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Coopératives d’électricité : La touche burkinabè à l’électrification rurale

lundi 30 avril 2012.

 

Les coopératives d’électricité (Coopel) sont l’émanation du Fonds de développement de l’électrification (FDE). Unités locales de production et de distribution du courant électrique, elles sont à l’avant-garde de son programme « Electricité pour tous ». Leur organisation faîtière, l’union nationale des coopératives d’électricité du Burkina (UNCOOPEL/B), joue à fond sa partition dans le processus d’éclairage des zones rurales du pays.

Le processus d’électrification rurale du Burkina Faso repose sur une belle ossature servant de tremplin à cette nouvelle approche de promotion et de vulgarisation du courant électrique. Le programme « Electricité pour tous » mise en œuvre par le Fonds de développement de l’électrification (FDE) reflète cette synergie d’actions entre divers acteurs dont celles des coopératives d’électricité (Coopel). Cette touche burkinabè a forgé dans chaque localité éclairée de véritables unités pour booster l’éclairage des zones rurales. Leur nombre s’accroit au fil des opérations.

La Coopel naît avec l’électrification d’une zone. Chaque abonné en est membre après une souscription au capital. Elle constitue un maillon essentiel de l’opération d’éclairage qui entretient la pérennisation du programme. « Les Coopel sont des partenaires privilégiés pour le FDE. Elles servent d’interface entre les populations bénéficiaires et ce segment étatique. Leur union est membre de notre conseil d’administration. Nous œuvrons en tandem pour l’atteinte d’objectifs communs », relève Marie Blanche Bado, Directrice Générale du Fonds.
Chaque coopel accomplit les tâches d’une Sonabel à l’échelle locale sous l’encadrement technique du FDE. Elle assure la production, le transport, la fourniture, la maintenance et la facturation. « Un suivi et une évaluation rigoureux des activités de la Coopel permettent d’appréhender à temps les difficultés, de prévenir tout dérapage et d’apporter les correctifs nécessaires pour l’avancée de l’œuvre d’électrification rurale », confie Saliou Tall, responsable de la Cellule Planification-Suivi-Evaluation du FDE.

Les activités de chaque Coopel sont coordonnées par un bureau de douze (12) membres. Leur action relève uniquement du bénévolat. Ils s’entourent généralement du savoir-faire d’entreprises spécialisées dans le domaine de l’électricité appelée « fermiers ». « En matière de gestion et d’offres de services, notre partenariat avec PPI est bien entretenu et donne satisfaction », rappelle Yahaya Gouba, président de Coopel du « Leeré » de Zabré. En cas de défaillance dans cette assistance, le FDE aide à l’avènement d’un personnel local qu’il encadre en permanence.

Sous l’égide de l’Union nationale des coopératives d’électricité du Burkina (Uncoopel/B), les unités locales répondent aux préoccupations des bénéficiaires. Elles s’impliquent dans leur pleine satisfaction de concert avec les différentes parties prenantes au processus. Créée le 22 décembre 2004, l’organisation faîtière réunit toutes les Coopels du pays. Elle est un interlocuteur incontournable dans la mise en œuvre de l’électrification rurale décentralisée (ERD). 14 250 ménages, soit plus de 120 000 personnes, bénéficient actuellement de l’énergie électrique dans le monde rural. De 24 coopératives à la naissance de l’Union, ce sont aujourd’hui 67 adhérents. La qualité de membre est conférée par la libération d’une part sociale de 20 000 F CFA et une cotisation annuelle 5 000 F CFA.

Une trouvaille saluée au-delà des frontières

Une dizaine de coopératives continue d’utiliser t des moteurs diesel ; les autres sont raccordées au réseau national de la Sonabel. L’Union bénéficie d’une subvention du FDE pour son fonctionnement. La Banque mondiale lui apporte aussi un appui substantiel. En mission de jumelage institutionnel au mois de février 2012 au Burkina Faso, les représentants de six pays membres du Club « ER » (Electrification rurale), ont loué la pertinence de la contribution des Coopel à une réelle participation et à une franche adhésion des populations aux initiatives d’électrification. Ils les ont perçues comme une innovation particulièrement burkinabè.

L’Uncoopel se revèle un lobby discret affirmant son désir de faciliter l’accès des populations rurales à l’électricité à un coût raisonnable. Celle-ci a déjà engrangé des acquis tels la subvention de 80% du prix de gasoil pour les coopératives utilisant de groupes électrogènes, la suppression de la TVA sur les achats de consommables électriques auprès de la Sonabel et sur les factures des fermiers. Elle a aussi obtenu l’uniformisation des tarifs pratiqués par les coopératives sur l’ensemble du territoire national. Elle a pu trouver avec les pouvoirs publics une issue pour épurer les arriérés cumulés par les services déconcentrés et décentralisés. « L’Union se bat sur tous les fronts pour que l’électrification rurale soit vraiment une affaire des populations. Celles-ci doivent prendre le programme à bras-le-corps et s’y impliquer pleinement pour sa réussite. Une telle adhésion suscitera mieux le développement et créera le bien-être socio-économique dans les zones rurales du pays », souligne Koudougou Gabriel Ilboudo, président de l’Union.

Le bureau national s’emploie à trouver une alternative plus motivante pour ses membres que le système actuel de bénévolat parfois peu mobilisateur. La mise en place d’une centrale d’achat pour permettre aux Coopels de réaliser des économies et leur éviter des approvisionnements tous azimuts ainsi que la perspective d’autofinancement en jaugeant les opportunités de générer ressources financières propres sont autant de ses chantiers. « Nous sommes parfois obligés d’opérer des délestages tournants parce que des journées sont trop chargées et la capacité du groupe électrogène ne couvre pas les besoins de nos abonnées », témoigne Antoine Dabira, de la Coopel de Solenzo.

L’Ucoopel participe à la définition des stratégies de développement et d’électrification, des concessions de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique. Elle œuvre à un service marchand de l’électricité à coût raisonnable en favorisant la formation et l’éducation dans l’action coopérative. Son crédo allie information et sensibilisation à l’endroit des membres sur les questions d’électricité, notamment l’utilisation rationnelle d’énergie (URE). « L’obscurité bat de l’aile dans nos contrées. Il appartient maintenant de cerner ce succès dans tous ses contours en termes d’expansion et d’investissements supplémentaires », rappelle Eugène Sangna, président de la Coopel de Kantchari. D’où la bataille pour l’accès de des Coopel au crédit pour la réalisation d’extension ou de densification de réseaux. L’organisation faîtière des coopératives d’électricité nourrit aussi l’ambition d’assurer l’approvisionnement en matériaux électriques à des conditions compétitives suivant des commandes groupées soit par appel d’offres ou par achat direct.

Kibsa Karim

L’Hebdomadaire du Burkina



Vos commentaires

  • Le 30 avril 2012 à 15:23, par hebo En réponse à : Coopératives d’électricité : La touche burkinabè à l’électrification rurale

    quelle drole de politique. je pense qu’il faut penser a electrifier les quartiers de ouagadougou (la capitale du burkina faso)lotis depuis des dizaines d’années.mr le ministre de l’energie, ayez pitié un jour. le courant ce n’est du luxe mais une necessité. vraiment il faut un ministre travailleur comme soungalo ouattara à l’energie pour pouvoir satisfaire toute la pôpulation.on veut pas les ministres de bureau ou de parole seulement. on veut du concret.comment imaginer qu’il y ait des quartiers lotis depuis 8 à 10 ans et qui n’est pas viabilisés .le miniostre de l’energie doit demissionner s’il ne peut plus.