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Gestion des maisons de la femme du Burkina : Nestorine Sangaré veut y voir clair

vendredi 27 juillet 2012.

 

Le Burkina Faso s’est engagé, dès les débuts des années 2000, dans une politique de mise en place de cadres de promotion et d’épanouissement de l’autre moitié du ciel à travers notamment la construction des maisons de la femme dans les provinces. A ce jour, le pays compte 48 maisons de la femme et 15 centres de promotion féminine. Mais, la gestion, de la plupart de ces structures, caractérisée parfois par une certaine opacité, n’a pas toujours respecté les règles de l’art. Et c’est justement pour prendre l’exacte mesure de la situation que le ministère de la Promotion de la Femme a commandité une étude dont la restitution des résultats a eu lieu ce jeudi, 26 juillet 2012 à Ouagadougou.

« C’est un défi pour nous tous. Parlons-nous franchement. Si une femme a honte parce qu’elle a mal gérée sa maison, c’est la honte à nous tous. Il nous faut partager les bonnes expériences et tirer les leçons des erreurs afin de remettre les maisons de la femme dans une dynamique », a indiqué Dr Nestorine Sangaré, ministre de la Promotion de la femme, dans son mot introductif à la restitution des résultats de l’étude. L’objectif principal de l’étude est d’identifier et d’analyser les modes de fonctionnement de ces maisons par rapport aux missions et objectifs qui leur sont assignés et d’autre part, de proposer les changements y afférents pour l’atteinte de ces objectifs.

Faut-il le rappeler, l’objectif premier assigné aux maisons de la femme, considérées comme cadres d’émergence de l’épanouissement des femmes, c’est la promotion des actions féminines en vue de l’amélioration des revenus et des conditions de vie des femmes de la province. Dans cette optique, la maison de la femme est un leu où les femmes peuvent normalement se retrouver pour mieux poser et discuter de leurs problèmes collectifs et partager leurs aspirations. La maison de la femme était donc conçue comme un moyen pour les bénéficiaires de surmonter les pesanteurs socioculturelles auxquelles elles sont souvent confrontées dans la société.

Mais, après plus de dix ans d’expérience, force est de constater que les résultats escomptés de ces maisons de la femme n’ont pas du tout été atteints. L’on note par exemple des insuffisances dans la gestion et souvent des dysfonctionnements criards. Les résultats de l’étude sont plus explicites : Non respect, sinon ignorance des textes régissant les sociétés coopératives ; méconnaissance des missions et rôles ; conflits latents entre acteurs ; sous exploitation des installations ; confusions de rôle ; non renouvellement des comités de gestions ; faible participation ou association des femmes aux activités des maisons. Bref, un sombre tableau devant lequel Nestorine Sangaré n’est pas restée de marbre.

La ministre de la Promotion de la Femme pense en effet que le moment est venu de se regarder dans la glace, de tirer les enseignements des manquements et d’envisager des actions pour aller de l’avant. Il le faut d’autant plus que le Programme PPTE dans le cadre duquel les maisons de la femme ont été construites est à terme, ne serait-ce que pour éviter que ces infrastructures édifiées à coût de centaines de millions, voire de milliards, ne sombrent dans de délabrements indescriptibles. Le gérant du cabinet ayant mené l’étude, Olé Alain Kam, invite, pour sa part, les gestionnaires des femmes à respecter la règlementation en vigueur, à se doter de véritables plans de gestion et de communication. C’est à ce prix, leur dit-il, qu’on les prendra au sérieux. En tout cas, le diagnostic de l’étude est assorti de recommandations et d’un planning d’actions visant le renforcement des Maisons de la femme du Faso.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2012 à 02:55, par un passant En réponse à : Gestion des maisons de la femme du Burkina : Nestorine Sangaré veut y voir clair

    Pas de verre à coté de la bouteille. Le (la) ministre Sangaré boirait-elle au goulot ? Après tout, pourquoi pas, n’est ce pas là une belle expression de l’égalité des genres.

  • Le 27 juillet 2012 à 04:28, par Mamy En réponse à : Gestion des maisons de la femme du Burkina : Nestorine Sangaré veut y voir clair

    Bravo Mme la Ministre cette initiative. Nous attendons de voir la suite. En effet des millions ont été injectés pour la construction des maisons et des centres de promotion sans aucun accompagnement (technique et financier). Nous espérons que les résultats seront diffusés et les recommandations proposées mises en oeuvre. Encore merci pour ce courage de diagnostic qui vous permettra de voir clair sur ce projet.

  • Le 27 juillet 2012 à 07:37 En réponse à : Gestion des maisons de la femme du Burkina : Nestorine Sangaré veut y voir clair

    Espérons que Nestorine va revoir les finalités de ces maisons de la femme qui ont coûté des fortunes et qui ne servent à rien. La promotion féminine ne se résume pas à quelques bâtiments à inaugurer. Les femmes ont d’abord besoin d’activités lucratives pour vivre. Tout le reste est baliverne.

  • Le 27 juillet 2012 à 08:09, par Le Véridique En réponse à : Gestion des maisons de la femme du Burkina : Nestorine Sangaré veut y voir clair

    Bonjour.
    Courage Dr SANGARE.Car ,gerer nos mères et nos soeurs et épouses n’est pas chose simple.Et cela se reflète sur leur façon de vouloir gere les maisons construites en leur nom.
    L’Emancipation feminine est d’abord une affirmation et une perseverence de la femme à bien faire et demasquer les prjugés qui leur pèsent lourds

  • Le 27 juillet 2012 à 15:25, par Pugneré En réponse à : Gestion des maisons de la femme du Burkina : Nestorine Sangaré veut y voir clair

    l’initiative est belle mais il reste que des suites soient données car plusieurs diagnostics sont déjà rester lettre mortes.
    la gestion réelle de ces maisons reste à éclairer car après toutes ces années on ne sait pas ou vont les recettes.