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Pratique transfrontalière de l’excision : conjuguer les efforts pour traquer les exciseuses sans frontières

vendredi 7 septembre 2012.

 

Renforcer la coopération parlementaire pour accélérer l’abandon de l’excision transfrontalière. C’est le but de la réunion de suivi organisée par l’Assemblée Nationale en collaboration avec l’Association des parlementaires européens avec l’Afrique (AWEPA) et l’UNFPA. Initiée dans le cadre du projet « le rôle des parlementaires dans l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF/E), la rencontre de ce mercredi 05 septembre 2012, à Ouagadougou a été suivie d’activités de sensibilisation les 6, 7 septembre à Ouahigouya dans la province du Yatenga.

Du 25 au 27 avril dernier, notre pays a abrité un atelier parlementaire national et une activité décentralisée pour favoriser l’abandon de l’excision. De cet atelier, il est ressorti que malgré les efforts de lutte pour l’abandon de la pratique « elle perdure et elle est vivace » insiste Gisèle Guigma, membre du réseau des femmes parlementaires. Des causes de la persistance de l’excision, il y a le rabattement de l’âge de la pratique mais également et surtout le développement de la pratique clandestine à partir des frontières. « Nos exciseuses étant traquées, condamnées, c’est plutôt les exciseuses des autres pays qui pratiquent et nous, nous sommes complices en transportant les fillettes vers ces frontières pour faire la pratique frontalière » a expliqué la députée. C’est pourquoi, pour cette 2e réunion il a été convenu d’impliquer les collègues parlementaires des pays frontaliers à venir partager leurs expériences afin de pouvoir dégager une synergie d’action au plan parlementaire contre cette forme de pratique de l’excision.

Par ailleurs, le rôle de pionnier du Burkina Faso qui depuis plus d’une vingtaine d’années a légiféré pour interdire cette pratique a été salué. Avec 140 millions de femmes, 3 millions de femmes à risques et 5 filles excisées par minute, pour Dominique Tilmans, membre de la section belge de l’AWEPA les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour Dominique Tilmans, le message important, c’est aux hommes modernes qui veulent une nouvelle Afrique sans mutilations génitales féminines, qu’il faut l’adresser. « Qu’ils portent le message a leurs collègues que dorénavant avoir une femme pleine et entière est une grande chance et que donc il n’est plus nécessaire de la mutiler » a t- elle clamé ». Après les explications, les sensibilisations il faut désormais faire place à la rigueur, démontrer aux contrevenants qu’on ne tolère plus. « S’il n’y a pas quelques procès retentissants, je pense qu’on n’y arrivera jamais » a déclaré Dominique Tilmans.

La députée Fatoumata Diendéré, 2e vice présidente, représentant le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso s’est réjouie de la tenue de l’atelier avant de rappeler aux acteurs de la rencontre, le rôle combien important de ses travaux. Il est attendu des participants venus du Burkina, du Bénin, du Togo, du Niger, de la Côte d’Ivoire, des mesures parlementaires concrète, des stratégies de communication innovantes etc. afin de lutter efficacement contre cette pratique qui est une violation des droits de l’homme, des femmes, des filles et qui ont des conséquences néfastes sur leur santé.

Aminata OUEDRAOGO

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