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Ouahigouya : Le principal barrage qui ravitaille la ville en eau potable en danger

vendredi 20 juillet 2012.

 

Le barrage de Goinré dans le Yatenga, le principal qui ravitaille Ouahigouya en eau potable est victime de pollution et d’ensablement. Pour éviter ce phénomène, les responsables de l’Agence de l’Eau du Nakambé (AEN), accompagnés des autorités communales de Ouahigouya ont procédé le jeudi 19 juillet 2012 à l’ouverture d’un atelier de sensibilisation des propriétaires terriens du lit de Nakambé. L’objectif visé est de sensibiliser, éduquer et former les usagers pour la préservation des ressources en eau du barrage.

Le barrage de Goinré dans le Yatenga est en danger. Créer en 1967 par le gouvernement burkinabè, ce barrage d’une capacité de 19 888 000 m3 a une double fonction. Il est le principal qui ravitaille Ouahigouya en eau potable et en même temps permet la production animale et agricole à la population riveraine.

Ces dernières années, les usagers se sont accrus avec des pratiques culturales qui nuisent au barrage. Parmi ces pratiques on peut citer le non-respect du périmètre de protection, la pollution des eaux par l’utilisation excessive des engrais et de pesticides, l’exploitation agricole à l’intérieur de la cuvette. Ces facteurs sont des éléments clés qui favorisent l’envasement du barrage.

Si rien n’est fait, cette unique retenue d’eau qui ravitaille Ouahigouya verra sa production diminuée. « Il est fort à parier que d’ici 10 à 15 ans si rien ne change dans nos pratiques et nos comportements à l’égard de cette ressource qui nous rend tend de bien, ce barrage ne pourra pas remplir ces fonctions » a déclaré le directeur général de l’Agence de l’Eau du Nakambé, Djibril MILOGO.

Les chefs de terre et les propriétaires terriens octroie des terres dites zone d’utilité publique allant même jusqu’ au lit du barrage. Conséquences, ensablement, inondation des cultures, pollution, engorgement de celui-ci. « Pour cette année 2012 les maraichers ont enregistré d’énormes pertes. Plus de 20 millions de FCFA ont été emporté par les eaux » a soulevé le Haut-commissaire de la province du Yatenga, Justin SOME.

Les échanges avec les parties prenantes vont se porter entre autres sur l’identification des causes et conséquences de l’ensablement, les pratiques liées à l’utilisation des pesticides et engrais autour des retenues d’eau et leurs conséquences. Aussi, la loi foncière et les problématiques liées à la gestion anarchique des terres autour des retenues d’eau, la formulation des engagements pour une gestion efficiente et durable du barrage de Goinré ne seront pas épargnés.

Cette rencontre va permettre à ces propriétaires de terres de prendre conscience de l’enjeu de l’exploitation agricole au lit du barrage et des effets néfastes de l’utilisation des pesticides. Ces comportements ont des conséquences énormes sur la santé des populations. Chose qui inquiète le représentant du bourgmestre de la commune, Zacharia SAWADODO. Selon lui, « si ces pratiques continuent, l’ONEA ne pourra plus pomper l’eau pour ravitailler la population de Ouahigouya. »

L’AEN comporte plus de 430 barrages et retenues d’eau. L’envasement d’un seul entraine le débordement des autres. « Seul le respect, de la loi foncière et du conseil des techniciens supérieurs d’agricultures et d’hydrauliques pourront sauver le barrage de Goinré de sa pollution et de son envasement » a déclaré le Directeur Régional de l’Agriculture et de l’Hydraulique du Nord, Augustin TAPSOBA.

Adama OUEDRAOGO

RTB



Vos commentaires

  • Le 20 juillet 2012 à 13:52, par Historien En réponse à : Ouahigouya : Le principal barrage qui ravitaille la ville en eau potable en danger

    A ce que je sache, l’orthographe exacte du nom de ce cours d’eau est « Nakanbé », c’est-à-dire avec un « n » avant le « b » et non « m ». Ce cours d’eau qui naguère s’appelait ‘Volta blanche’ a été ainsi baptisé suite au changement de nom de notre pays. Ici, il faut donc lire du burkinabè…..