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Pouvoir judiciaire : La paix oui, mais la justice d’abord !

lundi 11 juin 2012.

 

« Le rôle de la justice dans la consolidation de la paix au Burkina Faso », telle est la matière à réflexion pour les 6e « journées portes-ouvertes » sur la justice que Bobo-Dioulasso a accueillies les 8 et 9 juin 2012. Parrainée par le Pr Filiga Michel Sawadogo, le lancement a eu lieu dans la salle d’audiences du Tribunal de grande instance par Salamata Sawadogo, ministre de la Justice, Garde des sceaux.

« L’ordonnance, l’arrêt, le scellé, la grosse, le verdict, le prévenu, l’accusé, le subside, l’autorité parentale… », sont entre autres termes juridiques que le justiciable déchiffre assez difficilement. Ce qui justifie souvent, entre autres, ce regard critique (négatif), ces à-priori (…) sur tout l’arsenal judiciaire. C’est donc fort de ce constat « peu reluisant », dû à la méfiance et aux préjugés des populations que le Conseil supérieur de la magistrature a initié depuis 2005, les « journées portes-ouvertes » sur la justice dans toutes les juridictions du Burkina Faso.

Cette sixième édition avait un caractère particulier lié à la thématique. Et le ministre de la Justice, Gardes des sceaux, Salamata Sawadogo de justifier : « En choisissant en cette année 2012 ce thème, il s’agit pour nous de montrer que dans un Etat comme le nôtre et dans toute société qui se veut paisible, la justice a un rôle capital à jouer dans la cohésion sociale ». Ainsi, ce pouvoir judiciaire se doit-il de s’impliquer fortement dans la recherche de solutions aux crises, d’autant qu’elle est, à en croire la Garde des sceaux, « le dernier rempart de la société au regard des principes qui gouvernent l’Etat de droit ». En effet, le palais de justice, lieu par excellence où est prononcé le droit pour trancher les litiges, les contentieux, les crimes, est certes fréquenté par les populations, mais combien gardent-ils de lui une bonne image ? D’où la nécessité de ces journées pour montrer que la justice est aussi civile, commerciale, sociale…

L’objectif premier des dites journées est de rapprocher les justiciables de la justice. Bien pertinentes, la Garde des sceaux croit que ces journées portes-ouvertes sont évidentes en ce sens qu’elle sont une opportunité pour les populations d’approcher les acteurs de la justice pour « éclairer leurs lanternes » sur l’organisation et le fonctionnement de l’appareil judiciaire. Abondant dans le même sens, le parrain, le Pr Filiga Michel Sawadogo, bien « rompu » des questions judiciaires, représenté par Dr Paul Kiemdé, ancien ministre de la Justice, a situé l’importance de la thématique : « Il n’y a pas de paix dans un monde sans justice. La paix repose sur la justice », a-t-il dit. Avant de renchérir sur le fait que le sentiment de justice doit être construit, et par les acteurs de la justice et par les justiciables.

Le Pr Filiga Michel Sawadogo, par la voix du Dr Paul Kiemdé, a estimé le thème « interpellateur » sur la nécessité de la consolidation de la paix sous nos cieux. Aussi a-t-il invité toutes les populations à la quête de la paix. La commune de Bobo-Dioulasso, représentée par la première adjointe au maire, Assita Ouattara, a pris l’engagement d’accompagner au besoin les justiciables pour l’appropriation des questions judiciaires.


« Elles ont soif de l’information »

La ministre de la Justice, Garde des sceaux Salamata Sawadogo a confié que « l’écho » qui lui parvient quant à l’organisation de ces journées est réconfortant. Le bilan peut donc être jugé satisfaisant. « Les populations ont soif d’information. Il est impérieux de la leur donner », a-t-elle soutenu. Confirmant également que le gouvernement a adopté une politique nationale de la justice dont la mise en œuvre va permettre de « corriger » les tares qui sont reprochées à tort ou à raison au système judiciaire.

La justice comme l’hôpital…

Organiser des « journées portes-ouvertes » sur la justice, est sans contexte une très bonne chose. Lorsqu’on sait surtout que bon nombre de personnes n’hésitent pas à crier haut et fort que l’injustice a élu domicile au palais de justice. Ces journées sont des moments ou magistrats du siège, magistrats débout, greffiers, interprètes… échangent avec le « profane » sur l’organisation judiciaire. Mais, force est de constater que le justiciable reste toujours « réservé » quant à la fréquentation du palais de justice. Ce qui amène un magistrat à dire que la justice est comme l’hôpital. On ne le fréquente que quand « ça tourne mal ». Il faut pourtant y aller, pour prévenir (comprendre) que d’attendre que « ça chauffe » (pour guérir).

Bassératou KINDO

L’Express du faso



Vos commentaires

  • Le 11 juin 2012 à 09:57, par Hamane En réponse à : Pouvoir judiciaire : La paix oui, mais la justice d’abord !

    article très bien titré mais j’ignore le contenu car je ne lu pas les article de l’expresse du faso (qui met la honte sur les journaliste de Bobo). la paix est bien mais une paix qui ne repose pas sur la justice sociale est un paix fragile, c’est en réalité une tension portant le vernis de la paix. Vive la justice sociale, principale condition du développement social.... la violence est souvent facteur de progrès et le précède. A quoi sert la paix si c’est pour reculer ? c’est pour cela je n’ai jamais aimé tous ces soit disant ambassadeurs de la paix. c’est un opium. un pays dans la paix et sans justice sociale est dans une paix fragile. un pays dans la justice sociale est est un pays dans la paix car, même les idiots sauront que s’ils violent les principes, la justice sociale les rattraperont.
    les meilleurs développementalistes sont unanimes que le dévéloppement c’est la justice sociale, pas le progrès ou la croissance. mais la juste repartition des biens et des services entres les acteurs conformement ou proportionnellement à leurs mérites. on peut augmenter la croissance d’un pays, et les voleurs augmentent leurs parts de vols et les pauvres s’appauvrissent. il y a eu croissance mais il n’y a pas eu développement. Or il peut ne pas avoir de croissance et les voleurs diminuent ou cessent de voler et il ya une meilleure repartition des biens et des services donc un développement. Ne toucher pas à notre constitution c’est l’un des biens rare qu’a le peuple. vous avez assez volé d’autres biens matériels ou immatériels. celui-ci est intouchable

  • Le 11 juin 2012 à 13:34, par Zongo En réponse à : Pouvoir judiciaire : La paix oui, mais la justice d’abord !

    ça c’est frais, mais a ce que je sache l’affaire Nobert Zongo est rester sans suite. Alors que vous savez que c’est l’affaire Zongo qui est le fondement de tous c’est agitation, Nous ne croyons plus à Justice Burkinabé Vous n’êtes pas crédible du tout. C’est ça qui fait que moindre chose chacun cherche a ce rendre Justice. Une jour le Faso Basculera par la faute de ce régime.
    Vous n’ arrivez plus à avoir la main sur la population, vous avez peur qu’ils agitent. Vous gagnerai mieux a avoir la main sur la population sinon vous verrez, ça n’arrive pas qu’aux autres.

  • Le 11 juin 2012 à 14:11, par ZORRO En réponse à : Pouvoir judiciaire : La paix oui, mais la justice d’abord !

    Bonnes initiatives ces journées portes ouvertes. J’étais à Bobo-Dioulasso lors de ces journées et je trouve que l’organisation n’était pas à la hauteur. Finalement, c’était une petite fête entre "gens de la maison". Quelques visites de stands par des étudiants en droit surtout. Les auxiliaires de justice (Avocats, Notaires, Huissiers de justice) n’ont pas vraiment été associés à la préparation de la chose. Les Avocats ont apparemment boycotté ces journées, on ne les a pas vus. A une de mes questions, quelqu’un de la Maison m’a dit que l’organisation était pilotée de puis Ouaga. je ne sais pas si cette réponse vise à justifier l’échec dans l’organisation, mais si c’est vrai, c’est grave.

    A mon sens, il y a eu essentiellement deux problèmes :

    1) un problème de communication : un spot télé-radio ne suffit pas à avoir l’adhésion de la population au concept des journées portes ouvertes. Je crois qu’il aurait fallu rencontrer les responsables des certaines organisations (société civile, réseau des caisses populaires, organisations paysannes, etc) pour les inciter à faire venir leurs membres ;

    2) le lieu : le palais de justice n’est pas forcément le meilleur endroit pour dresser des stands et faire des consultations gratuites. Il faut que la justice se rapproche du justiciable. Les cérémonies auraient pu se faire dans une salle d’audience du palais de justice, mais la suite aurait pu se faire hors du palais.

    Je crois qu’on peut rendre populaire ces journées portes ouvertes. Tout dépend de l’approche et de l’organisation.

  • Le 11 juin 2012 à 14:29 En réponse à : Pouvoir judiciaire : La paix oui, mais la justice d’abord !

    La paix oui, mais la justice d’abord ! Oui je suis tout à fait d’accord pour cela, alors traiter les affaires Norbert, Sankara, etc.

  • Le 11 juin 2012 à 16:52, par Le Rambolais En réponse à : Pouvoir judiciaire : La paix oui, mais la justice d’abord !

    Dans toute societé, vous allez voir qu’il y a des gens qui savent parler, manager et il y a d’autres ne savent rien si ce n’est gater. Tout ce que les gens avancent, c’est vrai et c’est bien mais ne confondez pas les choses, la justice fait son travail et l’Etat aussi fait son travail.

  • Le 11 juin 2012 à 18:43, par yeral dicko En réponse à : Pouvoir judiciaire : La paix oui, mais la justice d’abord !

    A quoi sert de faire des journées portes ouvertes avec des casiers qui enferment des milliers de dossiers de divers nature ? Il faut plutôt aller au plus vite en liquidant surtout les dossiers sociaux !!!!!! Quand on pense que des travailleurs burkinabè victimes d’abord des reformes,des privatisations,de licenciements et autres abus de l’état burkinabè et en suite victime de la lenteur de la justice burkinabè a tel point que certains travailleurs meurent avant l’aboutissement de leur affaire.