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INCIVISME ET ACTES DE VANDALISMES EN MILIEU SCOLAIRE : Le Pr Albert Ouédraogo réfute l’idée que « l’Etat n’entend que le langage de la violence »

mardi 22 mai 2012.

 

La Commission nationale de l’UNESCO a initié, le samedi 12 mai 2012 à Bobo-Dioulasso, une conférence publique sur la culture de la paix et de la non violence dans le milieu éducatif. Le thème de la communication a été développé par le ministre des droits humains et de la Promotion civique, le Pr Albert Ouédraogo.

Après la crise socio politique qui a secoué le Burkina Faso et qui a eu pour épicentre, les établissements scolaires, le ministre Albert Ouédraogo a eu là une occasion d’interpeler tous les acteurs du système éducatif sur leurs responsabilités. Insistant sur l’importance de l’éducation, le Pr. Albert Ouédraogo a soutenu que l’Homme n’est humain que par l’éducation qu’il reçoit après la naissance, d’où l’importance de l’école, l’un des principaux lieux de socialisation et de « fabrique » des responsables de demain. L’ancien ministre des Enseignements secondaire et supérieur s’est attelé à distinguer ce que l’école est, et surtout ce qu’elle n’est pas.

Selon le ministre Albert Ouédraogo, l’école est, ou plutôt devrait être un espace « exemplaire », de tolérance de toutes les formes d’expression d’idées, même contradictoires. En revanche elle n’est pas, de l’avis du conférencier, un lieu d’affrontements entre grévistes et non grévistes résultant de l’imposition d’une posture dont les tenants ne sont même pas sûrs de les garder pour longtemps. C’était surtout l’occasion pour le ministre de s’adresser aux étudiants et scolaires de Bobo-Dioulasso, une ville où la mutinerie, les revendications des élèves et du corps enseignant ont été durement ressenties. Il a invité les uns et les autres au respect des biens publics, de la vie d’autrui, au lieu de penser à tort « que le gouvernement n’entend que le langage de la violence ».

« Ce qu’on obtient par la violence, peut être obtenu au centuple par des négociations. Ce qu’on a par la violence peut disparaitre dans la violence », a conseillé le Pr. Albert Ouédraogo. Le conférencier a incité les jeunes à plutôt exploiter les vertus de la non-violence à l’image de figures historiques telles que Gandhi, Martin Luther King et Nelson Mandela. Les élèves et étudiants présents ont marqué de l’intérêt pour cette communication. Certains ont voulu savoir si par souci de tolérance, il faut admettre l’homosexualité au Burkina Faso. Pourquoi parle-t-on d’émergence dans un pays en proie à la famine et à la vie chère ?

Pourquoi attendre l’éclatement des troubles avant de changer des directeurs généraux qui passent 15 à 17 ans à leurs postes ? Que faire de la frange non alphabétisée de la population ? Telles sont quelques-unes des questions du public adressées au conférencier. Sur toutes les préoccupations, les réponses du ministre sont empreintes d’optimisme. Sur la problématique de la construction d’un Burkina émergent par exemple, le ministre de la Promotion civique a été sans équivoque ? : « Permettez-nous de rêver. On ne transforme jamais le réel sans une dose d’utopie. On est loin de l’émergence, mais c’est une dynamique, car ce que vous souhaitez finit par vous arriver ».

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya



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