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SOUTIEN À LA PAIX AU DARFOUR : Le 4e bataillon burkinabè prêt à être déployé

jeudi 31 mai 2012.

 

Après deux mois de formation au camp de Loumbila, le 4e bataillon burkinabè de soutien à la paix au Darfour « Laafi 4 » est désormais opérationnel. La cérémonie de fin de formation a eu lieu, le mercredi 30 mai 2012, dans l’enceinte de la caserne, en présence du chef d’état-major général des armées, le général Honoré Nabéré Traoré.

Fort de 800 militaires dont 45 officiers, 283 sous-officiers et 472 militaires du rang, le bataillon « Laafi 4 » est apte à être projeté sur le théâtre du Darfour, à partir du mois d’août 2012. La relève du bataillon « Déroual » a intégré la caserne de Loumbila, le 25 mars dernier, à quelques encablures de Ouagadougou, pour débuter, le 2 avril, la formation ACOTA (Africa contingency opérations training and assistance), dispensée par des instructeurs américains et burkinabè. Le bataillon « Laafi 4 » qui comprend 10 filles a démontré ses capacités en hommes et en matériels au cours de la cérémonie de fin de formation, le mercredi 30 mai. Commandé par le colonel Joël Biwanlo et secondé du lieutenant-colonel Sadou Maïga, « Laafi 4 » a étalé sa maîtrise dans les domaines tels que : les patrouilles, le bouclage et la fouille d’une zone, l’occupation d’un check point, l’escorte de convois et de personnalités et le secourisme. Ces hommes ont également été formés à l’utilisation du GPS, à la défense d’un camp, au tir d’armes individuelles et collectives, aux règles d’engagement et aux droits de l’homme.

Les cadres, en particulier les officiers de l’état-major du bataillon, ont renforcé leurs connaissances en leadership et en planification des opérations. « L’assiduité de l’état-major et la grande implication des hommes sont à saluer. Les instructeurs ont été satisfaits du déroulement de la formation, du niveau général de la troupe et du professionnalisme dont elle a fait preuve », a soutenu le commandant du bataillon. Le soutien logistique a également été satisfaisant. Le colonel Joël Biwanlo garde à l’esprit que « la vraie et meilleure façon de remercier le commandement est de bien accomplir la mission ». L’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso, Thomas Dougherty, a souligné qu’à travers le programme ACOTA, le gouvernement américain traduit concrètement, sa volonté d’accompagner le Burkina, afin de garantir la stabilité et la paix de l’Afrique en général, et de la sous-région, en particulier. Depuis 4 ans, a-t-il relevé, les Etats-Unis ont investi plus de 10 milliards de FCFA en matériel, formation et équipement de maintien de la paix au profit des Forces armées burkinabè.

« Tous nos programmes ont pour objectif final, l’accompagnement du Burkina Faso dans l’édification d’une armée professionnelle, respectueuse des valeurs républicaines », a fait remarquer le diplomate américain. Il a indiqué que depuis trois ans, tous les formateurs américains et internationaux de programme ACOTA qui se sont succédé au camp de Loumbila sont « unanimes » sur l’ardeur au travail des militaires burkinabè et leur rapidité d’apprentissage. « Nul doute que le bataillon qui se tient prêt, devant nous, ce matin, fera honneur à cette réputation », a soutenu Thomas Dougherty.

Les missions au Darfour passent de 12 à 9 mois

Le Chef d’état-major général des armées (CEMGA), le général de brigade Honoré Nabéré Traoré, a également exprimé sa satisfaction et celle de tout le commandement des bons résultats enregistrés par le bataillon « Laafi 4 » qui prendra la relève du troisième bataillon à Forobaranga, Habila et El Gueniena au Darfour. Il a remercié les Etats-Unis qui, à travers le programme ACOTA, aident considérablement au renforcement des capacités des Forces armées nationales pour les Opérations de soutien à la paix (OSP). Aussi, a-t-il confié, cette coopération aboutira bientôt à la création d’un centre des OSP au Burkina Faso. Le général s’est adressé aux éléments de « Laafi 4 » en ces termes :« Je vous exhorte à être des soldats de la paix, irréprochables, exemplaires dont le sens du devoir et de la responsabilité feront honneur à la patrie.

Vous devrez veiller à l’observation stricte des règles d’engagement et au respect des droits de l’Homme au sein de la Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) ». Les exigences et les rigueurs de la mission vont requérir des soldats, à chaque occasion, de la cohésion, de l’engagement individuel et collectif, de la discipline et du professionnalisme, « conditions indispensables du succès ». Il revient au quatrième contingent burkinabè, de confirmer l’excellente réputation des Forces armées nationales (FAN), d’où une responsabilité encore plus grande.

Le chef d’état-major général a porté à la connaissance des militaires et de l’opinion qu’après analyse des retours d’expérience, le commandement a demandé à l’Organisation des Nations unies, la révision de la durée du séjour de 12 à 9 mois.« Le théâtre du Darfour est très difficile. Naguère, nous y étions pour 12 mois. Les retours d’expériences nous disent que c’était très long, très difficile… », a souligné le général Traoré. Le déploiement du contingent burkinabè au sein de la MINUAD est l’OSP la plus ambitieuse, la plus complexe et la plus exaltante des FAN. De 2009 à 2012, a fait noter le CEMGA, les Forces armées nationales ont su maîtriser les rotations des contingents au Darfour, relavant de manière satisfaisante, ce défi majeur.

Bachirou NANA

Sidwaya



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