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Hamadi Confé, responsable SYNTSHA du CHU Yalgado Ouédraogo : « On nous oblige au sit-in ».

jeudi 29 novembre 2012.

 

Le sit-in qu’observe le syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) sur toute l’étendue du territoire continue et ce jusqu’au 7 décembre prochain. Au CHU- Yalgado Ouédraogo, l’obstruction des urgences médicales, les coups de sifflets, les cris, les applaudissements dénoncés comme nocifs pour les malades par la direction de l’établissement se sont poursuivis aussi ce 28 novembre 2012, car les sympathisants du syndicat estiment que c’est pour la bonne cause.

« S’il y a des personnes qui défendent les droits des malades, c’est bien nous », a déclaré Hamadi Confé, responsable de la sous section SYNTSHA de l’hôpital. Et d’expliquer : « Quand nous parlons de la gratuité des urgences, quand nous parlons des pannes fréquentes des appareils qui font que les malades sont obligés de sortir, même alités, dans des taxis pour parcourir la ville afin de faire les examens, quand nous parlons des ruptures fréquentes de consommables, de réactifs et autres, quand nous parlons du manque des produits pour s’occuper des malades, c’est en faveur des malades ». De l’obstruction des urgences médicales dénoncée par la direction, le syndicat explique que ce n’est pas cette année qu’ils ont commencé les sit-in devant les urgences. Les sifflets, c’est l’évolution des choses qui l’impose, a-t-il estimé. Il prévient :,« Cela est une étape et si les autorités ne veulent pas nous écouter, nous allons franchir les étapes et passer à une autre étape. Nous avons par ailleurs déposé un préavis pour le boycott des gardes de permanence qui va commencer le 12 décembre ».

Le mouvement prévu pour durer 9 jours fait suite à de séries d’interpellations du gouvernement qui sont restées vaines, selon Hamadi Confé. Et de rappeler : « Nous avons une plateforme revendicative qui a été déposée au ministère en 2007 et depuis 2008 nous sommes en lutte. Nous avons fait une grève en Juin 2008. Nous avons fait une autre grève en janvier 2011. Nous avons déposé un préavis de grève en juin 2011 qui a été levé parce qu’il y a eu un protocole d’accord. De juin 2011 à aujourd’hui, cela fait 17 mois et nous constatons que le protocole d’accord piétine dans son application. C’est cela qui a fait qu’on a d’abord observé une grève de 96 heures du 13 au 16 novembre dernier mais comme le gouvernement est resté sourd à nos revendications, nous n’avons pas le choix que de poursuivre notre lutte ».

Si la plateforme revendicative du SYNTSHA concerne également des points comme Le traitement des carrières, les questions indemnitaires, les questions de spécialisation des agents de la santé, le syndicat pense que cela est toujours orienté vers les malades parce que quand ils parlent de meilleures conditions de travail ce sont les malades qui en sont bénéficiaires. « Nous nous sacrifions pour eux. Du fait des mouvements que nous entreprenons, ils s’apprêtent à couper nos salaires. Mais c’est une lutte citoyenne que nous menons » a conclu le responsable de la sous section SYNTSHA de Yalgado.

Aminata Ouédraogo (Stagiaire)

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