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ACCIDENT DE LA CIRCULATION : 7 heures de blocus à Zagtouli

lundi 9 juillet 2012.

 

Un accident mortel à Zagtouli (sortie Ouest de Ouagadougou), sur la route nationale n°1, en début de soirée du samedi 7 juillet 2012, a mis en courroux la population riveraine. A l’aide de pierres et de barres de fer, elle a bloqué le trafic de 19h à 2h du matin, pour exiger que l’entrepreneur chargé de la construction du tronçon vienne poser des panneaux de signalisation.

Des cars de transport en commun et des remorques à l’arrêt sur plus de 2 km. Des passagers et des chauffeurs, las d’attendre, dormant sur le bas côté de la chaussée. En face de l’entrée de la société Diamond Cement SA, des jeunes contiennent difficilement leur colère. Au milieu d’eux, une moto transformée en un tas de ferraille et des traces de sang tout autour. Il est 22h ce samedi 7 juillet 2012 à Zagtouli, sur la route nationale n°1. Des barrières érigées par des jeunes en furie ont stoppé le trafic sur ce principal axe d’entrée de la capitale burkinabè. La cause, une remorque en provenance de Bobo-Dioulasso, a fauché aux environs de 19 h, une dame et un enfant sur une moto.

La femme, selon les témoins, serait décédée quelque temps après et le garçonnet, blessé. L’ire des riverains, est dirigée contre la société chargée de la construction du tronçon Ouagadougou-Sakoinsé. Un carrefour est en effet, en construction juste en face de la société de cimenterie Diamond Cement pour faciliter à cet endroit, la sortie des camions. « L’entrepreneur n’a pas mis de signalisation. Il y avait un petit cassis à quelques mètres, avant le début du carrefour en construction. Donc, la femme a freiné.

Le chauffeur ne devait pas savoir qu’il y avait des travaux et dans son allure, il a percuté la dame par derrière », hurle presque Salif Kaboré. Sur les lieux, la disposition des deux engins témoigne de la violence du choc. La moto écrabouillée est à 20 mètres environ de l’endroit du choc et la remorque, plus de 100 mètres plus loin. Soulé Ouédraogo alias Boum-Boum, un habitué de l’axe, est aussi très remonté : « Je suis fâché surtout contre l’entrepreneur qui exécute les travaux de cette voie. J’habite Tanghin-Dassouri et tu peux aller à Ouagadougou et au retour, trouver qu’il y a une déviation sans indication.

Le temps de voir les barricades, tu es déjà dans la déviation. Si tu n’es pas un habitué de la route, c’est un accident assuré ». Plus de quatre heures après l’accident, les jeunes maintiennent toujours leurs barricades. Impossible de passer. Leur revendication ? « Tant que l’entrepreneur ne mettra pas la signalisation ce soir, nous ne bougerons pas. Nous allons dormir ici, s’il le faut », crient en chœur plusieurs personnes assises sur leurs barrières.

Des panneaux de signalisation ou rien

La première adjointe au maire de l’arrondissement de Boulmiougou, Azèta Ouédraogo, après plusieurs tentatives infructueuses pour raisonner les riverains, semble résignée. « Je suis aussi choquée que les riverains de cet accident mortel. Mais, nous sommes en train de négocier au moins pour qu’un constat soit fait », indique-t-elle. La police effectue rapidement son travail, embarque les restes de l’engin de la victime et émet le vœu d’envoyer la remorque en fourrière. Refus catégorique des contestataires. « Si la remorque bouge, notre lutte n’aura plus de sens. Ou bien vous voulez qu’on l’incendie pour en faire un feu de signalisation », lance un des leurs.

Le commandant de la gendarmerie de Boulmiougou, Boukary Drabo prend la relève des négociations. Au milieu de la « meute », il les supplie de lever leurs barrières. Mais, rien n’y fit. En manque de mots, il ressort, passe plusieurs coups de fil et revient encore à la charge. « Nous n’arrivons pas à joindre l’entrepreneur pour qu’il vienne mettre ce que vous demandez. Laisser passer les gens et demain on le contactera », leur explique t-il. Même échec. A 1h du matin, il s’engouffre dans son véhicule et prend la direction de Ouagadougou. Pendant ce temps, fatigués des longues heures d’attente, les passagers en provenance de Bobo-Dioulasso et d’autres contrées de l’Ouest, se décident à traverser les barricades à pied, bagages en main, où les attendent de l’autre côté, parents et amis.

Ceux qui ont quitté Ouagadougou depuis 19 h sont par contre, les plus malheureux. « Nous sommes assis ici depuis longtemps et on prie Dieu pour que la situation soit débloquée. Les moustiques aussi ne nous laissent pas tranquilles », explique Blandine, commerçante en partance pour la capitale économique. Leur calvaire ne prendra fin qu’aux alentours de 2h du matin, lorsque le commandant de gendarmerie de Boulmiougou réapparaît avec quelques bâtons lumineux. Les contestataires l’aident à les placer bien en évidence sur les barrières du chantier et c’est ainsi que le blocus de Zagtouli a été levé.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 9 juillet 2012 à 07:56 En réponse à : ACCIDENT DE LA CIRCULATION : 7 heures de blocus à Zagtouli

    L’entrepreneur est fautif et défaillant. Et, qui est censé suivre son travail au quotidien ? Ceux là aussi sont responsables et défaillants. Et, que font nos policiers et gendarmes sur la route ? là aussi rien. Ils sont aussi responsable de cet accident. Dans ce pays, tout le monde s’en fout... sauf pour dealer. Personne n’est responsable... jusqu’au jour, où nait une révolution lorsque le peuple se révolte.