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Prescriptions médicales : Des médicaments de trop ?

lundi 8 octobre 2012.

 

« Je suis sorti de l’hôpital avec des produits estimés à 38 200 F qui ne me servent plus », s’indigne un patient convalescent. Comment un malade peut-il se retrouver avec des médicaments qu’il ne peut plus utiliser ? De façon générale, la prescription médicale vise la maladie ou encore le germe responsable de cette souffrance humaine. Ainsi, la prescription tient compte de la virulence des microbes incriminés, du type de germes révélés par les examens biologiques et aussi de l’état général du patient.

Dans quel cas, une prescription doit être reconsidérée ?

- Un malade pratiquant l’automédication sans informer le prescripteur pourrait développer une résistance face à un produit donné. L’agent de santé se verrait alors obligé de changer de molécules une fois cette résistance constatée.
- Les manifestations allergiques suite à la prise d’un produit peuvent nécessiter l’arrêt de ce traitement.
- Certaines formations sanitaires périphériques ne disposant pas de laboratoires d’examens sont contraints de prescrire sur la base d’une hypothèse diagnostique. Ainsi, il peut advenir qu’une autre maladie soit incriminée, il faut alors changer la prescription.
De plus les médicaments peuvent rester en trop pour les raisons suivantes :
- Certains patients ne terminent pas un traitement donné, et changent de soignant ; ce dernier soignant peut reconduire le même traitement ou alors l’adapter en fonction de l’évolution de la maladie.
Un autre aspect des médicaments qui nous restent sous la main est le fait que certains patients ne respectent pas la durée du traitement. Par exemple pour un traitement de deux semaines, ils l’interrompent au bout d’une semaine parce qu’il y a amendement de signes, sans oublier les risques de résistance à la molécule ou les risques de rechutes graves.

L’une des solutions aux restes de médicaments à la sortie de l’hôpital serait de créer une agence au sein des centres de santé de référence pour récupérer ces produits (injectables, solutions, comprimés, etc.) dans des conditions bien déterminées. Par la même occasion, on éviterait l’automédication, les risques d’intoxications, car souvent, les gens ont du mal à garder ces produits hors de portée des habitants de la maison surtout les enfants. Mais en attendant que notre voix soit entendue et prise en compte dans l’amélioration de la santé des populations, ramenez vos médicaments en trop à votre soignant à chaque consultation, ces produits de votre « pharmacie » pourraient vous servir, réduisant ainsi vos dépenses.

Jules BATIONO : Infirmier Diplômé d’Etat (bationojules@yahoo.fr )

L’Express du Faso