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Assainissement à Sarfalao : Le danger est permanent

mercredi 11 avril 2012.

 

Les riverains du canal en construction à Sarfalao (secteur 17 de Bobo) dans l’arrondissement de Dafra avaient les pieds dans l’eau la nuit du dimanche au lundi 9 avril 2012. Cette situation est due à une grosse pluie qui s’est abattue sur la ville de Bobo. Les habitants de ce secteur pleurent beaucoup de dégâts matériels.

Tout au long du canal, plusieurs cours ont été envahies par les eaux, avec des dégâts matériels importants. C’est le moins qu’on puisse dire après cette forte pluie tombée dans la nuit du dimanche au lundi. Les travaux de construction de ce caniveau débutés depuis décembre 2011, sont la cause de l’inondation. Les autorités de la ville sont allées apporter du réconfort sur place aux riverains touchés par les eaux. Pourtant bien avant cette pluie, notre équipe de reportage avait rencontré le représentant de Afrique Circuit, l’entreprise chargée des travaux (NDLR : c’était le samedi 7 avril dernier) sur leur évolution. Ouédraogo Franck Junior avait confié : « les travaux sont à 70 %.

Il ne reste plus grand-chose à faire. Les travaux avaient un délai de quatre mois, mais à ce jour ce délai est dépassé. Cela est dû entre temps à un retard lié à un manque de financement, mais à l’heure où je vous parle tout est rentré dans l’ordre et je voudrais rassurer les populations que dans deux à trois semaines les travaux seront à terme ». Il faut noter que l’évolution des travaux à ce jour présentait une lueur d’espoir. Pourtant du côté des riverains, l’heure était au scepticisme ; « nous ne pouvons pas croire aux entrepreneurs, ils parlent pour nous embrouiller alors que nous connaissons ce quartier en période de pluies, c’est la catastrophe » a laissé entendre un riverain.

En tout cas, cette pluie vient nourrir les angoisses des riverains et du même coup sonne un ralentissement dans l’exécution des travaux. Le regard des riverains est donc tourné vers les autorités et elles doivent faire en sorte que le pire soit évité. La pluie n’est du pouvoir de personne. L’essentiel est pour les autorités de voir avec les entrepreneurs dans quelle mesure on pourra éviter le pire aux populations.


Réactions de quelques riverains

- Kambou Minsmin : « Nous vivons dans une situation de malaise. Ils sont venus ouvrir des trous devant nos portes ça n’avance pas et la pluie est déjà là. Donc nous sommes beaucoup inquiets et nous interpellons le pouvoir central d’être regardant sur la situation. Sinon c’est un drame qui risque de se produire ici. La pluie est déjà là. Qu’ils voient l’un et l’autre (le pouvoir central et l’entrepreneur) dans quelle mesure ils vont conjuguer les efforts afin d’éviter un drame à la population. Parce que nous, nous connaissons ce secteur. Ce qu’on a vécu ici comme calvaire, Dieu seul est témoin. Mais pour une seule fois, si on décide de venir ôter une épine des pieds des gens qu’on le fasse très bien. Moi j’interpelle le pouvoir central qu’il ne faudrait pas attendre qu’il y ait des morts et qu’on quitte Ouagadougou pour venir présenter des condoléances ».

- Traoré Oumar  : « Vraiment, c’est avec un cœur plein de chagrin que je m’exprime. Dans la nuit du lundi à 2 h du matin, on ne pouvait pas atteindre la porte car tout était inondé. Ce que nous déplorons surtout, c’est le fait que nous avons attiré l’attention des autorités locales sur la situation et elles ont fait la sourde oreille. Nous avons écrit au maire de la commune, au président du Conseil régional et au gouverneur pour expliquer tout ce que nous connaissons aujourd’hui. Ils ont d’abord bouché le lit du marigot tout en déviant l’eau. Alors que les travaux du caniveau n’étant pas terminés où voulez-vous que l’eau s’oriente ? Naturellement elle va trouver chemin dans les cours des gens ».

Zanga Souleymane DAO

L’Express du Faso