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AU COIN DU PALAIS : 11 millions de FCFA d’une société de gardiennage détournés par deux employés

mardi 21 août 2012.

 

Le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso a jugé, le 10 Août 2012, une rocambolesque affaire de détournement de 11 millions de FCFA. Le procès a débuté à 11 heures pour s’achever vers 17 heures. Et quatre jours après, soit le 14 Août, le tribunal a rendu son verdict. De quoi s’agit-il ? Deux employés, M.O et E.R, tous deux contrôleurs de vigiles, ont dissipé 11 millions appartenant à la société de gardiennage dans laquelle ils travaillent. Selon les faits, l’employeur, un gendarme à la retraite, a remis trois chèques d’un montant total de 11 millions à M.O. Celui-ci devait les toucher, afin de payer les travailleurs de la société. M.O s’est fait accompagner par E.R pour aller en banque afin d’encaisser les 11 millions. L’argent dans un sac et soigneusement rangé dans leur véhicule, l’envoyé et son acolyte font escale devant un bureau de transfert d’argent.

Et c’est là que l’argent a disparu. Selon M.O, il est sorti du véhicule pour se soulager et c’est à son retour qu’il a constaté la disparition de la somme. E.R a aussi affirmé qu’il a quitté la voiture où était l’argent pour payer des cartes téléphoniques, et a fait le même constat que M.O quand il a regagné le véhicule. Selon donc les deux compagnons, c’est une autre personne qui aurait soutiré le sac contenant les 11 millions de F CFA au moment où ils étaient absents. Cette version a été battue en brèche par l’employeur. Pour lui, c’est M.O et E.R qui ont bel et bien pris l’argent. Il a été soutenu par son avocat qui a développé des arguments prouvant la culpabilité de M.O et E.R.

La victime a aussi accusé les deux employés d’avoir falsifié des factures de la société pour encaisser auprès de certains clients, la somme de 372.000 FCFA. Elle a alors réclamé le remboursement de 11 millions et des 372 000 FCFA. En outre, le plaignant a demandé 5 millions de F CFA de dommages et intérêts et le payement de 3 millions de F CFA pour les dépenses engagées dans le cadre de ce procès. L’avocat de M.O et de E.R a, quant à lui, rejeté le payement des sommes car il y a un doute sur la disparition de l’argent. Ses clients, a-t-il soutenu, n’ont pas pris l’argent comme l’affirme leur employeur. Le Tribunal a cependant reconnu M.O et E.R coupables de vol des 11 millions de FCFA.

Il les a condamnés à 12 mois de prison ferme et à une amende de 300 000 F CFA. Le Tribunal a aussi condamné les deux employés à rembourser à leur employeur 11 millions de FCFA et 150 000 FCFA pour les frais du procès. Aussi, M.O a-t-il été sommé de verser 110 000 F CFA à la victime et E.R 20 000 F CFA. Ces montants représentent les sommes que ces derniers ont encaissées avec les factures falsifiées.


Relaxés pour accusation non fondée

M.O a traîné P.Y et A.S en justice pour la disparition de ses outils de travail. M.O a indexé les deux prévenus pour avoir cambriolé son magasin et emporté son contenu. Pour la victime, P.Y et A.S sont les auteurs du vol de son matériel, car ceux-ci venaient passer la nuit dans le magasin en compagnie du gardien des lieux. Mais les deux prévenus ont rejeté en bloc les accusations portées contre eux. Accablée par les questions des juges, la victime M.O a fini par dire que P.Y et A.S ne sont pas les voleurs de ses outils, mais plutôt le gardien du magasin qui lui, est en fuite. Il a affirmé avoir fait arrêter les deux jeunes afin qu’ils précisent le lieu où se cache le vrai voleur, à savoir le gardien de son magasin. Naturellement le Tribunal a relaxé P.Y et A.S au bénéfice du doute, et a invité M.O à éviter les accusations gratuites contre son prochain.

Rassemblés par Adaman DRABO

Sidwaya



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