, « Le stockage de proximité, un instrument approprié pour une assurance alimentaire du Sahel et en Afrique de l’Ouest », est d’actualité. En effet, a-t-il fait comprendre, les situations de crise alimentaire au plan national et sous-régional ont mis en exergue l’importance du stockage de proximité des produits alimentaires surtout locaux. Ainsi, de son avis, les thèmes de cette double célébration se complètent et interpellent les organisations intergouvernementales sur l’importance des coopératives et du stockage de proximité.

Le Secrétaire exécutif adjoint du CILSS, Blamsia Braoussala, a souligné que la bonne coordination des stocks permet aux ménages vulnérables d’avoir un accès aux denrées alimentaires. De ce fait, poursuit-il, les coopératives jouent un grand rôle. Ainsi, de son point de vue, cela traduit la complémentarité des actions de la FAO et du CILSS. La manifestation a été une occasion pour lui de saluer 4 pays ayant rejoint le CILSS ces deux dernières années. Il s’agit du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Togo et de la Guinée.

Nombamba Didier OUEDRAOGO (ouedi2006@yahoo.fr)

Sidwaya