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Ecole camp militaire du secteur 18 : Sanou Yaya a eu rendez-vous avec la mort dans sa classe

jeudi 18 octobre 2012.

 

Le petit Yaya élève de la classe de CP2 de l’école primaire publique du secteur 18 sise au camp Ouézzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso s’en est allé ce mercredi 17 octobre 2012 dans des conditions toujours difficiles à expliquer.

Parti du domicile cet après-midi du mercredi pour les cours scolaires, Sanou Yaya, la huitaine d’années ne reviendra plus jamais à la maison. Et pour cause ! Son rendez-vous ou sa rencontre avec la mort était pour ce même jour, peu avant seize heures dans sa classe, au moment où son maître lui transmettait le savoir. Selon les témoignages recueillis sur place à notre arrivée aux environs de dix-sept heures trente, le petit Yaya assis sur son table-banc avec ses camarades a subitement basculé de sa position assise. Le maître, interpellé par ses camarades, a tout de suite pensé à une malaise avant de se rendre compte de l’ampleur de la situation. Le directeur et les collègues enseignants sont alertés. On saisit les soldats du feu que sont les sapeurs pompiers. Malheureusement ceux-ci étaient en intervention sur le terrain et ne pouvaient de disponibilités. On fait alors recours à l’infirmerie militaire du camp avec leur ambulance. Mais les efforts seront vains ; le petit Yaya avait déjà rendu l’âme « le bic à la main » sans dire un mot à ses parents, camarades et à ses maîtres.

Comment cette mort prématurée est-elle survenue ?

En attendant les résultats officiels de l’expertise médicale, la rumeur la plus plausible et au vu d’une trace qui se repère sur la tête du disparu, tout laisse croire aux conséquences d’une balle perdue provenant des exercices d’opérations de tirs que la 2ème région militaire avait démarré en ce jour mémorable aux environs de cinq heures et demi. Et c’est à travers une fenêtre à double battant grandement ouverte que la balle aurait transité avant d’atteindre la victime. Pour qui connaît le « champ de tirs » logé dans l’enceinte du camp Ouézzin Coulibaly, bien que l’école soit distante d’environ trois kilomètres des opérations militaires, il y a lieu de penser à délocaliser cette zone de tirs.

En attendant, il faut reconnaître que tous étaient au chevet de Sanou Yaya : la hiérarchie militaire (armée et gendarmerie) en premier lieu. Ont suivi les responsables de l’enseignement primaire, le chef de la Circonscription d’éducation de base de Bobo II et ses proches collaborateurs. Le directeur provincial de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation du Houet et la directrice régionale des Hauts-Bassins. Vers dix-neuf heures, on annonce l’arrivée de Maïssa Compaoré, procureur du Faso, venu constater les faits et demander indulgence aux parents du défunt.

Avant de procéder au transfert du corps au Centre hospitalier universitaire Sanou Sourô (CHUSS) pour les besoins d’enquête plus approfondis, on signale l’engagement de Nébilma Joseph Bakouan à faire le déplacement sur les lieux. Avec tout son staff protocolaire au grand complet, le premier responsable de la région est venu cette nuit présenter sur place la compassion du gouvernement à la famille devant un papa qui ne pouvait contenir ses larmes. Enfin, c’est à vingt heures quatre minutes que le cortège mortuaire en compagnie de la famille endeuillée a pu prendre la direction du CHUSS où des instructions fermes ont été données de garder le corps dans des conditions optimales de conservation dans l’attente des experts qui devraient quitter immédiatement Ouagadougou pour les examens d’expertise médicale.

En définitive, hier matin dans notre préoccupation de savoir la suite réservée à ce drame, une source propre de la famille nous a informés du transfert du corps à Ouagadougou.

Kofila TRAORE ( koftraore@yahoo.fr )

L’express du Faso



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