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RÉFUGIÉS MALIENS DE MENTAO : Un chapelet de difficultés

mardi 26 juin 2012.

 

A l’initiative du Service d’information du gouvernement, une vingtaine de journalistes des médias publics et prives séjournent au Sahel pour découvrir les conditions de vie des réfugiés maliens sur les sites de Mentao et de Gandafabou. Dans le premier site visité, le 25 juin 2012, les occupants des lieux égrènent un chapelet de difficultés liées à l’insuffisance de tentes, de nourriture, de médicaments, de manque de cadre pour la poursuite de la scolarisation des enfants, etc.

Mentao, site de réfugies maliens, situé à environ de 200 km au Nord de Ouagadougou. Il est environ 10 heures 30 minutes, lorsque la caravane de presse, composée d’une dizaine de véhicules s’immobilise a cet endroit où l’on ne voit que des tentes qui servent d’abris aux infortunés maliens qui ont fui la crise qui déchire leur pays depuis le début de l’année 2012. L’entrée du convoi sur le site provoque un attroupement. Une fois, l’objet de la visite décliné, le vice-président du comité de gestion du site, Almahil Ag Almouwak, se prête volontiers aux préoccupations des journalistes.

Entouré d’autres réfugiés, celui-ci explique que sur le site, se trouvent plus de 2000 familles, avec au total environ 7000 personnes composées d’Arabes et de Touaregs. Lui et ses compagnons d’infortune se sont retrouvés à Mentao depuis janvier 2012. Et des vagues d’autres réfugiés continuent d’affluer. Ce qui n’est pas sans poser de difficultés.’’ Les conditions de vie ici, sont difficiles. Il y a manque d’habits, de nourriture, de produits de santé’’, indique amer, le vice- président du comite de gestion du site. Idem pour la scolarisation des enfants qui se trouve aujourd’hui stoppée. Selon le responsable du site, une initiative des refugiés, eux-mêmes, d’ériger une école au profit de leurs enfants élèves réfugiés, a tourné court par manque de matériel didactique.

L’un des problèmes majeurs évoqués aussi réside dans l’insuffisance de tentes qui servent d’abris. Selon Ag Almouwak, nombre de réfugiés qui sont arrivés en mars ne disposent toujours pas de tentes. Ceux qui en disposent ont vu leurs tentes emportées par les vents et les eaux de pluies. Si le porte-voix des réfugiés maliens de Mentao salue l’existence de postes de santé sur le site, entretenus par l’ONG Médecins du monde, il déplore cependant, le manque de médicaments et les difficultés d’accès aux médicaments, puisqu’il faut souvent se déplacer à Djibo, située à une dizaine de km du site pour se procurer les produits prescrits. Et des fois, le médicament sollicité n’est tout simplement pas disponible.

La vie est tout de même belle

Et Ag Almouwak de confier que juste avant l’arrivée du convoi des journalistes, une vieille personne décédée venait d’être enterrée.
Hormis ces difficultés, le vice-président du comité de gestion du site, a indiqué que la communauté des refugiés n’a aucun problème, ni avec les autochtones, ni avec les autorités burkinabè. Et le plus grand souhait de Almahil Ag Almouwak et de ses compatriotes réfugiés au Burkina est le retour de la paix dans leur pays, afin qu’ils puissent y retourner. Kadidia Cissé, jeune mère arabe de trois enfants, au début réticente à parler parce qu’estimant que son français n’est pas à la hauteur, a fini par dire, pointant du doigt son habitat précaire ‘’Vois toi-même, l’eau est rentrée’’.

Et de dénoncer l’alimentation insuffisante pour elle et ses enfants. A la question de savoir où était son mari, elle a tout simplement répondu ‘’il est parti a l’Azawad…’’ Barka Arbi, autre refugiée arabe, quinquagénaire, s’exprimant en bambana, langue nationale du Mali, est restée dans la même dynamique, estimant que la nourriture est insuffisante pour les femmes, enfants et vielles personnes. Elle trouve que le HCR devrait les traiter avec plus d’égard. Au sujet de son conjoint, la plaignante dit ne pas avoir de nouvelles de celui-ci, car il est resté au Mali. Elle ne sait pas s’il est vivant ou mort. Concernant les plaintes de certains réfugies des soins fournis par Médecins du monde, Dr Yacouba Zoungrana, membre de cette organisation, a confié que les réfugiés ont été pourtant impliqués dans la prise en charge de leur propre santé.

Et de préciser que les cas rencontrés où des soins ne pouvant pas être administrés sur place, sont transférés à l’hôpital de Djibo pour de meilleurs soins. Selon le médecin, les pathologies les plus fréquentes sont les infections respiratoires, les parasitoses intestinales qui témoignent de l’insuffisance d’hygiène des populations refugiées et les infections de la peau. Quatre décès ont été enregistrés et Dr Zougrana d’expliquer qu’ils sont intervenus, après évacuation a l’Hôpital de Djibo. Au sujet de l’insuffisance des vivres servis, plainte récurrente des refugiés, Dr Zoungrana pense tout simplement que cette nourriture ne correspond certainement pas à leurs habitudes alimentaires.

Gabriel SAMA

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 27 juin 2012 à 09:08, par Fox En réponse à : RÉFUGIÉS MALIENS DE MENTAO : Un chapelet de difficultés

    Je pense qu’en pareille situation, les besoins ou les sollicitations ne peuvent pas manquer. C’est ce qu’ont exprimé les réfugiés. Cependant, j’aurai aimé que la UNHCR qui est l’organe habilité pour la coordination nous donne l’ampleur de la situation actuelle. Je sais aussi que PAM est un partenaire qui intervient dans la distribution alimentaire aux réfugiés avec des quantités de céréales supposées suffire, bien entendu que de nouveaux arrivages sont enregistrés

  • Le 27 juin 2012 à 10:30, par KOASSA En réponse à : RÉFUGIÉS MALIENS DE MENTAO : Un chapelet de difficultés

    MAIS QUE FAIT ON POUR LES NON REFUGIES ? NOUS AVONS AUSSI FAIM

    • Le 27 juin 2012 à 14:48 En réponse à : RÉFUGIÉS MALIENS DE MENTAO : Un chapelet de difficultés

      - les refugies non pas tort de se plainre de l’insuffisance des rations servies par le pam. il comprennons que tout ce qui se donne graduitement sans le moindre merite n’a jamais ete suffisant ou meme apprecie a juste titre. les rations du pam sont calculees sur bases scientifiques a moins que la science ne soit applicable au refugies de mentao.
      - concernant les plaintes liees a la disponibilite des medicament, il savoir le systeme de sante du burkina est organise en niveau de soins. a mentao ou dans les sites on peut dispenser les soins de sante primaire qui requiert une boite a pharmacie bien precise. autrement dit ni tous les soins, ni toute la gamme de produits pharmaceutique ne peuvent etre fournis dans ces sites. meme chez au mali c’est loin d’etre le cas. mentao sud dispose d’un dispensaire et d’un depot MEG, a mentao la consultation est bien possible, mais les patients doivent se rendre a mentao sud pour le medicaments c’est beaucoup et il n’aucun probleme d’accessibilite. on va reinventer le systeme pour les refugies. ils ont choisi de s’eloigner des centres de sante. qu’ils assument donc.
      - les journalistes que vous etes devrez aussi etre plus crites, analystes que de vous contenter de faire de la naration ou traiter les info avec passsion.

    • Le 27 juin 2012 à 18:17 En réponse à : RÉFUGIÉS MALIENS DE MENTAO : Un chapelet de difficultés

      les non refugies sont plus nombreux que les refugies

      on a pas dit qu’on va chercher du travail pour eux,
      on va seulement les gerer sur le plan alimentaire, medical et si possible vestimentaire pour un certain temps en attendant que la situation se normalise et les renvoyer chez eux
      en realité, le budget burkinabé n’est pas prevu pour eux
      on fait de la politique et on va profiter demander des prets, soutien

  • Le 28 juin 2012 à 18:36 En réponse à : RÉFUGIÉS MALIENS DE MENTAO : Un chapelet de difficultés

    A CAUSE D’UN SEUL INDIVIDU(SANOGO) 7000 PERSONNES SOUFFRENT A DJIBO.TOUT SE PAYE ICI BAS OU A L’AUDELA.QUE DIEU NOUS SORTE DE CETTE SITUATION !!!!!!!