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AU COIN DU PALAIS : Quelle poisse pour ce voleur de « baya » !

mercredi 30 mai 2012.

 

Il y a des jours où il ne fait vraiment pas bon voler, comme si le dieu des voleurs avait démissionné. Un tel jour, RO l’a vécu ce 15 mai 2012 à Bobo-Dioulasso. Venu de Yako par une compagnie de transport en commun, RO s’est mis en tête de voler dès son arrivée à la gare même où il est descendu dans la ville de Sya. C’est ainsi qu’il a dérobé un sac qui traînait au milieu de la gare et dont il ignorait tout du contenu.Première surprise désagréable pour le voyageur indélicat, il constate qu’il ne contenait que des perles utilisées comme accessoires de séduction communément appelés « baya » en langue dioula.

Autrement dit, des objets de moindre valeur pour lui. Faisant bon cœur contre mauvaise fortune, RO entreprend d’aller « chercher client » au grand marché de Bobo-Dioulasso afin d’écouler sa marchandise. Et là, deuxième mauvaise surprise : la première personne à laquelle « le vendeur » s’adresse, n’est autre que OAT, le propriétaire du sac de perles volé. Sans éveiller de soupçons, le veinard conduit donc son voleur devant les forces de l’ordre où il sera mis aux arrêts. Devant le Tribunal correctionnel de Bobo, RO a reconnu sans détours, les accusations de vol qui lui sont reprochées.

Le juge a estimé « que Dieu a laissé tomber le voleur RO » qui n’a eu d’autres chances que de tomber sur la victime du vol au marché. Pour sa part, le parquet a jugé l’attitude du délinquant imprudente, car le sac aurait pu contenir un explosif. Il a requis une peine de 12 mois de prison avec sursis. Le Tribunal a eu la main plus lourde en infligeant à RO une peine de 6 mois de prison ferme. Les grosses larmes et les sanglots du délinquant après le réquisitoire du parquet n’y feront rien.


6 mois de prison pour avoir « wacké » un chantier

Un différend oppose deux particuliers sur le chantier de construction d’un mur. Le maçon SA est en désaccord avec le propriétaire du mur en construction, SB sur le montant proposé. Le maçon refuse de terminer le mur aux conditions de SB qui, à son tour, traine à régler la somme dûe à SA pour le travail déjà effectué. Une attitude suffisante pour que le maçon décide d’invoquer « les Dieux de la maçonnerie » pour que celui qui prendra le relais pour achever le chantier, tombe du mur et meure. Pour matérialiser sa menace, le maçon tente d’enterrer sur le chantier, un œuf et de la viande rouge. C’est sur cette action qu’il a été pris et conduit devant le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso où il est jugé pour menaces sous conditions. Le prévenu a expliqué au juge qu’il a effectivement enterré un œuf et de la chair crue au chantier pour conjurer les menaces et l’invocation des dieux de la maçonnerie contre la poursuite du chantier après avoir obtenu son dû. Mais pourquoi faire « des bizarreries » sur un terrain qui ne t’appartient pas ? Pourquoi ne pas en informer le propriétaire si c’est pour son bien ?

A ces questions, le prévenu n’a pu donner de réponses convaincantes. Le parquet a soutenu que les menaces sont devenues le quotidien du prévenu qui en avait déjà, dans une autre affaire, proféré à l’endroit de son propre frère. 12 mois de prison ferme et une amende de 200 000 F CFA ont été requis contre SA par le procureur du Faso. Le Tribunal a reconnu SA coupable des faits de menaces sous conditions et en répression, l’a condamné à 4 mois de prison avec sursis, à une amende de 600 000 F CFA avec sursis et aux dépens.

Rassemblés par Mahamadi TIEGNA

Sidwaya