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Opérateurs de saisie : Grève du clavier à l’ONI

vendredi 18 mai 2012.

 

Le climat n’est pas des plus sereins à l’Office national d’identification (ONI) depuis le 15 mai 2012. Un bras de fer oppose la direction aux opérateurs de saisie au sujet des primes de rendement et des conditions de travail. Ces derniers ont entamé une grève illimitée depuis le 16 mai 2012 et exigent en outre une rencontre avec le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et de la Sécurité.

La crise qui couvait depuis quelques temps entre les opérateurs de saisie et la direction de l’Office national d’identification (ONI) a fini par éclater au grand jour.
Les 35 opérateurs de saisie ont, en effet, entamé une grève illimitée depuis le 16 mai 2012. Ils exigent la satisfaction de leurs différentes revendications, ainsi qu’une rencontre avec le ministre de tutelle, Jérôme Bougouma afin de trouver une solution pacifique et durable à leurs problèmes.

Les principaux points d’achoppement sont, entre autres, le payement des primes de rendement qui était prévu pour septembre 2011 et qui n’ont toujours pas été visées. Et la révision de leurs contrats de travail en CDI. Tout est parti du refus du DG de ne pas rouvrir les négociations sur la plate-forme revendicative des opérateurs. Selon Augustin Lompo, représentant des opérateurs, cette demande est restée lettre morte ; depuis, le DG de l’ONI, Jean-Baptiste Ouédraogo, est resté muet comme une carpe. Et pour marquer leur détermination, ils ont décidé d’observer un arrêt de travail de 4 heures, entre 6 heures et 10 heures, lequel arrêt a été qualifié de grève sauvage par le DG.

Avant de se résoudre, le mercredi 16 mai à ouvrir les négociations, et c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, le DG aurait refusé catégoriquement la présence du délégué du personnel aux côtés des opérateurs lors des négociations. Cette condition suscite l’incompréhension et la colère de ces derniers. Ceux-ci ne l’entendent pas de cette oreille, ils désertent la salle de saisies et déclenchent spontanément une grève illimitée.

Augustin Lompo dit ne pas comprendre les retards constatés dans le payement des primes de rendement : “pendant la présidentielle nous avons travaillé comme des robots, on se relayait 24h/24h ; certains d’entre nous ont même été agressés parce qu’ils descendaient très tard la nuit.

Malgré tout, nous n’avons pas perçu l’intégralité de nos primes”. Les premiers contrats dateraient de juin 2007 pour une durée de 2 ans, renouvelable 1 fois ; depuis, la direction propose des contrats annuels et jouit d’un pouvoir discrétionnaire à cet effet. En outre, les opérateurs déplorent les conditions de travail. Ils disent en effet être exposés constamment aux écrans des ordinateurs, sans toutefois bénéficier de visites médicales. Pire, la profession ne leur propose aucun plan de carrière.
Sur le coup, la direction de l’ONI n’a pas souhaité donner sa version et a promis de nous contacter un peu plus tard, mais jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, elle ne s’était toujours pas manifestée.

Jean Stéphane Ouédraogo (Stagiaire)

L’Observateur Paalga



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