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Vision Express sur… : L’inceste , être fille et femme de son père ?

lundi 3 septembre 2012.

 

Le phénomène est d’un tabou inimaginable. Il dérange, ronge, pire, il tue à petit feu. Au mieux des cas, il laisse un remord (même pour les auteurs) incurable. Les services de l’Action sociale et de la Solidarité nationale sont quelquefois sollicités pour résoudre ces questions. Mais il demeure et a la dent dure. Ce phénomène, c’est bien l’inceste. En effet, un mardi de l’année 2011, un homme comparaissait devant le tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso pour répondre des faits d’inceste, qui par définition est toute relation sexuelle entre un père et sa fille, une mère et son fils, entre frères et sœurs. Cet homme sus-cité avait conduit sa fille en classe de CM2 à l’Action sociale pour comprendre sa situation de grossesse. Il sollicitait l’aide des services de la Solidarité pour l’aider à connaître le père de son « petit-fils » que porte sa fille.

Après investigation, l’on a découvert qu’en réalité, il serait lui-même l’auteur de la grossesse. Traduit en justice pour ce forfait, il a raconté aux juges que sa femme était parti en voyage. Après huit mois d’attente et ne sachant où « éteindre son petit feu », il s’est malheureusement rabattu sur sa fille. Pour se défendre devant l’autorité judiciaire, il soutient que la fille ressemble comme deux gouttes d’eau à sa mère. En attendant de repenser encore à un tel acte déshonorant, il croupit à la prison civile de Bobo-Dioulasso.
Les cas d’inceste sont légion et l’on se demande toujours ce qui pousse les auteurs notamment les hommes à en commettre.

De l’avis d’un psychologue, l’inceste ou « in-castus » en grec qui veut dire « sans chaste » peut s’expliquer par une baisse de moralité chez le parent. Souvent occasionnée par la dépendance à l’alcool ou à tout autre psychostimulant. L’inceste apparaît alors comme la manifestation d’un malaise psychique ou la représentation erronée de l’être aimé (en cas de séparation ou de décès du conjoint, la fille remplace la mère aux yeux du père et vice-versa entre le garçon et la mère).

Les agents de l’Action sociale qui reçoivent ces cas, indiquent qu’il arrive que les auteurs supplient de taire l’affaire. Ils proposent ainsi de trouver un consensus. Si en 2011, les services de l’Action sociale ont enregistré 2 cas, en cette année 2012 et jusqu’au troisième trimestre, c’est un seul cas qui a été enregistré. Mais, il faut reconnaître que le phénomène va grandissant. Et la grande victime demeure la femme. Ces hommes qui ne cherchent pas mieux ailleurs en commettant de tels actes ignobles ne font véritablement pas honneur à l’intégrité voire à la valeur intrinsèque de la femme. Victime de tout mal sociétal, la femme qu’elle soit bambine, adolescente et adulte, subit les désirs instinctuels de ces hommes qui, aveuglés par une libido insatiable, condamnent leurs rejetons à souffrir tout au long d’une vie.

De toute évidence, le délit d’inceste selon le code pénal en son article 421 est puni d’un emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans et d’une amende de 300 000 à 1 500 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement. Passez donc le message !!!

Bassératou KINDO

L’Express du Faso



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