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Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

mardi 3 juillet 2012.

 

Convoqué au tribunal de grande instance de Manga, « le chef » Akongba Pê Soura de Guenon a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le vendredi 29 juin 2012 à la Maison d’arrêt et de correction de ladite ville. Douze autres personnes entendues lors de cette première audition par le juge d’instruction, Marcel Dima, ont aussi été écrouées derrière les barreaux (lire encadré).

Les treize prévenus sont mis en examen pour « fait d’assassinat, coups et blessures volontaires, destruction volontaire de biens mobiliers et immobiliers, vols aggravés, abattage d’animaux domestiques, et incitation et complicité d’incitation dans la commission des faits cités », a déclaré Mme le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Honorine Méda, lors du journal télévisé de 13 h du samedi 30 juin 2012. S’ils sont reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés, « certains risquent une peine allant de trois ans d’emprisonnement ferme à la peine de mort », a annoncé le procureur général avant de rassurer : « La situation est sous contrôle. Toutes les dispositions de sécurité ont été prises. Nous avons tiré leçon de ce qui s’est passé à Ouahigouya [NDLR : Placé sous mandat de dépôt le jeudi 14 juin dernier à la Maison d’arrêt, un marabout a été libéré, le lendemain sous la pression d’une foule en colère] ».

Ces arrestations ont été opérées au sein des deux clans rivaux qui se disputent la chefferie de Guenon (Tiébélé). A savoir dix dans la famille Akongba dont le chef lui-même, et trois dans la famille Liliou.

De sources proches du dossier, il ne s’agira-là que d’une première vague d’arrestations, car dit-on, d’autres personnes sont aussi dans le collimateur de la justice.

Hier dimanche 1er juillet 2012, un groupe de partisans du chef arrêté ont marché de Guenon à la cour royale de Tiébélé pour exiger la libération de leur roi. En présence du haut-commissaire du Nahouri, Léoua Olo Hien, et du préfet de Tiébélé, les notables de la cour royale se sont engagés à prendre contact avec les plus hautes autorités « afin d’en savoir davantage sur les raisons de l’incarcération du chef Akongba et éventuellement demander sa libération », a-t-on appris d’un habitant de Tiébélé présent à cette « manifestation pacifique ». Alors qu’une autre source indique que les protestataires, « qui ont donné un ultimatum de 48 heures à l’issue duquel ils se feraient entendre s’ils n’ont pas obtenu gain de cause », ont été invités à former « une délégation pour aller exprimer leur requête auprès du procureur ».

Pour ces partisans du Pê Soura, « cette arrestation, intervenue à deux jours des vacances judiciaires, n’est ni plus ni moins qu’une manière d’humilier leur chef ».

« C’est une décision arbitraire qui nous a tous surpris. C’est nous qui avons convaincu le chef d’aller répondre, certains qu’il n’y est pour rien dans ces tueries. Maintenant, les gens de Guenon nous en veulent d’avoir livrer le roi à la justice », s’en désole l’un d’entre eux à Ouagadougou, prédisant : « Ça ne va pas être facile à gérer au regard des informations qui nous parviennent ».

Pour d’autres, la manifestation d’hier dimanche et celles qui pourraient s’ensuivre sont l’œuvre de certains ressortissants de Guenon « qui tirent les ficelles depuis Ouagadougou ».

Le 2 mars 2012, le village de Guenon a été le théâtre de violents affrontements entre les membres de la famille Liliou et les partisans des Akongba au sujet d’une querelle de succession au trône. Bilan de cette folle journée : 12 morts dont 11 du côté des Liliou victimes aussi d’importantes pertes matérielles : saccage et incendie de concessions, pillages et vols de biens, abattage d’animaux domestiques et de nombreux déplacés vers Ouagadougou et le Ghana.

Exfiltré, au moment des faits, vers la capitale, le chef intronisé par le clan des Liliou, Danhoura Liliou, y vit toujours dans un lieu secret « pour des raisons de sécurité ».

Alain Saint Robespierre


Liste des personnes arrêtées

1 - Le chef Pê Soura né Akongba Nabila

2 - Koara Tocsin

3 - Agolo Kossoubé

4 - Agolo Ada

5 - Agolo Apiou

6 - Agolo Piouhiré David

7 - Adoua Dansaré

8 - Yafi Akokouki

9 - Adouguidino Walassé

10 - Akongba Nabilissé

11 - Liliou Ada

12 - Liliou Apiou

13 - Liliou Bayogda

L’Observateur Paalga



Vos commentaires

  • Le 3 juillet 2012 à 15:30, par wedaga En réponse à : Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

    Il y a du flou dans cette affaire. D’abord, il ne s"agit pas d’un conflit qui oppose deux familles mais d’une rebellion d’une famille (Liliou) au sein d’un village. Cette rebellion a été organisée depuis Ouagadougou par les frères des Liliou qui ont bénéficié de la complicité de la gendarmerie de Tiébélé. Cette inculpation du chef de Guenon montre encore que le pauvre et le sans voix n’ont pas accès à la justice burkinabè. C’est dommage ! Sur quel rapport les juges ont-ils décidé ? Celui de la gendarmerie de Tiébélé n’est pas fiable.
    Danhoura Liliou en lieu secret pour des raisons de sécutiré : du mensonge ! comment celui qui a mis du feu dans un village peut prétendre à une sécurtité ?
    Nous demandons au Premier Ministre, SEM, Beyon Luc Adolphe TIAO d’aller vers les populations car les informations offertes depuis l’administration locale de Tiébélé sont dans l’ensemble fausses parce que cette administration n’est pas sans tâche dans la survenue de cette crise.
    Que les juges aient la crainte de Dieu quand ils livrent le juste et couvrent le méchant

  • Le 3 juillet 2012 à 16:49, par falkao En réponse à : Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

    que les coupables soit punie a la hauteur de leur fait peu importe son statut sociale ; que la justice fasse tout pour sa reste pas impunie car sait pas un bon exemple .on peu pas tue 12 humain pour une histoire de bonnet

  • Le 3 juillet 2012 à 16:50, par falkao En réponse à : Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

    que les coupables soit punie a la hauteur de leur fait peu importe son statut sociale ; que la justice fasse tout pour sa reste pas impunie car sait pas un bon exemple .on peu pas tue 12 humain pour une histoire de bonnet

  • Le 3 juillet 2012 à 17:02, par Ali En réponse à : Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

    Attention, on dirait un chef de guerre. Tel un Lion !!!

    • Le 10 juillet 2012 à 11:09 En réponse à : Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

      Si on te répond c’est te considérer mais il faut savoir utiliser la parenté à plaisanterie pour arranger au lieu de détruire.
      En aucun cas on ne voudra se comparer aux autres mais sachez que même si le chef doit mourir en prison nous sommes prêt à refuser que l’argent de quelques uns nous dirigent. Il pourront corrompre tous le système judiciaire pour les faire faire ce qu’ils veulent et faire croire à l’opinion publique ce qu’ils veulent mais ils ne pourront pas corrompre la population de Guenon.

  • Le 3 juillet 2012 à 17:14 En réponse à : Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

    Vous les gouounsi-la, vous voulez imiter vos patrons les Yadse ? Waiii. Nous on nous crAINT DEH. nOUS ON PEUT INSULTER MEME LE JUGE, ILS VONT FAIRE WOUIN WOUIN WOUIN MAIS A LA FIN C’EST PAS MACO. ILS CONNAISSENT TRES BEIN LA COLERE DU YADEGA.

    oUEDRAOGO AHMADE DE AHMADI.

  • Le 4 juillet 2012 à 12:15, par bendatoega En réponse à : Tueries de Guenon : Le chef et 12 autres personnes au frais

    Le chef de Guenon n’est pas au dessus de la loi. Si il est responsable de ces tueries, que la justice tranche et trouve avec les autres auteurs de ces actes macabres et inhumains !